Chapitre 75 - Dragons en Aënor

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        Dès son réveil, alors que la marée avait complètement baissé et que la journée débutait, Gïlraen observait les alentours. Leur rencontre avec les aguels semblait relever du rêve, et elle regarda l'épaule de Lenwë. Sa tunique lui prouva que tout était bien réel, de part la trace de morsure du grand serpent qui leur avait remit la relique après une étrange conversation. Mais la plaie semblait cicatrisée. Elle soupira. Mais en souriant. Il avait encore dit qu'il mourrait, mais qu'il lutterait pour sa survie. Au moins, il n'est plus aussi défaitiste qu'auparavant. Son escarcelle était à côté d'elle, et elle songea à une chose qu'elle avait oubliée depuis un certain temps à présent. Elle l'ouvrit et en sortit son elonel. Elle écarquilla les yeux de surprise. Elle avait éclos, mais elle ne saurait dire depuis quand ! Trop d'événements s'étaient bousculés, qu'elle en avait oublié cette fleur. Les cinq pétales d'un blanc éclatant de la fleur étaient toujours vivantes et non fanées. Pourtant, son éclosion survient lors de la mort de son porteur...Elle n'était pourtant pas morte. Elle tenta de se remémorer les mots de la jeune flûtiste qui la lui avait remise. Elle n'avait en réalité dit aucun mot, mais elle avait pointé Lenwë alors qu'il chantait. Gïlraen compris alors. La fleur avait éclos lorsqu'elle avait pratiqué le feassë. C'est le seul moment où elle avait plongé dans le monde de l'Astral. Et cela pourrait expliquer pourquoi la flûtiste avait pointé Lenwë. Elle savait déjà ce qu'il se passerait. Cela voudrait-il dire que pour elle, elle est considéré comme morte ? Elle ne comprenait toujours pas pourquoi cette âme lui avait remit cette fleur. Elle est toujours en vie, mais elle est allée dans le monde des âmes mortes. Sa fleur à éclos, certainement à se moment là. La fleur ne s'épanouit et n'atteint ce stade de l'éclosion uniquement à la mort, elle en était certaine. Alors pourquoi ? Elle remit doucement la fleur dans sa sacoche, ses doigts touchant quelque chose d'humide et lisse. Pensant que c'était un flacon, elle le sortit, et vit autre chose qui l'étonna. Alors qu'elle observait l'objet, elle retint une fureur soudaine. Elle entendit alors Lenwë bouger. Ce dernier était réveillé, et mit d'emblée sa main sur son épaule, voyant qu'elle était complètement guérie. Il vit alors Gïlraen être réveillée lui tournant le dos, remettant prestement quelque chose dans sa sacoche.

« Quelque chose ne va pas ? S'enquit-il.

Rien...j'étais juste perdue dans mes pensées. Il faudrait que je me calme quelque peu…

De quoi parles-tu ?

Elle se retourna alors vivement vers lui, lui faisant face, des éclairs colérique dans le regard.

N'es-tu donc pas furieux ?

Mais de quoi tu parles ? Contre quoi veux-tu que je sois furieux ?

Je parle de ces aguels. Ils t'ont insulté, ils t'ont dénigré, toi et ton peuple ! Ils refusaient de voir que tu étais bien ce que tu prétendais être, il a fallut que tu prouves des choses qui n'avaient pas à être prouvée ! Ils n'ont que faire du « monde de la surface » comme ils disent. Pourtant on est dans le même monde, que je sache ! Comment peux-tu rester insensible à ça… ?

Je vois...c'est donc pour ça. Tu ne crois pas que tu t'énerves pour un rien ?

Que veux-tu dire ?

Pour ce qui est des insultes, j'ai passé une bonne partie de ma vie à en supporter. Il est vrai que j'ai un peu perdu l'habitude d'entendre des choses de ce genre. Et pour ce qui est de leur opinion sur le monde de la surface,...il est peut être vrai qu'ils ont éxagéré, sur le fait de nous ignorer pendant si longtemps. Cela doit faire de nombreux siècles qu'ils se sont éxilés de leur côtés, sans se préoccuper des autres. Sans doute pour se protéger…

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant