64: Le calme avant la tempête

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Luís

Les filles sont rentrées il y a déjà une heure mais aucune n'est venu me voir, je suis littéralement dévasté. Enfin pas tellement, je voulais juste savoir pourquoi quand j'ai aperçu Sarah avec un suçon ? Il faut vraiment que je mette ça au clair avec Alejandro, puis c'est pas le gode. Le gode ça fait pas de suçon.

Ma porte s'ouvre brusquement sur Emilia et je mets du temps à détacher mon regard de son corps et d'elle. Elle porte juste un short et un débardeur blanc, putain elle porte pas de soutif. Ses tétons ressortent et je me fais un mal de chien pour regarder le mur.

- Tiens. Dit-elle en me passant un téléphone. C'est Anastasia.

Je colle le portable à mon oreille.

- Lorenzo est bien mort ?

Oui il est bien mort. Et en milles morceaux.

- Bien évidemment pourquoi ?

- Il y a des hommes à lui dans l'hôtel et le batard qui nous l'a fait à l'envers à tous les deux est sûrement le nouveau jefe.

Je me redresse immédiatement un goût amer à la bouche, comment ça le nouveau jefe ?

- Donc c'est pas une coïncidence si Sarah s'est fait tiré dessus ? Il savait qu'on allait contre attaquer.

- Oui. Elle soupire. Bon je te laisse je vais éviter de me faire tuer, oh et dis à Alejandro de répondre avant que je lui fasse bou... bref.

Je souris et raccroche, Emilia est encore là : belle et debout devant moi. Elle me regarde perplexe et s'assoit sur le rebord de mon lit.

- Émilia tu es dans mon lit. Je lui fais un petit clin d'œil. Je te l'avais dis.

- Carino. C'est lui, il sait tout de vous. Il a vu Alejandro faire une crise de panique et a dû faire un truc pour que Lorenzo... fasse ce qu'il a fait à Lila sachant que tu l'aurais pas supporté.

Mon cœur se serre. C'est pas possible. Non.

- Eh. Chuchote-t-elle en se rapprochant de moi. Je sais que c'est compliqué à croire mais c'est la seule hypothèse possible.

Elle a peut-être raison.

- Ne le dit pas tout de suite aux garçons. C'est lui qui essayé de soigner le père de Alej et celui de Félix.

Et mes parents. Mon cœur bat trop vite et j'ai l'impression de mourir sans pouvoir contrôler quoique ce soit, mes yeux me brulent et les images de la voiture écrasé contre les arbres et les cris de mes parents me viennent en tête accélérant ma respiration. Je me sens vulnérable, faible, étrange.

- Luís.

Ma main commence à trembler et je n'arrive pas à me concentrer sur l'extérieur.

- Luís.

La voix est plus proche mais je...
Des lèvres, ses lèvres, sur les miennes. Des mains, ses mains, dans les miennes.
Un corps, son corps, sur le miens.
Ma trans est totalement fini et je ne pense qu'à elle et à son odeur qui enivre mes narines, je serre ses main et ferme les yeux. Comment je peux ressentir ce sentiment de confort après avoir cru mourir ? Ses lèvres se détachent des miennes et elle dépose son front sur le miens, nous nous observons sans rien dire.

- J'ai vu ça dans une série. Dit-elle comme argument. Tu faisais une crise d'angoisse et je...

J'écrase mes lèvres sur les siennes et elle ne me repousse pas, oh mon dieu fallait vraiment que ça arrive car passer la plupart de mes journées avec sans pouvoir la toucher devenait compliqué. Vraiment compliqué. Il y a pas que moi qui suis content, ma bite aussi.

- Tu as mangés tous les chocapics tu es sérieux Luís !

Emilia se redresse immédiatement et je soupire frustré, Félix est dans la chambre avec la boîte de céréales dans ses mains. Il sourit bêtement en comprenant ce qu'on faisait.

- Je vais y aller.

Dit Emilia la voix enrouée. Elle sors de ma chambre et le blond sourit encore béa.

- Emilia putain. Il ferme la porte oubliant totalement ses chocapics. Je pensais que tu allais devenir moine à plus baiser.

Techniquement j'ai pas baiser mais ça je le garde pour moi.

- Félix bouge.

Il rigole.

- Pourquoi tu vas te branler en pensant à elle.

Oui.

- Non je vais dormir.

- Super cool je vais te tenir compagnie, il me rejoint sur le lit, tu sais pas quoi ? Nina m'a dit que les deux ont enfin mis le couvercle.

J'y crois pas trop sinon elle serait encore là-bas et pas ici. Mon esprit divague sur Emilia et Carino, si elle dit vrai je ne donne pas cher de la peau de Carino. Il a certes sauvé Sarah mais il a peut-être laissé mourir les parents de trop de mondes.

- Je te laisse.

Je me lève du lit quitte ma chambre et rentre dans celle de Emilia, elle est entrain de lire et je suis étonné. Elle lire ? Elle me regarde de biais et déclare qu'elle ne couchera pas avec moi. Je souris et m'installe à côté d'elle, je pose ma tête sur son ventre et ferme les yeux.

- Cool. Soupirai-je. Moi pas pour l'instant.

Son cœur bat aussi vite que le mien. Elle ne répond pas et continue de lire, je pose mes yeux sur son livre et avale difficilement ma salive.

- Tu lis vraiment un livre de cul ?

Elle me tape la tête et m'insulte.

- C'est pas des livres de cul c'est de la new romance imbécile, donc soit tu pars ou tu te tais.

Je me tais et referme les yeux. J'ai vraiment envie de dormir surtout que dans une semaine je sens que les choses vont dégénérer. Vite. Très vite. Alors je vais profiter du calme avant la tempête. Un Alejandro énervé par rapport à son père personne pourra le calmer sauf peut-être Sarah et encore.

- Carino. Commence-t-elle. Il sait des choses sur toi n'est-ce pas.

Il sait tout. Il sait que je me suis fais violé, que Carlos était le père de Sarah, que Nina et Félix se sont jamais vraiment quitté, que Félix se faisait battre par sa mère, il sait tout. Et bientôt il va découvrir qui est mon calme et je sais qu'il va tirer.

- Oui.

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