57: Une idée en tête

14.9K 707 217
                                    

Je pouvais pas imaginer mieux, nous sommes autour de la table comme si je n'avais pas été dans le coma, comme si on se connaissait depuis des années. Tous entrain de rire et de discuter sans aucune tension et aucune gêne. C'est... nouveau. Mais il faut pas que je m'y habitue car dans trois mois tout va redevenir comme avant. Je vais partir et reprendre une vie normale, sans coma, sans meurtre, sans violence.

- On va passer au cadeau! S'exclame Cassie. Puis après on veut un discours.

Cassie et ses discours une grandes histoires d'amour. Je pensais qu'ils avaient oublié mon anniversaire mais on dirait bien que non.

- Si tu n'aimes pas le cadeau c'est normal c'est Luís qui l'a choisi.

Je souris et Emilia me tends une boîte recouverte d'un papier cadeau rouge, le blond lui lève les yeux au ciel et ne lâche pas une seule seconde Emilia. On aura une discussion entre cousins après.

- Sérieux? Je rigole.

- Je te l'avait dit. S'énerve ma meilleure amie. Qui offre un gode à quelqu'un pour son anniversaire?

Je pouffe de rire que j'en ai mal au ventre. Il y a que Luís pour faire ça.

- Tu vas voir elle va kiffer bébé.

Il est pas possible. Le tour de Asher, Nina, Mathilda et Félix viennent et je sens mes joues prendre une teinte un peu plus rosée quand je reconnais la marque sur la boîte. David Yurman, c'est un bijoutier connu et je pense que ses bijoux les moins chers tournent autour de trois cent euros.

- Ah non mais fallait pas. Le collier est super joli mais il fallait pas.

C'est un pendentif en diamant en or. Il est réellement sublime et je ne veux pas imaginer le prix de ce bijou.

- C'est mieux qu'un gode.

Félix lance un regard amusé au blond et ils rigolent. J'en mets ma main à couper qu'il était au courant et qu'il a sûrement dû participer à ce cadeau.

- Tiens. Anastasia me lance un paquet de sa chaise avec un immense sourire aux lèvres. De la part de toutes les filles.

J'ouvre le sachet et entre ouvre la bouché stupéfaite. Cette robe est magnifique elle a dû coûter une blinde, elle est chic, sexy, somptueuse. Je les regardes une par une et mes yeux parlent pour moi-même. Elles me renvoient un sourire et mon cœur se réchauffent, elles sont adorables, elles sont ma famille. Mes yeux cherchent Alejandro mais il n'est plus là, je lui en veux pas du tout il a perdu son père aujourd'hui et je comprends sa douleur. Je voulais juste le voir avant d'aller me coucher.

- Putain!

Je rigole en l'entendant pester comme à son grande habitude, sa voix est pas si lointaine que ça et je me fige quand je le vois dans le couloir avec un chien en laisse, il ressemble comme deux gouttes d'eau à Pedro, la même couleur et les mêmes yeux. Pedro... je. Mon brun s'avance vers moi avec un vrai sourire et je ne sais pas quoi faire. Mon cerveau tourne en bourrique, je pense à Pedro à ce chien et à lui.

- Tu peux l'appeler comme tu veux. Dit-il en s'arrêtant à côté de moi. J'espère que tu aimes on peut pas se le faire rembourser.

Si j'aime? Aucune idée. Mais ce que je ressens, mon cœur qui se serre, mon ventre qui se tord ça j'aime.

- Si on l'appelait Alej. Commence Luís hilare. Je trouve ça mignon.

- Je trouve que Luís c'est pas mal. Enchérit Emilia. Parfait pour un chien, collant, chiant, et débile.

Je fixe ce chien et lui aussi me fixe, il tourne la tête me rappelant Pedro. Il faisait toujours ça. Putain. Il s'avance jusqu'à moi et pose ses pattes sur mes hanches en me léchant le visage, je l'adore. Je rigole et m'accroupis pour le caresser, sa queue arrête pas de remuer puis Luís me rejoint et il est vite suivi par les autres. Je me lève et prends Alejandro dans mes bras, il répond tout de suite à mon contact et je me sens bien.

- Merci beaucoup Alejandro.

- C'est rien hermosa.

C'est pas rien. Pas pour moi, je pose mon front sur le sien et sourit en sentant son cœur battre aussi fort que le miens, peut-être que ça pourrait marcher lui et moi. Peut-être qu'un jour on pourra vivre notre histoire. Peut-être qu'un jour on s'aimera pleinement. Peut-être qu'un jour je... Sa bouche s'écrase sur la mienne avec une douceur indescriptible, je ferme les yeux profitant de ce contact. Ses lèvres je pourrais jamais m'en lasser, le sentiment que je ressens non plus, le goût de ses lèvres encore moins.

- Enfin! Hurle Félix.

Nous sourions tous les deux et quand je reprends mon souffle et ouvre les yeux je peux affirmer...

Alejandro

... je peux affirmer que je l'aime.

Je l'aime et la laisserais pas partir.

- Pars pas. Je chuchote. Reste ici et on verra.

C'est peine perdu. Elle partira comme Alexia est parti, sauf que Sarah je l'aime et que je peux la convaincre. Je peux pas lui promettre d'être comme Asher est avec Mathilda. Je peux pas car ça serait lui mentir.

- Gâche pas ce moment, répond-t-elle agacé, et on verra.

On verra c'est pas non.

- Tu as peut-être oublier mais j'ai posé mes lèvres sur les tiennes et tu peux plus faire marche en arrière.

Je l'avais prévenu que si je posais mes lèvres sur les siennent elle pourras plus faire marche arrière. Je ne mens jamais, en tout cas plus maintenant. J'ai trop perdu en mentant.

- Vous pouvez parler plus fort. Se plaint Luís.

- On entend rien c'est nul. Continu Félix. Vous entendez vous?

Qu'ils se la ferment un peu ces deux là. Je m'éloigne de Sarah et sors du salon pour rejoindre le balcon sur lequel j'essayais de me convaincre de ne pas être tomber pour elle il y a deux ans, j'allume une cigarette et sa nicotine n'est pas aussi puissante que ses lèvres pour me faire oublier. J'inspire profondément une bouffée de cigarette avec une idée bien ancrée dans ma tète: la gardait ici avec moi.

FavelaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant