65: La fin d'une histoire

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Luís

Je tourne en rond depuis dix minutes, Alejandro est rentrée il y dix minutes et je lui ai rien dis. Sarah est avec moi et je viens de tout lui dire, elle a d'abord rigolé mais à vu que j'étais très sérieux. Elle est dans le même état que moi, elle tourne en rond et s'arrache les cheveux.

- Putain Carino j'en reviens pas ! S'exclame-t-elle en faisant une affreuse grimace. Il faut le dire à Alej.

Oui mais comment ? « Hey salut tu sais le docteur qui a soigné ton père et bien c'est une taupe et il est la cause du coma de Sarah ». Non. Il va devenir fou et on a pas besoin de ça pour l'instant, les choses commencent à s'apaiser et une crise de nerf c'est pas bon.

- Me dire quoi ?

Putain. Ma tête se tourne brusquement vers la porte de la maison et je soupire, il a un léger sourire en voyant Sarah et pars vers elle. Si je lui dis il va devenir enragé, il dépose ses lèvres sur son front et me tape dans le dos.

- Mec faut qu'on parle. Dis-je hésitant. C'est vraiment important.

Les traits de son visage se tendent et il devient le Alejandro insensible et effrayant, il rentre dans la villa et je le suis. L'intérieur est calme et on pourrait entendre les mouches voler, les autres sont tous en mission et je sens que cette histoire va mal se terminer. Pour nous mais pour moi aussi, ça fait moins de dix ans qui il y a pas eu de guerre de cartel. Trop longtemps pour nous.

La porte de son bureau se ferme et nous savons tous que quand on la rouvrira ça sera la merde. Une grosse merde. Il a le visage fermé et les yeux froncés il attend que je lui dise la vérité.

- Carino est un traître.

Mon ego en prend un sacré coup quand il plisse les yeux l'air de dire « tu me racontes quoi ? » je prends une grande bouffée d'air et fronce les sourcils aussi.

- Qui sait qui t'as dit de faire un traité et un deal ?

- Carino mais...

Je supporte pas quand il fait ça. Merde on se connaît depuis qu'on est gosse, j'étais son mentor et il est mon frère.

- Putain Alejandro ouvre les yeux. Je tape mon poing contre la table. Qui sait qui a dit à ton père de signer cette guerre ?

Il me dévisage durement et ne dit rien. Je soupire et baisse les yeux blessé, il ne me croit pas et il vient de...

- Luís. Dit-il durement. Dégage de ce bureau.

Putain de merde. Il me croit vraiment pas ? La porte s'ouvre et Félix nous fixe avec un air très en colère. Il me regarde moi d'abord puis Alejandro, sa respiration est lourde et il serre ses poings.

- C'est quoi ce putain de bordel de merde ! Hurle-t-il. Carino ce gros fils de pute.

- Alejandro ouvre les yeux putain. J'ajoute enragé. Tu penses que ça te blesse uniquement mais non. Mes parents sont mort devant mes yeux probablement a cause de lui, le père de Félix est mort sa mère la battait. Je prends une pause aveuglée par la rage. Ton père est mort, Carlos est mort, la grand-mère des García est morte. Putain Sarah a faillit mourir.

Je le fixe et c'est la première fois depuis longtemps que je vois quelque chose de vivant dans ses yeux. Il souffre, il souffre tellement qu'il se mentait à lui-même. Il souffre tellement qu'il c'est laissé envahir par la colère et la rage. Il souffre tellement qu'il ne veut pas croire la vérité. Il veut se protéger.

- Je vais le buter. Éclate Félix. Je vais le démembrer.

Félix est aussi en colère que moi et je le ressens, sa mère était amie avec Carino. Carino savait mais il n'a rien fait, l'homme qui m'a violé était sans aucun doute un de ses hommes. Félix est une boule de rage et quand il frotte sa main contre son avant bras mon cœur se déchire un peu plus. C'est mon sang, lui, Alejandro, ce cartel.

- Je... Bégaie Alejandro. Merde.

Sa peine est grande, c'est rare de voir que sa peine est plus grande que sa colère. Il s'avance vers Félix et le prend dans ses bras, ils échangent quelques mots et je me rajoute à leur étreinte.

- Asher et Mathilda vont se marier. Chuchote-t-il. Elle voulait que Carino soit l'homme qui l'emmène à l'église.

Ça sera l'homme qu'elle tuera si elle sait. Si Asher le sait il va remuer terre et ciel pour le faire souffrir, pour le torturer. Il a touché à sa sœur, à son sang et à sa chair il va lui faire bouffer ses morts.

Le père Garcia n'était qu'un pion. Mathilda l'avait deviné, « il a une taupe » m'avait-elle dit un jour après la mort de Carlos, elle savait et moi aussi. Mais jamais j'aurais pensé à Carino.

- Félix. Minaude une voix inquiète. Félix.

Nina débarque dans le bureau et nous pousse tous les deux pour prendre son homme dans ses bras. Je souris et regarde Alejandro, je suis fière de ce débile. Je suis fière de ce qu'il est devenu et maintenant je veux juste... Emilia.

Alejandro lui sors de la pièce et je ne pose même pas la question de savoir où il va, il va la voir elle. Son calme. Sa raison de pas tuer tout le monde. Sarah García la femme qui a réussi à calmer le grand méchant Alejandro.

Je sors de la pièce à mon tour et je souris en voyant une brune les bras croisés et les yeux plantés dans les miens. Je prends une bouffée d'air et saisit sa main, sa main douce et chaude.

Anastasia

Je viens d'avoir Emilia au téléphone qui m'a expliqué vaguement la situation, Carino est celui qui a mit Sarah dans le coma. Celui qui va causer une grosse merde dans deux mois, il ne sait pas que nous savons. Et il ne sait pas qu'on va l'avoir à son propre, c'est a dire le buter à cette cérémonie, ça sera la fin.

Sarah retournera à sa petite vie.
Les filles et moi nous rentrerons.
Et les garçons domineront l'Espagne.

Ça sera la fin d'une histoire.

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