Chapitre 31 - Le rituel du sceau

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La nuit était sur le point de tomber, le ciel étant parfois ponctué de quelques étoffes nuageuses. Un vent chaud soufflait, se faufilant dans les rues. Et l'eau du bassin de Frehlïel était remplie de pétales qui flottaient. Ils arrivèrent sur la place alors que le ciel était de plus en plus noir. Il était encore tôt, et c'est alors que Lenwë perçut quelque paroles provenant de la foule alentours, traitant d'un rituel du clergé de la cité. En le voyant réfléchir pour ensuite soupirer, Gïlraen se posa des questions, et Lenwë ne lui expliqua pas ce qui allait se passer. Il le fera après. Peu de temps après, la foule s'agglutinait d'avantage, et un son de cloche retentit, la faisant taire. Une fois le silence total, un son de clochette prit le relais sur la grosse cloche qui résonnait. Très léger, répétitif, ce son de clochette annonçait l'arrivée des clercs. Tout le monde se recula pour aller sous le préau, libérant toute la place. Étant au premier rang à côté d'une colonne, Lenwë et Gïlraen avaient une bonne vue sur ce qu'il allait se passer. Le son de clochette se faisait de plus en plus fort et net. Les clercs arrivaient. Le premier ouvrait la marche, vêtu luxueusement d'étoffes pourpres et dorées, portant au dessus de sa tête l'emblème de Frehlïel. Une créature à l'allure féline, aux oreilles étrangement longues, sa forme étant brodée d'or sur un petit drapeau que tenait le prêtre. Il flottait légèrement, laissant tout le monde apercevoir cet emblème énigmatique. Certains commençaient même à prier, les mains croisées devant la gorge. Gïlraen observait le phénomène, et ne fut pas surprise en voyant que Lenwë ne faisait pas comme tout le monde. Il observait calmement la scène, toujours le dos contre la colonne les bras croisés. Derrière ce premier prêtre, il y avait un jeune moine qui portait une soutane, son visage caché par la capuche. Il tenait sur ses mains tendues paumes à plats devant lui, un objet caché sous un tissu arborant les mêmes couleurs que le premier prêtre. Il devait être le chef de l'ordre. Et derrière ce jeune moine, deux files de prêtres s'avançaient doucement, entamant une étrange musique en vocalise, en murmure. La foule se taisait toujours, et les voix des prêtres emplissaient toute la scène. Ils étaient tous vêtus d'une soutane blanche, aux mêmes motifs dorés, et à leurs côtés, deux autres files de moines en capes noires portaient des torches. Ils s'arrêtèrent devant la grande statue de la déesse, et chacun écoutait la mélodie des moines, qui se termina. Le jeune qui était derrière l'archevêque se plaça alors à côté de lui, tendant ses mains avec l'objet vers lui. L'archevêque enlevait lentement et minutieusement l'étoffe qui recouvrait l'objet, révélant alors une épée, à la lame maculée. La lame lumineuse arborait quelques reflets jaunâtre devant toutes les flammes des braseros qui entouraient la fontaine. Il empoigna et leva l'épée vers le ciel de ses deux mains, et se mit à réciter une incantation. Gïlraen vit que la foule semblait encore plus concentrée dans sa prière, et tous fermaient les yeux. Tous sauf elle et Lenwë. Elle vit alors quelques boules de lumières s'échapper de la statue, avant de tourner autours de l'épée et de disparaître dans la lame, qui se mit à briller de plus en plus intensément. Une seconde vague de ces étranges feux-follets s'échappèrent aussi de la statue, se faufilant alors ans toutes les rues de la ville, laissant dans leurs sillages une poussière d'or. Et certaines de ces orbes flottaient au dessus de la foule, et Gïlraen sentit une chaleur étrange l'envelopper. C'était tellement agréable qu'elle ne vit pas que Lenwë restait dubitatif quant à ce qu'il se passe. L'archevêque reposa l'épée sur l'étoffe, et les moines reprirent leurs chants, se dirigeant vers le nord de la cité d'où ils étaient venus, l'église se trouvant dans cette direction. La cérémonie fut courte, et dès que les clercs avaient disparus, les gens retournaient vers le centre de la place, attendant calmement la venue des ménestrels. Lenwë et Gïlraen restaient sous l'allée, où il n'y avait plus personne ou presque.

« Qu'est-ce que c'était, demanda Gïlraen.

La bénédiction annuelle pour la lame de l'église. C'est une épée sacrée, protégée par le clergé. C'est celle dont le roi nous avait parlé. Celle qui n'est visible que lors des rituels. D'après la légende, cette épée aurait été forgée par Frehlïel elle même. Une rumeur cours comme quoi elle pourrait éloigner les démons...Mais personne ne connaît les capacités exacte de cette relique. Relique qui est, je pense, de la même puissance que l'épée que tu possèdes. Et toutes ces lumières que tu vois voltiger autours de toi comme des lucioles, représentent la bénédiction de la déesse sur le peuple de Miraa. Je connais certes tout cela, mais je dois avouer que je n'y crois pas, ajouta-t-il avec une pointe d'ironie.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant