Chapitre 49

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Nous sommes dans une grande cour, très arborée, avec quelques statues et parterres de fleures. Victoria, qui n'a pas lâchée ma main, me dirige en direction du sentier de droite. Nous l'empruntons, et profitons du cadre, qui est très relaxant. Entre le centre ville remplit à rabord, et un jardin comme celui là, entièrement privatisé, la différence est énorme !

Nous continuons le chemin, enchainant les pentes et les virages. 

On arrive au pieds d'un grand escaliers qui donnent sur la cour où nous étions auparavant. 

- " C'est pas beau ? " dit-elle l'air enthousiaste et de manière rhétorique. Je tourne la tête en direction de son regard, et voit une vue juste ... incroyable sur Florence. Avec le reste du jardin en pente, donnant sur toutes ses maisons en pierres et puis les plaines au fond ... c'est tout simplement magnifique. Nous restons là, sans bouger, contemplant juste, pendant près de cinq minutes. Puis nous reprenons notre chemin.

C'est maintenant une montée qui nous attend. Je ne sais pas comment elle fait pour encore avoir de l'énergie ! Mais tout cet effort en vaut la peine. Nous arrivons devant une grande allée avec des suspensions de végétations et de fleurs en tout genre formant une sorte de couloir. Victoria me fait m'arrêter alors que j'avais à peine fait un pas à l'intérieur.

- " Ferme les yeux. " Quoi?

- " Pourquoi ? "

- " S'il te plait. "

- " Bon d'accord. " Je m'exécute.  

Elle prend ma paume dans une main et place son autre sur mon épaule afin de me guider.

- " Tu n'ouvres pas les yeux avant que je te le dise ! "

- " Non je te le promets. "

 Nous avançons ... assez lentement, je vais pas vous mentir. J'ai pas très envie de me casser la gueule ! 

Nous continuons encore une bonne vingtaine de mètre, avant de nous arrêter.

- " C'est bon tu peux ouvrir les yeux. "

 Je m'exécute une fois de plus, et découvre une petite table en chêne, avec deux chaises, une chandelle au centre de la table ainsi que quelques bougies posées sur des dalles de pierres, éclairant parfaitement le côté tamisé de la soirée. Et de nouveau, avec cette vue à couper le souffle. 

Plus cliché tu meurs ! ... Mais ça reste mignon.

Je retourne la tête, et vois Victoria, attendant une réaction de ma part. Mais comment je suis censée réagir ? C'est juste incroyable.

- " ... Chloé ? ... Tu ... tu ne dis rien. C'est les bougies c'est ça ? Putain... Je savais que ça ferait trop ! ... Et ça aussi là ! Qui a eut cette idée ! " dit-elle tout en s'énervant sur la décoration.

- " Vic, c'est magnifique. " 

- " Tu trouves ? "

- " Bien sûr que oui ! " 

- " Oh. Et bien, je suis contente que tu aimes. " elle a tout de suite l'air plus soulagé. " Pendant un instant j'ai cru que ce n'était pas le cas. "

- " Mais ça l'est. "

Nous nous asseyons et attendons quelques instants. Puis arrive un serveur, avec nos repas.

- " Des lasagnes ? "

- " Au saumon, oui. Je sais que tu adores ça. "

- " Merci. "

Pendant et après avoir finis de manger, nous parlons de futilités, d'éléments sans importances. De temps à autres, de sujets plus personnels. On nous amène les desserts, et deux coupes de champagne. 

- " Vic, j'ai une question. "

- " Je t'écoute. "

- " Pourquoi Florence ? "

- " Comment ça ? "

- " Pourquoi avoir choisi cette ville ? Tu m'as dit qu'en temps normal tu vis à Milan. Alors je me demandais pourquoi tu avais décidé d'avoir un autre logement ici. "

- " Je ne sais pas. C'est une ville que j'ai toujours trouvé magnifique. Que ce soit l'architecture, l'histoire, les places, ... j'aime tout ici. Et puis c'est calme. Enfin, ... en ce moment ce n'est pas la meilleure période, avec tous ces touristes, ... mais autrement c'est vraiment tranquille. En plus c'est certainement l'endroit où j'ai le moins d'ennemis de toute l'Italie, ... après la Sicile. "

- " Ennemis ? "

- " D'autres cartels, des infiltrés, des membres la police qui se croient supérieurs, ou même des membre de ma famille. Mais en ce moment ça va, ça s'est calmé, il n'y plus de vague de mécontentement. Tout le monde reste à sa place. "

- " J'ai vu ça ... ils te craignent carrément oui. Tu sais le nombre de personnes qui sont à deux doigts de se pisser dessus quand ils te voient ou ne serait-ce écoute ton nom ? " je lui dis ça de manière ironique et elle me répond sur le même ton.

- " Je sais. "

- " Et ça te plait ? "

- " Et bien, ... ils me respectent. "

- " Il doit y en avoir plein qui parlent dans ton dos ! "

- " C'est même sûr ! Mais au moins disons que ça me fait de la pub. "

- " Peut-être pas la meilleure. "

- " Peut importe. Le respect ne s'obtient pas avec la gentillesse ou la compassion, ... mais avec la crainte. Mon père m'a dit un jour; 'Si tu n'arrives pas à te faire aimer des gens, trouve un moyen pour les obliger à te respecter. Et si ils ne te respectent pas, ils faut qu'ils aient peur de toi.'  Il avait raison. "

- " C'est une façon un peu radicale de voir les choses. "

- " Non, c'est la réalité de ce monde. Jean De La Fontaine l'avait déjà bien comprit à l'époque; La raison du plus fort est toujours la meilleure. "


...


Nous finissons par rentrer, il est environ 22h. Au final, je ne sais pas pourquoi je m'inquiétais, j'ai passé un super moment. C'était vraiment ... normal. Juste nous deux, en train de parler, de rigoler, de profiter du moment...

Bref, je vais me coucher de manière sereine.


A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant