A Mafia's Victoria

Chapitre 21

Mercredi 20 mars, 8h10. Je pense sincèrement que je n'ai jamais aussi bien dormi. Je regarde par la fenêtre, il fait un temps magnifique, on se croirait presqu'en été... Bon faut pas abuser, y'a quand même un petit vent frais mais c'est largement supportable. Rien ne pourra gâchée cette journée. Le début de la matinée se passe comme celle de la veille. Puis je redescends pour que nous puissions partir. Il nous faut environ dix minutes pour arriver au port. Malheureusement  nous avons raté notre bateau, il nous faut attendre le prochain, dans vingt minutes.

Une fois le bateau arrivé, nous embarquons sans attendre. On ne va pas prendre le risque de le rater celui là. Il nous faudra quarante minutes pour arriver à Murano. Cet imprévu ayant légèrement décalé notre programme, nous faisons un petit tour du quartier avant de nous asseoir sur des marches pour manger. L'après-midi va se consacrer à la visite d'une verrerie. En effet, même encore aujourd'hui, Murano est reconnue dans le monde entier pour son travail. Nous avons d'abord visité il Museo del Vetro, qui regroupe de purs œuvres d'art, c'était magnifique. Il y avait autant de vases, que de lustres, que de décorations entièrement fait de verre, un mot : incroyable.

Nous avons ensuite été à la Vetreria Guarnieri Di Levorato Pierina & CSAS, j'avoue le nom est long... Un monsieur nous accueille et nous avons droit à une démonstration du travail du verre, et c'est plus que fascinant. Il a transformé une espèce de pate de verre en fusion, en un magnifique étalon qui se cabre avec des détails incroyablement précis, tout ça en moins de trente minutes. J'aurai pu regarder ça pendant des heures et des heures sans m'en lasser.

 Après ça, nous avons l'occasion d'aller du côté boutique ou nous avons la possibilité d'acheter un souvenir. Il y a vraiment de tout, de petits bonbons en verre, à des vases immenses. Néanmoins, les prix aussi sont exorbitant de 10 à plus de 700 euros, mais quand tu vois le travail derrière, franchement, ça en vaut la peine. Mon dévolu se porte sur une gondole miniature, à peu près la taille de ma main, à 25 euros, c'est pas donné, mais c'est magnifique. A la caisse, il y a déjà trois de mes camarades qui attendent pour payer. L'un en a pour 15, un autre 65, et Ambre pour 27 euros. Lorsque vient enfin mon tour de passer en caisse, le vendeur a l'air étrangement angoissé, il regarde longuement son ordinateur sans rien dire. Je jurai avoir vu une goutte de sueur sur sa tempe gauche.

- " Signore... tutto bene ? " (Monsieur ... tout va bien ? ) il se contente d'hocher la tête. Ayant l'air totalement paniqué, je décide de lui tendre les 25 euros avant qu'il décide enfin de dire quelque chose.

- " È gratis. " (c'est gratuit)

- " Scusa, ... che ? Lei può ripetere. " (Pardon quoi ? Vous pouvez répéter.)  j'ai peur d'avoir mal entendu.

- " Ve lo offriamo noi, è un regalo della casa. " (On vous l'offre, c'est un cadeau de la maison.) Je croise le regard de ma prof qui a compris la même chose que moi, et a l'air toute aussi surprise.

- " Sei sicuro ? " (Êtes-vous sûr ?) J'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'il me fait 'oui' de la tête, toujours aussi angoissé. " In tal caso... grazie mille a lei e al capo della vetreria. " (Dans ce cas ... merci beaucoup à vous et au patron de la verrerie.) dis-je en souriant avant de voir qu'il est en train de prendre la même couleur que les rideaux, ... et ils sont pourpres. " Ma, penso che lei dovre sedere, ... Buona giornata. " (Mais, je pense que vous devriez vous asseoir, ... Bonne journée.) Puis je sors avec le regard insistant de ma prof dans le dos. Elle ne comprend rien à la situation. 

Durant les cinquante minutes du retour jusqu'à l'hôtel, je ne pense qu'à une chose; comment j'ai pu pensé que cette journée allait se dérouler normalement. Je pense qu'hier n'était qu'un simple coup de chance. Repas du soir, ratatouille et tarte à la fraise. Au moins la soirée se passe tranquillement, à peu près comme la veille. Puis je m'endors devant un film, vers 23h.