Chapitre 83

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- " Tu comptes me le dire ou je dois deviner ? " dit-elle ironiquement.

- " Je me demandais juste si... enfin... tu vois. "

- " Voir quoi ? " elle est pas sérieuse, elle pourrait au moins faire un effort de compréhension ! En plus ça me fais bizarre de l'exprimer en français. Je sais pas, ça fait trop formel à mon goût, ça me dérange.

- " Dato che... abbiamo fatto sesso insieme, tanto più due volte in meno di 24 ore, ... uhm... voglio dire, questo... cambia... qualcosa ? " (Est-ce que, vu qu'on... a couché ensemble, d'autant plus deux fois en moins de 24h, ... uhm... je veux dire, ça ... change ... quelque chose ?) demandais-je, avec seulement très peu d'assurance. C'est bête, mais le demander en italien me donne l'impression que je ne l'ai pas 'dit'.

- " Cosa pensi cambierebbe ? " (Changerait quoi selon toi ?)

- " Bene... per noi ? " (Et bien... pour nous ?)

- " Noi cosa ? " (Nous quoi ?) Sérieusement...

- " Cazzo... " (bordel...) murmurais-je. " Questo cambia... il nostro stato ? " (Est-ce que ça change... notre statut ?)

- " E andrebbe da cosa a cosa ? " (Et il passerait de quoi à quoi ?) dit-elle en souriant.

- " Non so... da... conoscente a... amiche intime... " (Je sais pas... de ... connaissance à ... amies très proches...) amies ! Sérieux Chloé 'amies' quoi ! Tu pouvais pas faire pire !

- " Sono felice di sapere che stai facendo sesso con le tue amiche. " (Contente de savoir que tu couches avec tes amies.) heureusement elle le prend d'une façon plutôt humoristique tandis qu'elle se tourne sur le ventre et prend appui sur ses avants bras pour être plus confortable. Quant à moi je reste allongée sur le côté.

- " Vic... Tu... argh... dimenticalo. " (Vic... Tu ... argh... laisses tomber.) j'allais dire que de toute façon elle était la seule, mais ça m'a saoulé. Je m'énerve moi-même.

- " In realtà, se vuoi che il nostro status cambi, può. Ma non posso essere io a decidere se... siamo 'amiche' o no. " (A vrai dire, si tu veux que notre statut change, il le peut. Mais je ne peux pas être la seule à décider si ... on est 'amies' ou non. )

- " Tu le voudrais ? "

- " C'est réellement à moi que tu poses cette question ? Je vais commencer à croire que je n'étais pas assez directe dans mon approche. " dit-elle en rigolant.

- " Oh crois moi tu l'as été ! " dis-je sur le même ton.

- " Je peux te poser une question à mon tour ? " Honnêtement si je lui dit qu'elle vient de le faire je pense que je signe mon arrêt de mort. Alors on va éviter !

- " Vas-y. "

- " Est-ce qu'ils ont changés ? "

- " De quoi tu parles ? "

- " Tes sentiments envers moi. " merde... " Les miens sont plutôt explicites, mais je ne peux pas en dire de même des tiens... Surtout que la dernière fois que tu m'as parler à cœur ouvert, ... tu avais, je cite, 'finalement réussi à me détester'... J'aimerais bien avoir une update ? "

- " Oh euh... "

- " Oui ou non. C'est tout ce que je veux savoir. "

- " ... Non... Non, et ça n'a jamais 'réellement' été le cas et j'espérais que tu le savais. J'étais plus, disons en colère et vexée, mais pas au point de te détester. Mais que ce soit clair, tu t'es comportée comme une immense garce à plusieurs, même beaucoup trop de reprises. "

- " Pourtant tu es toujours à côté de moi, et pas dans un avion pour la France comme Sergio t'avais proposé. "

- " C'est vrai. "

- " Et ... je ne te l'ai encore jamais jamais dit mais... merci. "

- " Pour quoi ? "

- " De t'être convaincue que je méritais une chance. Et ça malgré que je sois, disons, moi... Tu aurais pu partir depuis très longtemps, mais tu ne l'as pas fait. "

- " Je le voulais. Honnêtement. Après tout ce qui c'était passé, que tu as fait, j'étais prête à le faire. La première fois qu'on est sorties, que j'étais toute seule, j'ai pensé à demander son téléphone à quelqu'un, d'appeler mes parents, la police ou je ne sais qui, mais au final je ne l'ai pas fait. Pareil, lorsque j'avais la carte de Paolo, au départ j'étais décidée à acheter un billet d'avion, ou même faire du co-voiturage, mais dès que l'idée se concrétisait, je me rendais compte que je ne le voulais pas vraiment. Quant à te laisser une chance, je dirais que tu l'as toujours eut, c'est juste que je ne voulais pas l'accepter. "

- " Accepter quoi ? Que je la méritait ? " dit-elle ironiquement.

- " Non, ... plutôt que ... même si tu ne la méritais clairement pas, ... je voulais te la donner et je te l'aurai donné... Parce que j'avais envie que tu l'aies. Et ça depuis Venise... Honnêtement, tu aurais tenté un truc quand on était sur le pont, et je ne parle même pas de m'embrasser. Vraiment, juste fait un pas vers moi, un regard, un contact et je serai restée. "

- " Attend ! " dit-elle en rigolant l'air offusqué. " Tu viens réellement de m'avouer que j'avais mes chances depuis le début ! "

- " Peut-être... " dis-je nerveusement.

- " Je ne le crois pas ! ... T'es en train de me dire que nous deux, dans un lit, comme maintenant, aurait pu arriver des mois plus tôt si j'avais écouté mes envies et... c'est très sadique de ta part tu le sais ça. " dit-elle toujours sur le même ton.


A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant