A Mafia's Victoria

Chapitre 67

Au matin, je suis réveillée par la sonnerie du téléphone de Victoria. Elle l'avait programmé pour 7h30. Cependant elle n'a pas l'air de l'avoir écouté. Il s'arrête, et resonnera dans 10 minutes. J'hésite un instant, me demandant si je devais la réveiller ou pas. Ce lendemain d'une soirée riche en questionnement était spécial. J'avais dormi avec Victoria, me réveillais dans ses bras, ... et je m'y sentais bien. Mais surtout je m'y sentais à ma place. C'est comme être dans une bulle, en sécurité, si bien que tu ne veux pas en sortir. C'était décidé, j'allais passer les dix prochaines minutes comme ça, à profiter de ce moment. A cet instant, elle parait juste si ... accessible. Ma main vient se poser sur son bras, délicatement, comme on viendrait toucher de la porcelaine.

J'analyse ce que je vois, de sa peau dorée, à la courbure de ses long cils en passant par les vagues que ses cheveux de nature ondulés forment le long de son cou. De sa lèvre avec un arc de Cupidon arrondi, à celle inférieure légèrement plus pulpeuse. Des petits grains de beauté disposés sur sa joue gauche, juste en dessous de son sourcils, et à la base de sa pommette droite. Elle est tout simplement splendide.

7h40, son réveil sonne pour la seconde et dernière fois. Victoria se tourne nonchalamment afin de l'éteindre. Lorsque son visage se retrouve de nouveau en face du mien, et que ses magnifiques yeux verts croisent les miens, je m'abandonne tout bonnement à son charme.

- " Salut... " je dis enfin quelque chose.

- " Salut ... Am... " elle sourie tout en prononçant un mot mais je n'arrive pas à distinguer en entier. " Tu étais déjà réveillée ? " dit-elle d'une voix plus compréhensible.

- " Il y a deux minutes à peine. Tu as dit quoi juste avant ? "

- " Rien... "

- " Pourtant j'aurai juré le contraire. " elle me regarde un instant sans rien dire. Avant de sourire et de venir placer un baiser furtif à la base de ma mâchoire. 

- " ... Amorina. " quand elle le dit, son souffle chaud se fait ressentir contre mon cou. Puis elle retire son visage du mien et sort du lit.

- " Je connais pas, ça signifie quoi ? "

- " ... Je le garde pour moi. " dit-elle avant de prendre ses affaires et se diriger vers la salle de bain. J'ai beau ne pas trop avoir compris ces dernières secondes, je sais que je suis en train de rougir. 

Elle n'y reste pas plus de vingt minutes et en ressort vêtue d'un pantalon taille haute noir parfaitement cintré, légèrement évasé en bas, ainsi que d'une chemise en soie bicolore; blanche du côté droit et noir du côté gauche. Ses cheveux sont soigneusement coiffés en une queue de cheval basse. Elle vient se rassoir sur le lit afin de se maquiller tandis que je me dirige à mon tour dans la salle de bain. De mon côté, j'opte pour une robe en jean bleue marine, avec une ceinture en cuir blanc. Je laisse mes cheveux détachés et me maquille assez simplement sans trop changer mes habitudes. Lorsque je ressors, je vois que Victoria a enfilé des escarpins à couleurs différentes; blancs et noir, à contraste de sa chemise.

- " Tu comptes jouer aux Dames ? " dis-je ironiquement.

- " Qui sait ? " répond-elle sur le même ton. J'ai beau blaguer, tout lui va, elle reste magnifique. Victoria est une personne qui aime se faire voir, aime que les gens la regardent sans pour autant savoir qui elle est. Et ça participe à son charisme.

Nous descendons quelques minutes plus tard. Nous passons faire un tour à la cuisine pour prendre un petit déjeuner. On trouve sur la table des sortes de pains perdus ainsi que des "Syrniki", c'est comme des beignets et c'est délicieux ! Victoria profite des ces instants pour m'expliquer le déroulement d'un mariage orthodoxe, pour que je comprenne au moins la situation.

Nous sortons de la maison et allons vers une sorte de chapelle qui se trouve au fond du jardin. Nous entrons, les deux seules personnes déjà présentent sont le prêtre qui se trouve derrière l'autel, et le maire, qui lui est assis sur l'une des dix chaises que comporte cet endroit. Nous voyons par la suite les futurs mariés arriver devant la porte de la chapelle. Sergio porte un costume trois pièce blanc, tandis qu'Elena porte une sublime robe de mariée sirène avec des épaules en dentelles.

La première étape de la célébration est l'office des fiançailles. Le prêtre prend les anneaux qui se trouvaient sur l'autel, puis s'avance en direction des futurs époux, et leurs demande d'exprimer leur consentement. Puis il met un anneau d'or au doigt de Sergio et un anneau d'argent à celui d'Elena. 

La célébration se poursuit par l'office du couronnement des mariés devant une table préparée au milieu de la nef. C'est le signe sacramentel du mariage chez les orthodoxes. Le prêtre leur tend à chacun un cierge allumé, relié l'un à l'autre par un ruban. Puis il couronne les deux mariés en tenant la couronne au dessus de leur tête. 

Le prêtre leur donne par la suite à boire une coupe de vin, puis les guide et leur fait faire, main dans la main, trois fois le tour de l'autel. Les nouveaux mariés vénèrent les icônes et peuvent enfin s'embrasser l'un l'autre.

C'est quelque chose de très beau à voir, d'autant plus que Sergio n'est pas de confession orthodoxe, et qu'il fait tout ça par amour pour Elena. Peut-être que ce mariage sera le bon cette fois. Le mariage religieux étant terminé, le prêtre cède sa place au maire afin qu'il les unisse civilement. Victoria se dirige donc vers les jeunes époux, en tant que témoin d'Elena. Néanmoins, celui de Sergio n'a pas l'air d'être très pressé.