30: Nos démons

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- Sarah pars. Dit Asher avec un sourire bizarre. Monte en haut je t'ai préparé un jeu.

Pourquoi papa est là? Il ne devait partir au travail. Maman m'a dit qu'il allait prendre ma place et aider maman à vendre des bonbons aux enfants de l'école.

- Fait ce qu'il te dit espèce de conne.

C'est quoi une conne?

- Parle lui pas comme ça! Cris Asher pas content.

- Tu viens de dire quoi cábron?

- N-e l-u-i p-a-r-l-e p-a-s c-o-m-m-e c-a!

Il ne faut pas qu'il crit sinon il va le frapper et j'ai pas envie qu'il le frappe parce que il va avoir mal et si il a mal et bien ça sera de ma faute.

- Sarah monte.

Il sait qu'il va se faire frapper. Papa se balance un livre sur Asher et il tombe par terre en criant que je monte ce que je ne fais pas. J'ai peur et j'arrive pas à bouger où a parler. Pedro me léche la main et tire sur mon maillot de pyjama mais je n'arrive pas.

- Tu vas regretter ça petit con. Il se place sur lui. Tu es un bon à rien.

Il donne un premier coup de poing sur sa joue et Asher cris. Il cris parce qu'il a mal, mes yeux brûlent et papa continue de le frapper plus fort à chaque fois.

- M...o...nn...te.

Pedro aboie sur papa et je vois du sang à terre, et mon cœur a mal. Non il faut que papa arrête sinon il va encore saigner par ma faute. Papa arrête s'il te plaît. Papa tu m'as dis que tu arrêterait si j'étais sage.

En sueur je me réveille. Mon cœur bat trop vite et comme depuis ses deux dernières semaines je me réveille en pleure.

- Putain.

Je lâche en me rendant compte que je me suis endormie sur l'îlot centrale et que Alejandro me fixe pour la première fois depuis la soirée.

- Ça va?

Je ne réponds pas et avale difficilement ma salive, ce cauchemar un des plus traumatisant. J'arrive pas à me défaire de ce sentiment de crainte, une crainte constante et paralysante.

- Respire. Me dit-il doucement. Respire. Oui voilà comme ça. Exspire. Ok maintenant ferme les yeux et calme toi. Très bien. Voilà comme ça Sarah c'est bien.

Sa voix guide mon corps, mon corps qui ne suit même pas ma voix suit la sienne. Je suis décidément bizarre, bizarre voilà exactement. C'est pour ça que Alejandro m'ignore depuis deux semaines c'est parce que je suis bizarre.

- Parfait.

Sans que je m'en aperçoive il s'installe juste à côté de moi et glisse sa main sur ma joue me forçant à le regarder.

- Raconte moi tes démons, je fais non de la tête, je te raconterai les miens.

Les siens? Une sensation nouvelle se fait sentir dans le bas de mon ventre et je me mets à soupirer. Je ne sais rien de lui et lui sait beaucoup sur moi, alors pourquoi pas en savoir plus sur lui?

- Mes démons? Je commence la voix lourde. Mon père, j'avais 4 ans la première fois qu'il m'a frappé. Et au fil des années c'était de pire en pire, au début il... je ferme les yeux et il me caresse la joue ... il me donner des claques puis les claques se sont transformé en gifle, les gifles en tirage de cheveux.

J'ouvre les yeux et je veux les refermer aussitôt quand je vois sont regard sur moi. Il a pitié. Comme tout le monde. Ils ont tous pitié sauf lui, le seul qui a eu aucune pitié à me torturer mentalement.

- Puis des coups, des coups qui m'ont laissé beaucoup de marques. Et les coups en bout de verre enfoncé dans ma chair et après il s'en ai pris à Asher, Pedro et... mí madré... une personne importante.

Il ne dit toujours rien mais continue de me caresser la joue. Un geste si anodin mais un geste qui me donne tellement de force, de courage et un geste qui me fait du bien. Comme quoi je ne suis pas destiné à me faire frapper.

- Mes démons. Il commence hésitant et mal à l'aise, une première pour lui. Mon père. J'entre ouvre la bouche. Et le bâtard qui l'a trahit, j'avais 14 ans quand il est mort. Quand son bras droit la tué devant la femme que j'aime le plus au monde. Il l'a trahit, il a salit le nom de ma famille et comme seul héritage un cartel à gérer. Pour une raison qui m'échappe je pose ma main sur la sienne. Je l'ai tué, j'ai tué le bâtard qui a trahit mon père mais j'ai trouvé aucune joie en faisant ça.

Je dis rien et lui non plus. Je sais que ses démons ne se limites pas à ça, comme les miens mais je ne dis rien. Sa main chaude enveloppe la mienne et je reste assise à regarder ses yeux gris qui pour une fois reflètent quelque chose.

- On devrait aller se coucher. Il se lève en séparant nos mains. Demain je pars pour un rendez-vous pour un mois.

Un mois? Pourquoi faire?

- Va dans ton lit bella.

Pourquoi j'ai pas envie qu'il parte? Je suis figé et les mots sortent tout seul de ma bouche:

- Je peux dormir avec toi?

FavelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant