67: Ce méfier des plus gentils

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Emilia

- Putain tu peux éteindre ta musique ! Je m'exclame en regardant aux alentours. Tu sais ce que c'est une mission ?

Il râle mais éteins sa musique, depuis exactement deux heures ont est devant la maison du traite. J'attends patiemment contrairement à Luís qui parle pour rien dire et qui est tout sauf discret.

- Tu penses qu'on va découvrir quoi ? Me demande-t-il plus sérieusement. Tout ce qu'on sait maintenant c'est suffisant.

Je ne réponds pas et lui souffle. Rien n'est jamais suffisant, si il nous manque un élément de cette histoire ça peut être la fin de tout le monde. Donc on va aller chez Carino à la pêche aux informations.

- Promets-moi de ne pas lui péter la gueule maintenant si on découvre quelque chose. Je tourne la tête pour le regarder dans les yeux. On a un avantage et on ne peut pas le perdre.

- Je... Ok. Promis.

Dans ses yeux il y a une pointe d'hésitation je le vois et je la sens. A sa place je ne sais pas comment j'aurais été, si j'avais pu garder mon calme comme il le fait maintenant.

- Merci.

Je replace toute mon attention sur la porte d'entrée et quand le voyant de ma tablette devenir verte je déclare calmement que c'est l'heure d'y aller. Il est parti pour au moins deux heures d'après mes sources.

- Fais moins de bruit Luís c'est pas un jeux. Je m'énerve contre lui et le dévisage. Si ça te casses les couilles d'être ici tu retournes dans la voiture et tu attends que je revienne.

Il lève ses mains en signe de rédemption mais son petit sourire ne me rassure pas. Il est vachement chiant quand il s'y met.

- Je ne te laisses jamais toute seule, surtout ici. Alors je vais faire moins de bruit.

Je ne le remercie pas et force la porte d'entrée, j'ai fais ça des millions de fois et pour moi c'est comme découper un gâteau. Aussi simple que bonjour. Une fois le cliquetis entendu j'ouvre la porte et me dirige directement dans son bureau.

- Mon amour je vais te laisser faire ce que tu as à faire et moi je fais ce que j'ai à faire.

Il regarde un peu partout et une sensation de stresse me prends, je sais pas ce qu'il a à faire mais c'est certainement pas un truc de bien.

Il me sourit et s'approche de moi pour claquer ses lèvres contre les miennes, quand ses lèvres pulpeuses sont contre les miennes je ferme les yeux et profite de ce sentiment de bien-être pour me rassurer. Il grogne mécontent quand je me détache de lui, et je l'entends soupirer quand je lui tourne le dos.

Il est assez grand pour assumer ses responsabilités, moi je sais ce que je dois faire et une fois partie de cette maison cette mission n'est plus mon problème. Puis si ce qu'il a a faire pouvais le détendre je suis preneuse, il ne dort plus la nuit et viens se faufiler dans mon lit quand il fait des crises de panique.

Je n'aime pas le voir comme ça, je ne sais pas pourquoi, notre relation est juste... sexuel ou platonique aucune idée. Mais ce dont je suis sûr c'est que le voir aussi mal me rend malade.

- À nous deux.

Dis-je devant les tiroirs tous fermés à clés, heureusement que ma sœur m'a appris l'art de la serrure sinon j'aurais été plus que mal. Je sors une pince à cheveu et commence à crocheter chaque tiroir de son bureau, au début c'est amusant de ce dire que j'interfère dans son intimité mais plus les tiroirs passent plus je me dis que je ne vais rien à trouver et que je vais repartir bredouille. Non mais sérieux qui garde des plantes mortes dans ses tiroirs, un psychopathe.

- Alors mon amour tu en es où ? Fait une voix dans mon dos. Encore rien ?

Je soupire et ignore son air de gosse, lui il va mieux c'est certain. Le cliquetis du dernier tiroir se fait entendre et quand je le tire je vois juste un carnet, plutôt ancien il est pleins. Je le prends et fronce les sourcils quand je comprends ce que c'est, mon cœur s'arrête quelques secondes et je lève la tête vers Luís qui se contracte un peu plus quand il voit que c'est sérieux.

- Vos histoires à tous.

A chaque moitié du carnet il y a un prénom, un prénom une histoire. Le brun avance vers moi et me prends le carnet des mains il me saisit la main avec un petit sourire qui normalement doit être réconfortant et me traîne dans la voiture. Je me laisse faire incapable de le contredire, si il sait leur histoire il y a qu'une seule explication à ça. C'est lui qui avait organisé chaque événement traumatisant de leurs vies, le monstre dans tout ça c'est pas celui qui a battue Sarah et Asher c'est lui. Chaque personne, chaque traumatisme.

Il y avait Mathilda et Nina pourtant on ne dirait pas qu'elles ont vécu quelques choses de traumatisant. Elles ont l'air tout à fait normal, putain le bâtard. C'est un gros psychopathe, un putain de taré.

FavelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant