Chapitre 44 - La forêt maudite

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        Dès que le soleil fut levé, Gïlraen était déjà en train de préparer ses affaires. Alors qu'elle prenait son épée, elle sentit une légère chaleur se dégager du pommeau, et elle dégaina la lame noire. À sa surprise, les runes étaient en train de disparaître. Elle observa le phénomène jusqu'à ce que toute traces ne soient plus, et la chaleur s'estompa. Elle se demandait pourquoi les runes disparaissaient d'un coup, et elle partit s'habiller. Elle observa son armure, Medriel, et son épée, Adoniel. L'armure de l'impératrice de la nuit et le croc de minuit. Rien que ces noms lui donnaient envie de les essayer. Elle ne l'avait jamais mise, tout comme elle n'avait jamais empoignée Adoniel. Elle décida de prendre les deux lames. Après tout, si son épée noire était vraiment la relique permettant d'ouvrir les portes du temple, il est clair que la prendre serait une meilleure idée. Elle se demandait si elle pouvait essayer de manier deux épées, ce qu'elle n'avait jamais fait, et décida de garder cette idée pour plus tard. Il serait dangereux de tenter une telle expérience en combat réel. Elle se vêtit de son armure, étonnée par sa légèreté inouïe, et prit la dague de son père pour l'accrocher à un baudrier qui était comprit avec le cuissot droit de son armure. Elle était prête, et prit son épée qu'elle accrocha dans son dos, avec son arc et son carquois, prenant la relique pour l'accrocher à la ceinture. Elle se dirigea ensuite vers la chambre de Lenwë, et frappa à la porte avant d'entrer. Il était déjà prêt, lui aussi, portant une longue tunique noire qui se séparait apparemment en trois parties, au niveau de la ceinture, un sur l'avant, et deux sur l'arrière, tombant jusqu'à mi-mollet. Il portait alors Theräor dans son intégralité, et ses deux épées étaient accrochées en croix dans son dos. Il tenait quelque chose dans ses mains, et lorsqu'il vit Gïlraen, il le rangea précipitamment dans son escarcelle. Gïlraen fut interloquée, mais ne disait rien. Ils se dirigèrent dehors, et sellèrent les chevaux. Turgwën semblait impatient de galoper, Silonel étant toujours aussi calme. Lenwë lança son sort de protection pour la première fois depuis longtemps, il avait toujours sa cape et une capuche sur lui pour le protéger, depuis leur retour. Et il fut satisfait de sentir la puissance du sort telle qu'elle devrait être. Sa puissance magique était de nouveau complète. Ils discutèrent un peu, chacun cachant sa nervosité, mais chacun ignorant qu'ils partageaient la même crainte. Celle que leur insufflait Elonel. Gïlraen avait gardé la sienne dans sa sacoche, voulant garder à l'œil son évolution. Gïlraen finit alors par former une petite flamme dans sa main pendant qu'ils attendaient le bon moment pour partir, et elle se mit à jouer avec, sous le regard interrogateur de Lenwë.

« J'ai fini par comprendre comment le maîtriser, grâce à toi. Maintenant, moi aussi je peux réchauffer le cœur de quelqu'un, et peut être soigner...

Réchauffer le cœur de quelqu'un ?

Je parle du tiens, évidemment. Tu l'as trop longtemps gardé sous scellé dans un cercueil de glace. Il serait peut être temps d'arrêter la pluie, tu ne crois pas ?

...pourquoi tu y tiens tant que ça, je me le demande.

Tu connais la réponse. Je te l'ai assez répétée. Mais tu m'as l'air un peu déprimé, depuis hier. Que se passe-t-il ? C'est à cause du temple ?

...sans doute. Je n'en sais rien. Mais oui, je sais pourquoi tu tiens tant à m'aider, mais je n'arrive pas à comprendre cet entêtement. Mais j'imagine que tu as la même motivation que celle qui m'a poussé à te sauver. Je ne laisse mourir personne, tant que je peux les sauver.

Je le sais. Mais moi ce que je vois aujourd'hui, c'est que à dedans, tu pleures, dit-elle en mettant sa main sur le cœur de Lenwë, qui la regardait avec les yeux mi-clos.

Peut être...mais pour l'instant, je pense que j'ai assez pleuré. »

Il afficha son sourire habituel, alors que Gïlraen enlevait sa main. Il tremblait. Même si c'était léger, elle avait sentit qu'il tremblait, tout comme elle avait vu que son sourire était faux. Ils mangèrent ce qui restait des provisions de Cendarth. La viande séchée était toujours bonne, et une fois leur repas terminé, ils grimpèrent sur leurs montures. C'était presque la fin de la matinée.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant