Chapitre 27

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Sam trouve une place dans une allée adjacente et s'y gare. Nous sortons toutes les trois du véhicule et traversons la rue sombre jusqu'à l'édit maison. Les basses résonnent horriblement fort et s'entendent probablement dans tout le pâté de maisons. Bordel, les gens qui organisent des soirées n'ont tous aucun voisin ? Nous passons l'entrée simultanément et bien que la fête se déroule principalement à l'extérieur, une masse colossale de gens est agglutinée un peu partout dans la demeure, laissant un chemin difficile d'accès pour traverser la maison. Je me tourne vers Ana, pour vérifier qu'elle est toujours à nos côtés et qu'elle ne s'est pas enfuie en courant entre-temps, et la retrouve dans mon dos, le regard fuyant, le visage blême. Elle n'est pas rassurée.

-Ça va aller, lui soufflais je amicalement.

Elle sursaute légèrement, sortant de son état des lieux, mais me répond par un petit sourire timide. Je lui attrape doucement la main et la dirige dans la maison qui, en plus de lui être inconnue, est infestée d'étudiants. Je marche d'un pas rapide vers l'extérieur afin de fuir la musique assourdissante qui viole mes tympans, ainsi que l'horrible odeur d'alcool qui me pique le nez. Nous atteignons le jardin, où l'air y est plus respirable et le niveau sonore plus correct. Malgré le peu d'effort que le blondinet a mis dans la décoration, la simple beauté de leur terrain suffit à me couper le souffle. Certes, la villa des Stonwall est sublime, cependant, c'est de l'extérieur avec ses palmiers et arbustes taillés aux millimètres près, avec son petit pont dans le fond façon jardin japonais, et grâce à l'immense piscine qui trône au milieu de l'étendue d'herbe, aussi turquoise que l'eau des caraïbes, dont on se souvient le plus.
La terrasse est noire de monde. Brigitte n'aurait pas aimé, c'est certain. Je repère Isaac parmi la foule et entraîne mes deux amies vers lui afin de nous éloigner des vibrations des basses et d'éviter de nous faire éclabousser par le groupe d'idiot qui s'amuse à faire des bombes dans le bassin. Le numéro 24 est assis autour de son salon de jardin, au côté de son équipe.

-Hey, lançais je timidement en m'approchant, afin de lui signaler notre présence.

Il relève la tête et se redresse en nous apercevant.

-C'est pas trop tôt.

Il nous salue brièvement sans nous adresser le moindre mot et retourne directement à sa place. J'ai un mouvement de recul. Qu'est-ce qui lui prend ?

Je me tourne vers Sam et l'interroge du regard, perplexe. Elle hausse les épaules puis lève les yeux au ciel, m'indiquant de ne pas me préoccuper de son comportement. Cependant, je ne lâche pas l'affaire. Je tente tant bien que mal de croiser le regard du blondinet, bien décider à comprendre son ton froid. Mes tentatives ne sont pas concluantes puisqu'il détourne les yeux et se plonge dans l'écran de son téléphone, n'accordant plus la moindre attention à quiconque.

Niveau hospitalité ce n'est pas trop ça.

Sam commence à causer avec un joueur qu'elle semble visiblement bien connaître, tandis que Ana et moi restons plantées là comme deux idiotes, ne sachant quoi dire. Je me tourne vers la blonde, cherchant en vain un peu d'inspiration, mais elle secoue vivement la tête de droite à gauche, m'indiquant qu'elle n'ouvrira la bouche sous aucun prétexte. Quelle solidarité féminine.

-Hum, félicitation pour le match d'ailleurs! soufflais je à la hâte, les yeux rivés vers le blon qui ne daigne pas m'accorder la moindre attention.

Bien qu'ils aient déjà dû recevoir les éloges de centaines d'étudiants, les garçons m'adressent chacun un sourire, me remercient brièvement avant de retourner à leur discussion. J'en conclus que la conversation est close. Parfait. Je m'apprête à me retourner, ne voyant pas l'intérêt de rester au milieu d'inconnu, ou presque si l'on prend en compte mon accolyte qui semble avoir oublié mon existence, lorsque je remarque les yeux de Jake posés sur moi. Les poils de ma nuque se hérissent. 
Je lui adresse un faible sourire, gênée par son regard insistant.

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