Le dernier elfe noir

Chapitre 11 - L'ombre d'une âme perdue

        La journée se passa sans encombre. Gïlraen passa son temps à se réveiller pour se rendormir ensuite tout du long. Ses plaies la faisait souffrir de temps en temps. Mais ce n'était rien comparé à la nuit précédente. Cendarth commençait à ranger sa boutique, et à fermer les portes, lorsque le crépuscule commençait à tomber. Le ciel de feu recouvrait tout de sa lumière flamboyante, et tout le monde rentrait en sa demeure. Gïlraen vit son hôte lui apporter un autre repas, et il lui tint compagnie pendant qu'ils mangeaient. Ils parlaient un peu de tout et de rien, mais surtout de Dark et de leur inquiétude commune. Après avoir parlé pendant un moment, Cendarth partit changer les bandages de Dark. Jyll lui avait apparemment laissé de quoi faire pour les jours où il serait absent. Il s'affaira donc à cette tâche, et il remit ensuite une couverture sur son corps. Il s'occupa aussi de Gïlraen, et il ne semblait pas apprécier voir du sang ou des plaies. Déjà lorsqu'il avait vu celles de Dark, il se mordait les lèvres. Et celle de Gïlraen n'était pas belle à voir non plus. Une fois cela fait, il reprit le plateau, et quitta la chambre, la laissant tranquille. Il était fatigué lui aussi. À force de penser à tout ceci, il se torturait l'esprit. Mais il espérait toujours.

De son côté, Gïlraen songea à l'âme qui lui avait parlé la veille, dans la plaine. Elle se redressa et reprit dans sa main le pendentif que cette dernière lui avait confié. Elle regardait les deux larmes blanches qui étincelaient à la lumière des bougies, et la pierre sertie au centre brillait de milles feux. La fine chaînette argentée semblait ne peser aucun poids. Elle réfléchissait un moment, se demandant si elle pouvait venir jusqu'ici dans la ville. Ce qui lui rappela ce que Cendarth lui avait dit, qu'il avait tout vu ce qu'il s'était passé après leur fuite. Il aurait donc aperçut les âmes via la pierre ? Il aurait donc entendu les paroles échangées, et prit connaissance du poison de cette manière ? C'est fort possible. Mais elle lui demanderait plus tard. Après tout, ça leur a permit, à lui Jyll et Arros d'agir rapidement et efficacement. C'était tout ce qui comptais. Elle regarda par la fenêtre au dessus d'elle. Il faisait nuit noire, et aperçut la Lune, dont la lumière entrait légèrement dans la chambre. Puis, petit à petit, elle entendit une voix familière qui murmurait dans le noir, de l'autre côté. Quand elle sortit de ses pensées, elle reconnu la voix de Dark. Elle s'empressa de regarder vers lui, et l'appela sur un ton surprit au plus haut point. Mais il ne répondit pas. Elle l'appela encore une fois, toujours sans réponse. Les bougies étaient éteinte, et elle ne voyait pas son visage. Elle imaginait qu'elle avait toujours cette expression de souffrance sur son visage, en grimaçant. Ce serait stupide d'espérer qu'il ne réagisse et qu'il réponde si vite, après tout. Mais elle remarqua que c'était bien lui qui murmurait. Il semblait parer pendant son sommeil. Mais Gïlraen ne comprenait rien à ce qu'il disait. Il parlait trop bas, et le peu qu'elle entendait clairement n'était pas dans sa langue. Il devait parler en elfique. Mais le fait d'entendre le son de sa voix lui faisait plaisir, même si ce n'est pas comme si il était réveillé. Mais pourquoi se met-il à parler ainsi ? Pourquoi ce monstres ont cherché à le tuer sans s'occuper d'elle, en l'éloignant ? D'où viennent-ils ? Et surtout, va-t-il survivre ? Il lui fallait des réponses à tout ceci. Elle commença à réfléchir.

« La prochaine nuit passant, entonne le chant qui nous appelle. Sera alors mit en avant, les réponses de l'esprit éternel. »

C'était les mots de l'âme qui lui avait donné ce collier. Elle se décida alors à chanter. Si cela pouvait lui apporter des réponses et des indications, alors il n'y a pas à hésiter. Elle chanta suffisamment fort pour être entendue, mais suffisamment bas aussi afin de ne pas réveiller Cendarth qui devait dormir. Elle chanta toute la chanson, et arrivée à la fin, elle ne vit rien. Personne. Aucune flamme n'était apparue, ce qui l'interloqua. Elle soupira alors, se disant que les âmes ne doivent apparaître que dans la plaine. Elle ferma les yeux quelques secondes, avant de sentir un point de chaleur sur elle. En les rouvrant, elle vit que la pierre du collier brillait faiblement. La petite lumière qui en émanait devint de plus en plus forte, et dans cette obscurité, cela l'éblouissait. Elle se mit la main devant les yeux, jusqu'à ce que la lumière fut dissipée. Elle entendit ensuite quelqu'un chanter d'une voix fantomatique cette même mélodie qu'elle avait entonné plus tôt. En regardant au dessus d'elle, elle vit alors l'âme qui lui avait remit ce collier flotter. Elle était joliment surprise. Elle ouvrit grand les yeux, et l'âme esquissa un sourire devant cette expression sur son visage.