3: Dealeur de mierda

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Je me promène dans tous les rayons à la recherche des produits que je veux. Pedro est avec Félix je ne sais où.

J'espère que mon appartement est encore en fonction parceque j'ai pris du temp à le payer et surtout à me sentir bien dedans.

- Ça vous fera 40$. Dit la caissière en mâchant son chewing-gum. Un sac à 3$?

Je refuse et prend mon sac quand je sors du magasin c'est sans surprise que je vois le blond avec un immense sourire.

- Encore la. Je fais faussement enjoué. Trop bien.

Il rigole.

- Je vais te le racheter ton canapé.

J'espère bien.

Nous marchons dans le plus grand des silences jusqu'à mon immeuble, je suis impatiente de me poser dans mon lit entrain de regarder ma série avec Pedro à mes pieds.

Arrivé à mon étage j'ouvre la porte mais Mr abdos me bloque le passage, il a mes valises à la main les balances à Félix. Je fronce automatiquement les sourcils.

- Tu fais quoi laisse moi rentrer.

Il pose sa main sur mon poignet pour m'empêcher de rentrer. Son geste est pas violent, il fait juste assez de pression pour pas que je puis m'en aller.

- J'ai dis laisse moi rentrer! Je répète plus fort. C'est encore mon appartement.

Ma tête passe à l'intérieur de mon appartement qui donne directement sur mon salon, mon corps s'arrête et mes tripes en prennent un sacré coup.
Ils sont... mort? Mes larmes brouillent ma vue et ma gorge me brûle.

- Ils sont... m-mort? Je lève la tête vers ses yeux. Il faut les aider.

Il me bloque une nouvelle fois l'accès à mon appartement et ressere sa prise qui commence à se faire forte.

- Ils sont morts on ne peut plus rien faire.

Il parle beaucoup plus posément que tout à l'heure. Je cligne des yeux mais je vois tout ses corps inanimés en sang.

Comment peut-il parler comme ça alors qu'a quelques mètres de nous il y a des personnes mortes?

- On doit y aller. Intervient Félix.

Je me tourne vers lui les larmes aux yeux.

- On?

- Tu es pas en sécurité ici, toi et ton chien. Il m'explique. Donc tu vas venir avec nous.

- Hors de question.

- Ça tombe bien c'était pas une question. Il ressert sa prise sur mon poignet qui maintenant se fait douloureuse. Le jet nous attend.

Je m'apprête à rétorquer mais je me retrouve dehors balancé dans un van noir.

Mon coeur bat vite trop vite, la voiture démarre et je veux vraiment crier qu'ils aillent tous se faire foutre mais rien ne sort de ma bouche.

- C'est Ashe. Félix me tend un portable. Il veut te parler.

- Sarah dit moi que tu vas bien. Il est inquiet. Je suis désolé.

Je ne réponds pas.

- Je-

Je le coupe.

- Vas te faire foutre! Je veux pas entendre des excuses bidons sortir de ta boca. J'ai failli crever aujourd'hui, j'ai vu des personnes comme moi morte dans mon salon. Une larme coule sur ma joue. Alors épargne moi ton discours de merde sinon je te fais regretter ton existence.

Je raccroche et pose ma tête contre la vite, je ferme les yeux et essaie d'oublier ce que j'ai vu. Ils ont sûrement des enfants, ou une famille. Quand j'ai déposé les cotons sur la table plusieurs portaient des alliances.

- C'était qui? Demande Félix. Les américains?

- Ouais c'est bâtards on du nous voir monter dans l'appartement.

Sa voix est dure et remplis de haine.

- Heureusement que la chica n'était pas là.

J'ouvre les yeux et regarde Félix.

- Si vous étiez pas venu dans mon appartement vos hommes seraient encore en vie et moi j'aurais encore une vie normale.

- C'est pas de notre faute.

Je ris jaune et plante mon regard dans ses pupilles foncées.

- C'est jamais je votre faute de toute manière, vous vous croyez au-dessus de tout le monde parceque vous êtes des petits dealer de mierda?

- Cierra la boca si no quieres morir. Hurle l'autre. Une balle entre les deux yeux et tu rejoins mes hommes.

- Fils de pute.

Une lueur de colère passe dans ses yeux, il dit au chauffeur de s'arrêter me prend le poignet qui est déjà endolori et sors du van. Il me plaque contre la voiture et pose son arme sur ma tempe. Je ferme automatiquement les yeux et sens mon cœur battre à toutes vitesses.

- Être la sœur de mon bras droit ne t'autorise pas à me manquer de respect. Si tu ouvres encore ta boca pour dire de la merde je te flingue compris?

J'hoche la tête à contre coeur et il me re balance dans le van avant de monter en feu dans la voiture.

Je veux me réveiller de ce cauchemar horrible. Je veux retrouver mon appartement, mon canapé, ma petite vie tranquille sans problème. J'étais tranquille ici loin de mon passé, loin de mes démons.

FavelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant