Chapitre 77 - Le vent messager

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 Il se trouvait dans un univers entièrement blanc, et d'étranges nuages parcouraient le ciel d'un bleu azur. Un courant d'air chaleureux passait entre ses doigts, venant caresser son visage, alors qu'il était dans un silence total. Presque morbide. C'était une sensation étrange, comme si il flottait dans le vide. Il se sentait étrangement léger, n'ayant plus aucune force que ce soit pour ouvrir les yeux ou bouger ne serait-ce que l'extrémité de ses doigts. Petit à petit, il sentait quelque chose de chaud sur son front, posé avec douceur, lui caressant les cheveux. Il ignorait de quoi il s'agissait, il n'arrivait pas à deviner de quoi il pouvait bien s'agir. Mais cela lui semblait familier. Si familier...Au loin, il crut entendre comme un chant, d'une voix douce et mélodieuse. Le son semblait si lointain et si proche...Le chant étant étrange, il ne le connaissait pas, mais il comprenait les paroles. Il tendit l'oreille, écouta le chant, et crut entendre comme un bruit sourd, suivit d'une voix qui semblait lointaine...très lointaine.

« L...wë !

Hein... ?

Len...ë ! Lenwë !!

Qui...qui m'appelle ?...Lenwë !!...r...pond!

Je ne...comprend pas...qui est-ce... ? Pourquoi...cette voix semble-t-elle pleurer ?...Si triste ?

R...veille...toi...J...t'en....plie...

Qui...est-ce ?

Réveille-toi !! Lenwë !! »

Il ouvrit les yeux d'un seul coup et se redressa violemment, avant de sentir une immense douleur traverser tout son corps. Il mit sa main sur son épaule et ses doigts se crispaient sur sa peau. Il avait les yeux fermés et sentit que ce n'était pas sa peau qu'il sentait, mais autre chose, se trouvait sous ses doigts. Puis quelque chose lui saisit la taille et le dos, le forçant à se rallonger, sur ce qu'il sentait être un lit. Il commença à ouvrir les yeux, mais il ne voyait que du noir. Rien d'autre. Quelque chose se posa sur son front, et il sentit quelque chose couler le long de sa joue. Il devina que son œil laissait couler une larme. Il ne disait rien, n'en ayant pas la force, et il entendit comme des pas, autours de lui.

« Maître Kiraï, il semble s'être réveillé.

C'est une bonne nouvelle. Vous pouvez aller prévenir son amie.

Entendu, maître Kiraï.

Les bruits de pas semblaient s'éloigner, alors que quelqu'un avait l'air de s'approcher dans le même temps. Une main froide se posa sur son front, et il frissonna.

Calme-toi, tu n'es pas en danger ici.

...

N'essaie pas non plus de parler. Tu as été sévèrement blessé. Ne te force pas.

Cette voix qu'il entendait se voulait rassurante et douce, mais il était toujours angoissé par le fait qu'il ne voyait rien alors qu'il savait avoir les yeux ouvert. Il entendit la porte s'ouvrir, et quelqu'un semblait venir encore une fois dans sa direction. Le bruit de pas était rapide, et inconsciemment, il paniquait.

Lenwë... ? Lenwë !

Ne t'agites pas. Laisse-le se reposer et ne te force pas, toi non plus. Tu as toi aussi été gravement blessée, fit l'autre voix.

Mais...

Paniquer ne te servira à rien, et ne fera qu'empirer ton état. Reste calme et tout ira bien.

Il essaya de lever le bras, mais il n'y arrivait qu'à peine et alors que sa main retombait, une main chaude la saisit et resserra son étreinte sur la sienne. Chose qu'il essaya de faire lui aussi, sans succès. Il essayait d'émettre un son, de parler, mais tout semblait être coincé dans sa gorge. Et il avait atrocement mal, alors qu'il commençait à haleter.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant