Chapitre 63

3.4K 172 3
                                    

Lundi 24 juillet, il est midi. Victoria et moi venons de finir de manger, et nous allons chercher nos bagages. On compte rester à Moscou 3 jours. Cinq de voyage en tout en comptant les jours d'arrivée et de départ, le mariage de son oncle ayant lieu le troisième. On ne perd pas notre temps, un vol de 6 heures nous attend et on doit arriver pour le diner. Domenico vient charger nos affaires dans la voiture et nous voilà parties pour l'aéroport.

Le trajet est plutôt silencieux. Nous arrivons une demi-heure plus tard, et ma surprise est lorsque Domenico nous laisse à l'entrée de l'aéroport, et que nous allons enregistrer nos bagages pour qu'ils partent en soute. Nous nous dirigeons ensuite vers le poste de contrôle, puis vers la salle destinée à l'embarquement.

Nous montons à bord de l'avion et décollons de Florence à 12h54, en classe économique. 

- " Alors comme ça tu ne voyages pas en 1ere classe. Surprenant. " lui dis-je sarcastiquement.

- " J'aurai pu, tout comme j'aurais pu reprendre notre avion de la dernière fois, mais étant donné que c'est un long vol je préfère me faire discrète, me fondre dans la masse et éviter de me faire repérer. La sécurité avant tout. "

...

Il est 19h30 lorsque nous atterrissons à l'aéroport international de Vnoukovo. Victoria a passé le vol entier à me briefer sur notre séjour et sur son oncle. A peine descendues de l'avion, Victoria se dirige vers un homme avec une pancarte où est marqué en gros le nom de "VICKY". Je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant son surnom. Elle me lance un regard qui veut très clairement dire "Aucune réflexion à ce sujet." 


PDV Victoria 


- «Приятно познакомиться, миссис Кортелли.» (C'est un plaisir de vous rencontrer Mme Cortelli.)

- «Избавьте меня от комментариев, спасибо.» (Epargnez-moi vos commentaires merci.)

- «Это правда. Пойдем, мы уже опоздали.» (C'est vrai. Allons y, nous sommes déjà en retard.)

- «Десять минут более или менее за четыре года не должны иметь большого значения.» (Dix minutes de plus ou de moins sur quatre ans ça ne doit pas représenter grand chose.) dis-je froidement. Il hésite mais ne répond pas à mon commentaire. Et c'est mieux ainsi. Je n'ai pas besoin de l'avis aléatoire de parfaits inconnus sur mes problèmes familiaux.

Nous prenons place dans une voiture grise, où nos valises sont déjà chargées. Le trajet ne dure pas plus de vingt minutes. Nous arrivons enfin devant un grand portail qui mène à une maison ivoire immense. Mon oncle aime les choses épurées et luxueuses, alors ce choix de résidence de sa part ne m'étonne pas. Et cela vient se confirmer une fois à l'intérieur. Il n'y a aucune couleur vive, juste du blanc à perte de vue.


PDV Chloé


Je suis impressionnée par la prestance et le raffinement qu'impose cette maison. J'ai l'impression que Victoria la découvre en même temps que moi. Soudain, tandis que nous étions toujours dans le hall d'entrer, des pas se font entendre dans le couloir. Un homme d'une cinquantaine d'année fait son apparition. Il est grand, très élancé, une chevelure légèrement poivre et sel très bien entretenue et une barbe de trois-quatre jours. Il a une corpulence assez imposante, sans pour autant être en surpoids. Cela lui rajoute encore plus de prestance. Malgré la distance, j'arrive à distinguer des yeux noisettes. Dans l'avion, Victoria m'a dit que Sergio et Antonio n'étaient pas seulement frères, mais jumeaux. Alors je ne peux pas m'empêcher d'imaginer son père. Et je suis sûr que ça doit être encore plus troublant pour elle. Pourtant, quand elle le voit, un grand sourire se forme sur son visage.

- " Victoria, mia cara, non sei cambiata dall'ultima volta che ti ho vista ! Sempre così bella ! " (Victoria, ma chérie, tu n'as pas changé depuis la dernière fois que je t'ai vu ! Toujours aussi belle !) lui dit-il enjoué, tout en la prenant dans ses bras d'une manière presque pot de colle avant de venir m'enlacer à mon tour sans même que je ne m'y attende. " E vedo che abbiamo compagnia. " (Et je vois que nous avons de la compagnie) Je lance un regard d'incompréhension à Victoria qui rigole discrètement de la situation. " È un piacere incontrarla. " (C'est un plaisir de vous rencontrer.)

- " Grazie, anche per me. " (Merci, pour moi aussi) dis-je hésitante.

- " Ne t'en fait pas, tu t'habitueras vite. " me dit-elle pour me rassurer.

- " Oh ... vous êtes française ? " dit-il avec un fort accent. " Ma troisième femme l'était aussi. " Victoria leva les yeux au ciel face à cette réflexion. " Vous vous appelez ? "

- " Chloé, mais vous pouvez me tutoyer vous savez. "

- " C'est un nom ravissant. Dans ce cas je suppose que tu peux me tutoyer aussi. " Il y eut un léger blanc de quelques secondes avant qu'il ne reprenne la parole pour s'adresser à un membre du personnel. " Антон, ты можешь проводить их в их комнату. Спасибо. " 

Il a très certainement dû lui demander de nous montrer nos chambres puisque ce Anton me fait signe de le suivre, ma valise à la main, tandis que Victoria continue de discuter avec son oncle. Nous montons de grands escaliers toujours aussi épurés, puis nous nous engageons dans un couloir, duquel on avait une vue plongeante sur le salon. Il m'ouvre une porte, et je découvre une chambre dans des tons d'indigo et de blanc, assez simple. Il y a également de grands rideaux de la même couleur, voir même un peu plus foncé, une armoire et une commode, ainsi qu'un minibar et une télé de taille moyenne.

Je dépose ma veste sur un fauteuil qui se trouve dans le coin de la pièce, et dépose ma valise à ses pieds. Je prends quelques instants pour m'approprier la chambre, essayant de me trouver des marques. 

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant