46: L'amour une haine précieuse

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J'ouvre les yeux et les referme aussitôt en voyant l'hôtel, j'aurais voulu que ce soit un mauvais rêve. Que je ne sois pas ici, que je n'ai pas dis ça à mon frère. Putain j'ai été méchante avec lui, j'ai laissé la haine parler pour moi.

- Arrête de ressasser Sarah.

J'écrase mon coussin sur ma tête et cris dedans. Je ne ressasse pas merde! Puis pourquoi Emilia Spencer est levé aussi tôt un lendemain de soirée si je peux appeler ça comme ça.

- Ils nous attendent dehors, elle ouvre mes volets et je grogne, ils veulent nous faire visiter pour qu'on soit bien les six prochains mois.

Merde. Putain. Fuck.

- Je suis en bas dans 20 minutes. Je grogne et pose les pieds au sol. Je ressasse pas Emilia je me maudis.

Elle rigole et me laisse, elle sait que je suis pas du matin. Je quitte mon lit bien douillet et rentre dans ma salle de bain prends une douche rapide troque mon peignoir pour un jean large noire et un top à bretelles kaki.

Explorer les lieux super!

Je prends mon portable et comme je l'attendais tout le monde est déjà en bas, depuis que je suis levé je repense à mon comportement d'hier et je le trouve juste. Méchante peut-être mais juste. Lui il a eu aucun pitié à me mentir depuis si longtemps.

- Enfin!

Je sors de mes pensées en voyant tout le monde devant moi. Prends sur toi Sarah six mois c'est rien, c'est juste environ 180 jours. Je remarque ma moto, je monte dessus ignorant tout le monde même mes amies et la démarre.

- On va pouvoir enfin commencer. Déclare Alejandro en montant sur sa moto.

- Tu mets pas de casque? Demande Luís. C'est pas sérieux princessa.

Ne souris pas. Ne souris pas. Ne souris pas. Ne souris pas. Ne souris pas.

- Elle est majeure et vacciné. Soupire Emilia.

Je souris en regardant la route et me mords l'intérieur de mes joues.

- On peut y aller ou on attend midi à quatorze heure. Râle Emma.

- Puis c'est quoi de cette ville. Enchéri Cassie.

- Trop moche. Confirme Lila.

Je souris et fixe Anastasia qui ne se retient pas pour rigoler. Voilà comment on vit tous les jours, c'est ma famille et mon cartel.

- Putain c'est bien des gonzesses ça. Pouffe Félix. On peut vous faire une visite où vous allez vous coiffer et maquiller?

Je retiens aucun rire en voyant tous les regards vipères des filles. Félix lève ses mains en signe de non résistance puis il me fixe avec un sourire aux lèvres et moi je perds le mien et il soupire.

Tu crois quoi? Tu crois que tu peux me cacher des choses aussi grave sans que je me braque, espèce de petit con.

Pendant plusieurs heures on fait le tour de Madrid, finalement ce n'est pas si moche que ça. J'ai pu découvrir des petites rues commerciales qui pourraient nous protéger en cas de problème, et le reste ce sont que des broutilles inutiles à mon goût.

- On va où? Demande Emilia perdue. On rentre pas à l'hôtel?

Je suis comme elle je ne sais pas, nous sommes à l'arrêt devant une supérette. La supérette de tout un long commencement, tout doucement je tourne ma tête vers Mathilda qui me regarde aussi avec un léger sourire.

- Si on va rentrer Alejandro voulait qu'on s'arrête ici pour régler un truc.

Anastasia pose son regard sur moi puis sur Emilia en souriant.

- J'ai un truc sur le visage? Nous demandons en même temps.

La rousse secoue la tête et fixe un point derrière nous, quand je vois Luís et Alejandro nous regarder je soupire longuement. Je me léve et préviens les filles que je vais acheter de quoi manger et aller au toilette.

Coïncidence pour être dans la supérette ou j'ai craqué pour la première fois devant Alejandro? Je ne pense pas.

Je sais pas ce qu'il tente de faire mais il a intérêt à vite arrêter car je suis plus la jeune fille toute gentille et toute innocente que j'étais avant.

Je marche dans les rayons en maudissent cette endroit et prends des paquets de bonbons, non mais merde, je léve la tête et sens une présence derrière moi. Je sais qui c'est, c'est Félix j'en suis sûr.

- On peut parler princessa? Il marche devant moi et s'arrête pour me bloquer le passage. Nina était pas au courant, elle l'a su hier soir et elle nous en veut. Il baisse la tête. Si tu veux pas nous écouter écoute la elle s'il te plaît.

Mon cœur se serre de joie, je suis heureuse car il y a une personne qui savait pas. Une amie à moi qui savait pas, elle ne m'a jamais menti et ce simple sentiment de joie me procure un bien fou.

- Tu as terminé? Je demande sèchement. Tu peux te pousser je suis occupé.

Son visage reflète de la tristesse et je me sens mal pour lui, mais ça c'est trop tard pour lui. La base de toute chose se fait sur la confiance, je lui faisais confiance je pouvais lui confier ma vie les yeux fermés mais plus maintenant.

- Je voulais te le dire, il se gratte la tête, on a su que Carlos était ton père seulement après qu'il soit mort. On savait pour l'histoire de ta mère, enfin je savais pas que c'était ta mère mais je l'ai compris trois mois avant ton enlèvement.

Je veux rien entendre, je veux pas ressentir ce que je ressens. J'ai jamais réussi à ne pas écouter mes émotions, et l'entendre me parler de ça c'est pire que me prendre un couteau dans la main.

- Écoute Félix le mal est fait tu peux pas revenir en arrière et moi je peux pas être amis avec vous. Je le contourne lentement. Dit à Nina de passer à l'hôtel ce soir si elle le veut.

J'avance jusqu'à la tête en essayant de pas penser à son regard rempli de regret et jure quand j'aperçois le brun dos à moi.

- Ça sera tout? Demande la caissière avec une voix beaucoup trop aiguë.

Achevez-moi.

- Votre numéro serait bien.

Ne soupire pas. Ne soupire pas. Ne soupire pas. Et merde. Je soupire et en un mouvement ses yeux se sont planté dans les miens. Il est fière, je le vois dans ses yeux.

Il veut tellement me faire du mal comme moi je lui en ai fait qu'il se rend pas compte des chances qu'il perd pour qu'un jour peut-être je puisse lui pardonner.

Dans un élan d'agacement je détourne le regard pour le poser dans celui de la caissière.

- C'est pour lui.

Je lui montre mon paquet de bonbon et sors de la supérette pour monter sur ma moto. Je la démarre et accélére, j'ai besoin de faire un tour de me libérer l'esprit et d'oublier ces gens que j'aime encore au plus profond de moi.

J'aimerais tellement les détester mais c'est impossible, je les ai tellement aimé que j'arrive pas à les détester. Et c'est le pire sentiment au monde.

Ne pas pouvoir détester.

Même après toutes les cachotteries j'arrive encore à les apprécier. Mais ça ils le savent pas et le seront jamais. J'en donne ma parole. Ils ne doivent plus rentrer dans ma vie comme ils l'ont fait dans le passé. Il ne peut pas avoir la même influence qu'il avait sur moi, je peux plus avoir les satisfactions que j'avais quand il montrait un tas de chose pour moi. Je ne peux pas l'aimer.

L'amour est une chose bien trop précieuse pour que je la donne, j'ai pas envie qu'on me l'arrache et que je sois dévasté comme je l'étais il y a un an.

FavelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant