Chapitre 30

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Je n'arrive pas à détacher mon regard du siens tellement je suis abasourdie par ce qu'elle vient de m'annoncer. Encore le chantage pour le voyage, ça pouvait presque paraitre acceptable. Mais là, ... même si elle ne l'a pas dit clairement, c'était quand même bien sous-entendu; ... si j'ose refuser, et que je sors de cette voiture, ... elle lâchera ses chiens.

Elle attendait que ça. Que je lui demande quelque chose. Que je lui soit redevable.

Elle ne veut pas me faire de mal physiquement, ... alors si je refuse j'aurai non seulement des blessés mais surtout des morts de mon entourage sur la conscience. Parce que ça m'étonnerai que les chiens qui gardent mes camarades soient très éduqués. C'est vraiment le chantage le plus malsain inimaginable. Je veux dire, je ne peux juste pas me permettre d'agir égoïstement, c'est soit des centaines de personnes, ... soit moi. Le pire, c'est que je sais qu'elle le fera vraiment si je sors, avant je n'en étais peut-être pas sûr à cent pour cent, mais maintenant je le suis. En fait j'aurai même préféré qu'elle me kidnappe plutôt que de m'imposer ce choix qui n'en est pas un.

Vous connaissez l'expression "Faire un pacte avec le diable" ? 

C'est très clairement ce que je viens de faire sans même m'en rendre compte. 

Je lui demande la moindre petite chose, et en échange, je lui suis entièrement redevable.

Cinq bonnes minutes ont dû passer. Cinq minutes où je n'ai rien dis, la fixant tandis qu'elle attend ma réponse, sereine.

- " Je ... je peux pas disparaitre comme ça, ... laisser mes parents, mes amis, ma scolarité, ... ma vie comme ça. " c'est vraiment les seuls mots que j'arrive à prononcer.

- " Soyons honnêtes, je ne compte pas te garder captive, tes parents tu vas les revoir. Tu pourras rentrer en septembre pour l'Université et puis les amis que tu as là maintenant on sait toutes les deux que tu ne garderas pas contact avec, en tout cas pour les trois-quarts d'entre eux. Je te paris qu'ils ne chercheront même pas à savoir où tu es ou ne serait-ce avoir de tes nouvelles. Vois ça comme les vacances que tu mérites. Après comme je te l'ai dis, ... le choix est tiens. "

- " Tu sais très bien que c'est pas un choix, ... et tu connais d'avance la réponse. "

- " Dans ce cas dit la moi. "

 Ce qui m'énerve, c'est qu'en faisant ça, son petit cerveau manipulateur savait très bien quelle allait être ma réponse, et pourtant elle attend, elle veut me l'entendre dire, mais j'y arrive pas.

- " Demande leur d'abord de les laisser s'en aller. "

- " Et qu'est-ce qui me prouve que tu ne sortiras pas de la voiture après. "

- " Sortir ? C'est à dire me retrouver avec tes sbires dans un hangar fermé par une porte en acier. T'es trop intelligente pour ne pas avoir pensé à cette éventualité. "

- " C'est pas faux ... d'accord va pour le quart. "

- " La moitié. " elle hésite un instant avant de répondre.

- " Ok. " Sur ce, je la vois prendre le transmetteur et taper quelque chose, mais vu que je ne comprends pas le morse, elle pourrait très bien commander une pizza que je ne verrai pas la différence. " Voilà "

- " Merci "

- " Maintenant c'est ton tour. "

- " Ok... Je ... j'accepte. "

- " De quoi ? "

- " ... De te donner une deuxième chance. " Putain! j'ai vraiment crus que ça ne sortirait jamais.

- " Crois moi tu ne le regretteras pas. " 

- " Maintenant l'autre moitié. "

- " Pas tout de suite. "

- " Et pourquoi ? "

- " Tu sais ... en garantie. "

- " J'ai accepté, alors maintenant honores ta part du marché. "

- " Ne t'inquiètes pas, je suis une femme de parole. Ils seront libérés sains et saufs, ... grâce à toi ... Tu sais qu'ils commencent à-t-être redevables de beaucoup choses. "

- " Quand ? "

- " Quand je l'aurais décidé. " Je vous jure que quand elle s'y met elle est insupportable.

Je ne réplique plus, ça ne servirait à rien. Quelques minutes plus tard, elle sort du Van et va voir ceux à l'extérieur. Je serais bien sortie prendre l'air un instant, mais j'ai peur qu'elle ne l'interprète mal, alors je me contente d'ouvrir la portière pour sortir mes jambes. Ce qui me vaux tous leurs yeux braqués sur moi et Victoria qui me questionne du regard.

- " Que tu le veuilles ou non je ne suis pas sortie de la voiture. " Je précise au cas où, on n'est jamais trop prudent.

Quelques minutes plus tard, elle se redirige jusqu'à la voiture. Elle me fait rentrer mes jambes, puis s'installe à côté de moi tandis que quelqu'un referme la portière de dehors.  

- " Qu'est-ce qu'il se passe ? "

- " On met les voiles. "

- " Et on va où ? " 

- " Tu le découvriras quand on arrivera. " Sérieusement ?!  Déjà que je viens contre mon gré, mais en plus je ne peux pas connaitre la destination. Super !

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant