Chapitre 36

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Il est à peine 9h du matin et j'ai déjà finis de me préparer. Hors de question d'être en retard. Je ne sais pas où on va mais pas question d'être en retard quand même. Je l'attends en bas des escaliers depuis déjà une dizaine de minutes. Elle descend, à peine réveillée, toujours en pyjama. C'est pas possible ! Pour une fois que c'est moi qui suis matinale. J'attends qu'elle finisse de prendre son petit déjeuner et qu'elle aille se préparer. Autrement dit, je la revoie descendre les escaliers 1h plus tard.

Elle ne m'adresse pas la parole et me regarde à peine. Nous sortons dans la cour avant de rentrer dans la voiture, garée devant le portail. Une fois installées, et toujours dans le silence, le portail s'ouvre et la voiture démarre. Le trajet ne dure pas très longtemps, à peine vingt minutes, juste le temps d'arriver dans le centrer ville de Florence. Ce n'est qu'une fois garés qu'elle décide enfin de m'adresser la parole.

- " Ne parle à personne d'autre que moi. Même si les autres te posent des questions, tu n'y réponds pas. "

Comment dire que ce n'est pas vraiment le début de conversation auquel je m'attendais. Elle se contente d'ouvrir sa portière et de sortir, comme si je n'étais pas là. On dirait qu'elle n'attend même pas de réponse de ma part, juste que j'obéisse. 

Honnêtement, je veux bien essayer d'être gentille, de l'écouter et de faire ce qu'elle me demande ... bon, de temps en temps seulement faut pas abuser. J'arrive même à concevoir l'idée de lui pardonner la plupart de ses coups bas. Mais si elle veut vraiment que je lui laisse une chance, elle s'y prend très mal ! Parce que je ne sais pas vous, mais de mon côté, c'est pas en me faisant sortir en ville comme on emmènerait un chien faire ses besoins que je vais accepter ! Je suis sûr que si elle avait eut une laisse elle me l'aurait mise pour s'assurer que je la suive au pied !

C'est toujours sans un mot que nous traversons la rue. J'essaie de garder le rythme, mais elle avance assez rapidement. Elle jette de temps à autres quelques regards derrière elle pour voir si je la suis toujours, mais rien de plus. Nous arrivons à l'intersection d'une rue piétonne.

- " Attend-moi ici. J'en ai seulement pour quelques minutes. " 

Le son de sa voix me fait sursauter. Je n'ai même pas le temps de lui répondre que je la vois se diriger dans une ruelle d'un pas déterminé, me laissant en plein milieu de la rue. Je ne sais pas si je suis surprise ou bien vexée par ce qui vient de se passer. Ce qui est sûr, c'est qu'elle est plus que froide avec moi depuis le début de la journée, me donne des ordres, et que je suis maintenant plantée à l'intersection d'une rue piétonne, sans voix. Les gens passent autour de moi, je suis la seule à rester immobile. On dirait une mauvaise scène de film, il ne manque plus que la pluie et une chanson et c'est bon. 

Ce n'est qu'au bout de quelques instant que je prends conscience de la situation. Et c'est officiel, je suis bel et bien vexée ! Ce n'était vraiment pas ce à quoi je m'attendais quand elle m'a dit qu'on sortait. Je pensais à quelque chose de, je ne sais pas, plus amusant ! Non au lieu de ça je me suis faite déposée là, comme une merde sur le trottoir, totalement désappointée. 

Le temps passe. Elle n'est toujours pas revenue. Les quelques minutes qu'elle avait annoncée, sont extrêmement longues. Je dirais que ça fait approximativement bien quarante minutes qu'elle est partie. Je ne m'inquiète pas pour elle, c'est une grande fille, elle sait se démerder. Mais ça fais déjà un petit moment que je me dandine sur place. Je commence à avoir des fourmis dans les jambes à force de rester debout. Et aucun banc à l'horizon. Je me serais bien assise par terre, mais la rue est bondée, et je risquerais bien de me faire marcher dessus !

Bon ... trop c'est trop ! J'ai l'impression que mes jambes vont lâchées d'une seconde à l'autre ! Même si je ne m'assois pas, au moins marcher, bouger. Peut importe ce que Victoria a dit, elle n'avait qu'à arriver ! Je me mets à avancer dans la rue piétonne. Je regarde les vitrines et rentre dans quelques boutiques. Je n'ai pas d'argent, alors je ne compte pas acheter quoi que ce soit, mais au moins ça me divertie un peu. Je fais mon petit tour pendant une bonne vingtaine de minutes. Et enfin, au loin, un banc ! Je me dirige vers lui et m'installe confortablement. Vous ne pouvez même pas imaginer le bien fou que ça fait !

J'aurai presque pu m'endormir, si je ne n'avais pas entendu des pas qui venaient dans ma direction. Je tourne ma tête avec appréhension. Je croise son regard, elle a l'air furieuse !

Et merde ! Devinez qui va passer un sal quart d'heure.

A Mafia's VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant