Chapitre 33

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Je lui suis quand même reconnaissante, après tout, elle aurait bien pu refuser. Je ne sais pas trop quoi mettre. Comme elle me l'a dit, c'est la seule lettre que je pourrai écrire. Alors j'hésite un peu, fais un brouillon, des ratures, puis je pense enfin avoir trouvé la meilleure version.

" Papa, la cheffe de tribu,

Je sais que vous devez être fous d'inquiétude. Mais sachez que je ne suis pas partie de mon plein gré, enfin pas totalement, et que ce n'est pas de votre faute, c'est entièrement la mienne, c'est moi qui aie voulu aller aux toilettes, vous ne pouviez pas savoir.

Mais je voulais surtout vous dire que je vais bien. Que je ne suis pas violentée et je suis bien traitée. Je ne peux rien vous dire sur cette personne, mais elle n'est pas aussi horrible que vous pouvez le penser en ce moment même.

Je ne sais pas combien de temps je vais devoir rester ici. Mais s'il vous plait, n'impliquez pas la police, croyez-moi, c'est mieux pour vous. J'ai même eu la permission de vous écrire, alors vous voyez que cette personne peut être gentille et avoir un cœur de temps en temps.

Ne vous inquiétez pas pour moi.

Bisous, Chloé. "


Après avoir fini, j'appelle Victoria. Elle arrive et me prend la lettre des mains.

- " Mais ! ... "

- " Tu ne pensais tout de même que j'allais te laisser écrire une lettre sans la lire, je ne suis pas débile. " elle n'a pas tord " Alors, voyons voir ça ... déjà qui appelle sa mère cheffe de tribu ? " dit-elle en rigolant.

- " Alors là ça prouve que tu ne la connais pas ! " répliquais-je sur le même ton.

-" 'vous voyez qu'elle n'est pas si horrible' ... 'peut être gentille' ... 'avoir un cœur'  ... Tu sais que j'ai une réputation à tenir quand même. " continue-t-elle.

- " Alors quoi, la grande Victoria Cortelli aurait-elle peur qu'une petite lettre nuise à sa réputation en révélant qu'elle n'est pas la plus grande psychopathe qu'on puisse imaginer ? " lui répliquais-je sur le même ton.

- " Moi ... peur ... mais bien sûr. Bon j'irai la faire livrer tout à l'heure. "

Je rentre à l'intérieur et m'installe devant la télé. Je réfléchis à ce qui vient de se passer, c'était bizarre. Pendant un instant j'avais l'impression d'avoir retrouver une Victoria plus ... sympathique. C'est même la première fois depuis que je sais qui elle est, que nous avons rigolé ensemble, ... et que je n'avais pas envie de l'insulter. Ça m'avait manqué, je l'avoue.

Le reste de ma journée est plutôt simple, je mange, je regarde la télé, je vais sur la terrasse, puis je vais me coucher. Le jour suivant se passe de la même façon. Et le jour d'après aussi. Enfaite ce cycle a duré quatre jours. C'est long. Je commence sincèrement à devenir folle. Voir les même murs tout le temps, et Victoria qui passe toutes ses journées dans son bureau. Ça m'énerve. Elle veut que je lui laisse une seconde chance mais elle ne me parle pas. Je ne la comprend pas.


Quand je me réveil ce matin, c'est repartit. Je me lève, me lave, m'habille, et sors de ma chambre pour aller prendre mon petit déjeuner. Mais quand je passe devant le bureau de Victoria, je remarque qu'elle n'y est pas.


Bref, je descends les escaliers, et une fois arrivée dans la cuisine, je me retrouve nez à nez avec ...  un type en chemise avec une tête de premier de la classe insupportable.


C'est quoi encore ce bordel !

- " Bonjour, enchanté, je m'appelle Paolo. " me dit-il avec un grand sourire niait en me tendant la main et avec un français tout juste compréhensible.

- " Où est Victoria et surtout qu'est-ce que vous fichez ici ! " 

- " Oh, Mlle Cortelli a une réunion de dernière minute ce matin. Elle m'a chargé de rester ici pour vous tenir compagnie et vous surveiller. Elle ne voulait pas vous réveiller. " 

- " Ahhh ... et bien, si c'est 'Mlle Cortelli' qui vous l'a dit on va pas la contrarier hein... " j'hoche la tête de manière sarcastique, c'est officiel, je suis sur les nerfs. Je ne sais pas ce qui me retient de lui coller mon poing dans sa face de premier de la classe à la con !

C'est hors de question que je reste ici une minute de plus. Je suis à bout ! Tout simplement à bout ! Je profite du fait que ce Paolo soit à l'étage pour sortir discrètement dans la cour. C'est une fois devant le portail, que je me rappelle certains détails ... importants. Je n'ai pas les clés, il fait au moins deux fois ma taille, et il y a des piques au dessus. Mais au point où j'en suis, rien ne m'arrêtera ! Pas même ce foutu portail !

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant