61: Contradictoire

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Alejandro

Je quitte l'avion qui vient juste de se poser dans notre favela et je ne perds pas de temps pour rentrer dans ma voiture avec une juste une envie, l'envie de voir ma mère et de lui parler.

J'ai besoin qu'elle me conseille et qu'elle m'aide car je suis paumé. Je pensais qu'elle m'aimait mais non et moi je lui ai dit. Elle sait que c'est ma faiblesse et je m'en veux, je pensais que c'était réciproque mais non et dans toute cette histoire je suis le plus gros con.

Mon téléphone ne fait que sonner depuis quelques heures et je commence à en avoir ras le bol, je sais mon portable ouvre la fenêtre et une rafale de vent s'abat sur moi. Je le lâche dehors et cale ma tête contre mon siège, j'ai juste besoin de ma mère.

J'arrive devant sa maison plus tôt que prévu et j'ouvre ma portière et marche rapidement vers la porte d'entrée je l'ouvre et l'odeur qui envahit mes narines me dit que je suis bien chez-moi et que tout va aller mieux. Que cette douleur dans ma poitrine va disparaître et que l'amour de ma mère va combler celui de Sarah. Putain en plus j'aime pas les blondes et il a fallut que j'aime une blonde, karma de merde.

- Alej ?

Sa voix. Ses yeux. Son sourire. Je me sens déjà mieux, je lui rends son sourire et elle parait plus que étonné de me voir.

- Je t'aime maman.

Elle rit gentiment et Kurt débarque rapidement, il ne me voit pas tout de suite et quand il me voit il me sourit.

- Quel affaire t'amène ici mon grand ?

- Aucune je prends des petites vacances. Je soupire. Je voulais juste voir ma mère.

Elle congédie Kurt et nous avançons dans le salon principal, la tapisserie est ancienne mais moderne à la fois. Je m'assois sur un canapé et face à moi il y a de grande fenêtre menant sur le jardin. Quand j'étais petit mon père et moi étions tout le temps dehors, il jouait au ballon avec moi et m'apprenait la vie en même temps.

- Tout vas bien ? Elle s'assoit en face de moi. Comment va Sarah ? J'ai appris qu'elle était dans le coma.

Elle sait. C'est pas une expression quand on dit que les mamans savent tout, elle a un petit sourire attristé et toute son attention est porté sur moi. Elle lit en moi.

- Je l'aime.

- Je le savait déjà. Les gens mentent mais pas les yeux.

En effet elle est pas étonné du tout.

- Mais elle ne m'aime pas.

Elle ne dit rien pendant un long moment comme perdue dans ses pensées, comme si son corps était là mais son esprit était ailleurs.

- Quand ton père m'a dit qu'il m'aimait je n'ai rien dit sachant que notre histoire était voué à rien. Elle sourit et son sourire me fait mal. Il était dans un cartel et moi juste en vacances pour célébrer mon année d'architecte.

Ils nous ont jamais raconté comment ils sont tombés amoureux, ils ont toujours dit qu'on comprendraient pas. Ma sœur s'énervait et moi je m'en foutais. Mais dix ans plus tard j'avoue que ça m'intéresse.

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