Chapitre 28

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Une de mes amies, Sara, a légèrement bougé pour changer de position et pouvoir étendre ses jambes, ce qui les font réagir et pointer leurs armes en sa direction par réflexe. Je ne sais pas si ils ont pour ordre de tirer, alors par précaution, je me décale pour me retrouver entre Sara et leurs armes. Ils me fixent puis relâchent alors aussitôt leur position d'attaque. 

Toujours par précaution, je fais signe aux autres de mes camarades, de se mettre derrière moi le plus près et à couvert possible. Ils ne comprennent pas la situation, mais je ne leur demande pas de comprendre, seulement de me faire confiance. N'ayant pas entendu de coup de feu, les policiers ne prennent pas le risque d'entrer dans l'enceinte du lycée, d'autant plus, qu'ils ne savent pas combien d'hommes armés s'y trouve. Cinq minutes plus tard, le policier retente une énième conversation.

- " Ecoutez, nous voulons juste savoir comment se passe la situation à l'intérieur. Alors un de nos homme va vous lancer un talkie-walkie, nous demandons juste à pouvoir vous parler, à vous ou aux otages. "

Je vois les regards des deux hommes se croiser, elle est en train de leur communiquer des instructions. Quelques secondes plus tard, nous entendons un bruit provenant de la cour. Environ cinq minutes après, un autre homme arrive et leur passe Le talkie-walkie qui avait atterrit dans la cour. Certainement déjà inspecter de fond en comble et dépourvu de potentiels micros. L'un des hommes s'avance, puis me le passe. Le prof s'attendait à être celui à qui on le passerait, mais Victoria me fait certainement plus confiance quant à ma capacité à comprendre la situation qu'à lui. J'hésite quelques instant, puis accepte. J'appuie sur le bouton. Par contre je suis censé dire quoi ? 

Improvisation.

- " Euh ... bonjour... est-ce que vous me recevez ? " Puis je relâche.

- " Oh mon dieu, ... "  il a l'air soulagé d'entendre quelqu'un " oui on vous reçois. Quel est votre nom ? "

- " Chloé Recorbet, terminale ST2S 1. "

- " Ok Chloé. Votre professeur est là ? "

- " Oui. "

- " Il peut nous parler. "

- " Oui je suis là ! " répond notre professeur.

- " No. " répond soudainement une voix grave qui nous était encore inconnue jusqu'à présent. Le même homme s'avance vers lui et me montre de la tête " Elle ". dit-il avec un très fort accent.

- " Allo ? "

- " Non il ne peut pas. Je suis la seule. "

- " Ok d'accord. Où vous trouvez-vous, et pouvez-vous nous donner des détails ? "

- " Euh, oui bien sûr, nous sommes dans notre salle, comme tout les autres, avec des hommes charmants et armés qui nous tiennent compagnie. "

- " Combien d'hommes ? "  Bon sang, j'arrive pas à croire que je m'apprête à faire ça. J'hésite puis me lance.

- " ... Quatre... " Toute ma classe commence à me regarder, abasourdie par ma réponse. Mais tout le monde ici, même les policiers, pensent certainement à une attaque de petite ampleur, vu que personne n'a tiré, et qu'ils vont finir par se rendre. Mais je sais de quoi elle est capable, elle a toujours un coup d'avance. Alors je ne cherche plus à la battre ou à comprendre sa stratégie, je n'y arriverais pas. Je me contente juste de jouer à sa manière. Je ne peux pas prendre le risque que la police lance l'assaut alors il faut qu'elle se sente vulnérable. " Et deux autres devant les portes. C'est comme ça pour toutes les salles. " Ma classe aurait envie de me contredire mais les regards et surtout les armes pointées en leur direction les en empêchent. La police ne répond pas pendant plusieurs secondes, demandant certainement des renforts en cas d'assaut.

- " Pouvez-vous me décrire leurs armes ? "

- " ... Des automatiques... et certaines avec des silencieux. " Ça devrait les dissuader.

- " Est-ce qu'ils vous empêche de parler librement ? Si c'est le cas relâcher le bouton deux fois. "

- " Non ce n'est pas le cas. "

- " Est-ce que les ravisseurs peuvent entendre ? "

- " ... Oui "

- " Parfait. Écoutez nous voulons que vous relâchiez des otages en gise de bonne foi. " 

J'attends une réponse à leur donner. 

Quelques instant plus tard, l'un d'entre eux se contente d'incliner la tête de manière affirmative. 

- " C'est d'accord. " Sur ce, je leur redonne le talkie-walkie. 

Au bout d'environ 5 minutes, l'un des deux hommes me tend la main pour m'aider à me lever. Ce que je décide donc de faire sans son aide, ce qui fait lâcher un infime sourire à son coéquipier. C'est bizarre, pourquoi ça ne me surprends pas d'être l'otage qui ait été choisi. 

Je sors de la salle, accompagnée par le même homme qui avait apporté le talkie-walkie auparavant. Nous passons devant les autres salles, et je vois qu'ils n'ont clairement pas la même sérénité que moi vis à vis de la situation. Arrivés dans la cour, je peux voir d'autres hommes armés, dont plusieurs snippers sur les toits du lycée et des bâtiments d'en face. 

Il est 14h34 lorsque je passe je portail.

Je vois trois voitures de police, une ambulance, et quelques journalistes qui se jettent sur moi. En à peine une seconde, un ambulancier m'écarte d'eux afin que je puisse passer une osculation rapide, histoire de voir si je suis en état de choque ou pas et si je peux oui ou non répondre à des questions de la part de la police. Une vingtaine de minutes plus tard, et après avoir été diagnostiquée 'apte' à répondre, un officier s'approche.

- " Bonjour "

- " Bonjour "

- " J'aurais besoin que tu nous aide en nous décrivant la l'intérieur ... " je l'interromps.

- " Je vous ai déjà dit tout ce que je pouvais. "

- " Ecoute, c'est pas un jeu, tu ne veux pas qu'on aille aider tes amis ? Alors ils nous faut plus de détails. "

- " Ils sont certainement plus en sécurité maintenant que si vous décidez de tenter quelque chose, surtout pour finir par vous faire tuer. "

Il essaye encore de me convaincre pendant quelques minutes, mais ma réponse est toujours la même. Il décide donc de me laisser réfléchir un moment. Mes parents ont ensuite débarqués, encore sous le choc des évènements, mais j'ai réussi à les rassurer. Cinq minutes passent. Je décide d'aller aux toilettes publics qui se trouve à moins de 100 mètres.

Une fois terminé, et ressortie, une ombre se place devant moi. J'ai à peine le temps de faire un pas que je me retrouve avec une main qui attrape mon bras, et l'autre sur ma bouche pour étouffée un éventuel cri.

Tiens tiens, ... le frigo. 

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant