Chaître 71 - Le seigneur Kriestad

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Il n'était que le milieu de l'après midi, mais les deux compères dormaient encore. Jedal était revenu à l'auberge de La choppe accueillante, parlant tranquillement avec le patron. Au fil de la journée, il y avait de moins en moins de client, jusqu'au soir où tout les marins se rassemblaient, et où des ivrognes se payaient un nombre incalculable de choppes. Il y avait même un nain qui faisait un concours avec un jeune matelot, qui tenait plutôt bien l'alcool pour son âge ! Jedal ne bougeait pas, et regardait.

« Toujours à surveiller mon établissement, Jedal, lança le patron dans un rire.

C'est bien parce qu'il y a un garde comme moi que jamais n'éclatent de bagarres ici, ne crois-tu pas ? Le pouvoir de l'armure...soupira-t-il.

Mmmh. Il est vrai que depuis que tu rôdes ici pour boire un coup au lieu de garder l'auberge comme tu le prétend, il n'y a plus jamais eu de rixes.

Il disait cela en offrant à son ami une choppe d'hydromel, et Jedal savourait alors la boisson, avant de reposer doucement le récipient sur le comptoir.

Toi, quelque chose te tracasses, ajouta le patron.

...J'ai appris aujourd'hui que mon petit frère est mort...

Comment ?! Thomas est mort ? Comment cela se fait-il ?

L'histoire semble très compliquée, Bernac. Il semblerait qu'il ait été tué parce qu'un garde l'a jugé traître d'un quelconque événement, et il a lui même punit. D'une épée dans le ventre.

Quel garde serait assez imbu de lui-même pour oser penser faire justice seul ? C'est insensé !

Je sais, Bernac...Mais il est mort. Cela pourrait expliquer pourquoi je n'ai pas reçu de courrier de sa part ce mois-ci. Mais je connais mon frère. Il n'était pas idiot, loin de là. Il était bon, mais pas assez stupide pour ne pas voir quand sa bonté était utilisé par d'autres. Mais il est mort en remplissant son devoir de chevalier.

Tu vas bientôt partir pour Miraa ?

Je dois d'abord aller à Ithnil. Là bas, je trouverais d'autres soldats, que je ramènerais avec moi. Je dois former une véritable armée, si je souhaite sauver la cité. Je suis aidé de mes camarades capitaine. Je ne suis pas seul, contrairement à ce que tu pourrais penser. Et une fois à Ithnil, j'irais à Diannh, pour traverser les chaînes de Vaniar, et arriver à Miraa par les montagnes.

Et Talinor ?

Tu n'y vas pas ? Pourtant, il y a de nombreuses excellentes recrues, là bas. Dont toi.

Talinor a déjà envoyé un régiment complet, mentit Jedal. Ce n'est pas la peine d'y aller. Ils n'ont pas attendu les ordres, j'ai reçu un faucon messager me l'annonçant.

Bon, très bien.

Comment vont-ils ?

Ils dorment à poings fermés. Et en plus, ils sont malades. La pluie. Il est vrai qu'elle était particulièrement glaciale et violente pour la saison, celle qui est tombée cette nuit. Si ils étaient dessous, il est normal qu'ils soient dans cet état.

...Je vois. Gardes-les dans ton établissement.

Tu n'as pas encore pu voir le seigneur Kriestad ?

Notre seigneur est fort occupé, en ce moment. Entre la saison de pêche qui s'annonce, les quotas à rédiger, les hommes à envoyer au front...

Eh bien. De toute façon, tu sembles fort apprécié du seigneur, alors je ne doute pas qu'elle te fera une faveur pour que tu puisses avoir une audience dans les plus brefs délais.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant