Chapitre 109 - Le démon nommé "Haine"

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Deux jours se sont écoulés depuis l'incident avec Envolg. Gïlraen ne sortait guère de l'hospice, où elle restait silencieuse. Le lieutenant de la garde, qui semblait habitué à régler des problèmes en l'absence de son supérieur, menait l'enquête sur les possibles réseaux d'esclaves et leurs complices qui résidaient dans le marché couvert. Les mercenaires du groupe d'Envolg avaient été mit aux fers, mais furent relâchés. Ils n'étaient en rien responsables dans cette histoire qui ne concernaient que leur chef et Gïlraen. Néanmoins, cette dernière avait conscience que ces hommes avaient un noble but, et que leurs années de servitudes et de tortures avaient laissées des séquelles. Séquelles qu'elle avait oublié, le temps de son amnésie. Ses souvenirs de ces années passées au service d'Ildas refaisaient surface, et elle comprenait de mieux en mieux pourquoi Envolg était devenu fou, alors qu'il avait subi bien pire qu'elle. Elle se consolait en se disant que c'était un fou furieux dangereux, et non plus Envolg. Elle fut écoutée par le tribunal, qui considérait qu'elle était la victime qui se défendit légitimement face à un agresseur qui perdit toute forme de raison. Il subsistait néanmoins des doutes quant à la véracité de son histoire, car Envolg était connu comme étant quelqu'un d'équilibré, qui exerçait correctement son travail de mercenaire. Mais il était avéré qu'il avait disparut depuis des années, et qu'il fut retrouvé à Miraa, dans un réseau d'esclave. La famille d'Envolg ne croyait pas les paroles de Gïlraen, qui fut ardemment défendue par Vinia, Alfreed et Sorane, ces dernières ayant l'appui non négligeable de Rôden. Ce dernier procura des preuves par l'œil céleste, que le juge étudia, avant de donner son serment. Mais Rôden, méfiant, lui ordonna de ne sortir qu'en cas d'affaires importantes, et accompagnée. Il semblait craindre que les mercenaires d'Envolg lui en veulent, ou alors, que la famille de ce dernier pourrait en engager. Ces scénarios lui semblaient peu probable, mais pas à exclure, aussi obéissait-elle. Sorane et Loriel s'inquiétaient pour elle, mais elle semblait se remettre de cet incident. Le plus dur était le retour de certains souvenirs, qu'elle aurait préféré ne jamais retrouver. Et pendant ce temps, Firandhïl s'était remit de ses blessures, grâce aux efforts de Rôden, qui pourtant n'avait encore jamais soigné d'Alterös. Son aile était encore fragilisée, mais devrait finir par se rétablir. Quant à sa corne manquante, elle ne sera jamais remplacée par une autre qui pourrait repousser, comme chez certaines bêtes. Il se joignit à Vinia et Alfreed, afin de continuer les recherches sur les gnomes, à la bibliothèque de la ville. Mais même le bibliothécaire ne semblait rien savoir sur ces créatures. Ils se trouvaient à l'étage, autours d'une table, cherchant dans plusieurs livres et rapports qui y seraient archivés.

« Il n'y a rien sur eux ici, ni même sur les fées, soupira Alfreed. Nous devrions nous rendre à la source où je m'étais perdu autrefois.

Mais ne devrions-nous pas attendre que Lenwë revienne ? Répondit Vinia, inquiète.

Nous ne savons pas combien de temps il sera absent. Ni même ce qu'il devient. Mais je suis d'accord pour dire qu'on devrait d'abord le retrouver. C'est à lui de faire ces recherches. Pas à nous, ajouta Firandhïl.

Je me demande bien ce qu'il fabrique. Il serait apparemment partit avec le général, mais ce dernier aussi, m'interloque. Quel militaire quitterait ainsi son poste ?! Surtout alors qu'une guerre doit se préparer ?

Lorsque j'ai interrogé le lieutenant, il m'avait dit que le général s'absentait de tant à autre, et qu'il prévenait toujours ses hommes. Ces derniers suivent à la lettre les ordres du lieutenant, ce dernier devant être apparemment le prochain général, une fois Bresen à la retraite. C'est ce que j'ai entendu. Cela l'entraîne probablement, et il paraîtrait que cet homme ait les capacités requises pour obtenir un tel poste.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant