Chapitre 82

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Ok, cette fois, vu qu'elle est toujours bel et bien à côté de moi, et éveillée, une fuite comme celle de ce matin, puisqu'avec du recul c'est littéralement ce que c'était, n'est pas une option ! D'autant plus qu'elle me fixe, tendrement certes, mais ça ne m'en rend pas moins nerveuse.

C'est juste qu'après ce qui vient de se passer on est censées se dire quoi ; 'on recommence ?'. Je ne peux pas juste commencer une discussion banale comme ça si ? C'est pas un peu bizarre ? Heureusement c'est elle qui engage la conversation.

- " A quoi tu penses ? "

- " Qu'est-ce qui te fais dire que je pense à quelque chose ? "

- " Et bien, je n'ai encore jamais entendu quelqu'un dire qu'il ne pensait, réellement, à rien du tout. Et puis je commence à te connaitre tu sais. Ça doit faire dix minutes que tu n'as rien dit, alors tu dois forcément avoir un truc en tête. Donc je t'écoute. "

- " ... Je sais pas, c'est vraiment nul comme pensée. "

- " Dit toujours. "

- " Tu vas te foutre de ma gueule. "

- " Je ne le ferai pas, promis. "

- " Ok si tu veux. Enfaite, c'est comme pour ce matin... "

- " Oh... "

- " Je veux dire... ce que tu m'as dit m'a rassuré, vraiment. En revanche, je ne sais toujours pas ce que je suis censée faire ou dire après qu'on... enfin voilà quoi. "

- " Quoi couché ensemble ? "

- " Exactement. Mais tu vois, même là j'ai du mal à placer des mots dessus. "

- " Et c'est ça qui te dérange ? "

- " Plus le fait qu'après je n'arrive pas à engager la conversation. C'est pour ça que je suis partie ce matin, j'angoissais à l'idée de devoir parler, encore plus en première. " dis-je tout en jouant avec une mèche de cheveux. 

- " Je sais que ça ne va peut-être pas beaucoup aider comme question, mais pourquoi ? "

- " ... Honnêtement, ... je dirais la peur du jugement. Autant dans mes actions que dans mes paroles. Ou pire, que tu m'ignores ou tout du moins que ce soit ... banal comme situation pour toi. " je sens sa main remonter le long de mon bras, comme pour me rassurer.

- " Alors déjà, en aucun cas je ne t'aurais ou compte te juger. A partir du moment où tu as envie d'une personne c'est parce que tu la trouves attirante et avec certainement plus de qualités que de défauts. Alors si une personne émet le moindre jugement sur toi c'est qu'elle ne te mérite pas. Et puis c'est pas notre faute si dans la société une femme qui affirme avoir aimé ou aime le sexe en général est mal vu. Ensuite, j'allais encore moins t'ignorer ou même descendre. Si tu veux tout savoir je comptais plus sur le fait de revenir m'allonger et de t'embrasser si tu étais réveillée... voir plus... " dit-elle avec un sourire. " Après ça dépend de ce que tu qualifies de banal. "

- " Et bien, que tu te mettes à me parler d'un sujet qui n'ait rien à voir, agir comme si rien ne c'était passé ou un truc du genre. En mode 'je savais qu'elle finirait par me tomber dans les bras' ou un truc du genre. "  

- " Alors ... avec toi, nue dans mon lit, crois moi quand je te dis que mon envie n'est pas de tenir un discours philosophique. " je dois bien avouer que cette remarque me fait sourire. " Après, qualifier la situation de banale, je dirais que non. Plutôt... normale, sans prise de tête. Et, sans mentir, au fond de moi après la danse d'hier je ne rêvais que de ça, de t'avoir rien que pour moi dans un lit, détendue, à la merci de mon corps tout entier... mais je ne me doutais pas que mon vœu serait exaucé aussi tôt. " dit-elle calmement, voir en ajoutant une once de sensualité dans sa dernière phrase.

- " C'est pas non plus tous les jours que tu couches avec quelqu'un. "

- " Après ça peut vite devenir une habitude tu sais. " dit-elle avec un ton séducteur. Je sens que je suis en train de rougir. " Je veux surtout dire que ... selon moi il existe deux types de situations. La première, ... deux personnes qui ne se connaissent pas, qui se trouvent juste très attirantes mutuellement, et qui décident de s'envoyer en l'air, tout simplement... Puis la deuxième, ... où ces personnes ont des sentiments pour l'autre, ou en tout cas une connexion, et couchent ensemble. Mais pas seulement à cause de leur libido, aussi parce qu'ils veulent faire ressentir du plaisir à l'autre, qu'il ou elle se sente bien, sans forcément penser à son propre plaisir. Dans mon cas c'est la deuxième, ... je trouve juste ça normal que tu mérites de prendre du plaisir... Et disons que c'est encore mieux si j'y suis pour quelque chose. " ajoute-elle avec un clin d'œil.

- " C'est sûr que dit comme ça. " dis-je nerveusement.

- "C'est ma vision de la chose. Alors... juste, je sais que c'est certainement plus facile à dire qu'à faire mais, ne te prend pas la tête avec ça. Parle moi de ce que tu veux, peu importe si on vient de coucher ensemble ou non. "

- " D'accord. 

- " Autre chose en tête ? "

- " C'est pas important tu sais... "

- " Pour que tu ne veuilles pas le dire je pense que si. " dit-elle en rigolant.

- " ...Bon... c'est vrai... il y a bien quelque chose. "

- " On progresse ! " dit-elle ironiquement.

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant