Chapitre 14 - Aveux

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Jugeant qu'il serait bon de le laisser se reposer d'un véritable sommeil, cette fois, Cendarth décida de repartir et de dormir aussi. Il laissa donc Gïlraen et Lenwë dans la chambre sombre. Il faisait encore nuit noire dehors. Et dans la chambre, passant par la fenêtre, il y avait une très légère lumière lunaire qui entrait. Gïlraen n'arrivait pas à dormir, trop heureuse pour y parvenir. Et alors que ses pensées vagabondaient, elle se remémora sa conversation avec Narwël et celle avec Dark. Elle ne savait pas pourquoi elle y repensait. La pâle lumière de la Lune semblait être un peu plus forte, et elle se tourna un peu, pour regarder par la fenêtre, sans se redresser. Son ventre était toujours un peu douloureux dès qu'elle bougeait trop. Elle aperçut la Lune qui déclinait légèrement, touchant presque la grande muraille de Miraa. Elle regarda alors vers Lenwë, qui était allongé sur le dos, les yeux fermés. Il avait un poing serré sur la couverture, au niveau du cœur. Elle le voyait un peu, mais il lui sembla voir quelque chose qui brillait légèrement à la lumière. Ce qu'elle devina être une larme.

« Lenwë, tu pleures ? Commença-t-elle timidement.

Juste une larme de fatigue...ce n'est rien...

Sa voix était toujours très faible, et Gïlraen eût un peu de mal à entendre ce qu'il lui répondait.

De quoi rêvais-tu tout à l'heure ?

Comment ça ? Dit-il en tournant légèrement la tête.

Juste avant que tu ne te réveilles, tu t'es mis à t'agiter durant ton sommeil, et je suis venu vers toi voir ce qu'il se passait. Puis d'un coup, tu t'es mis à crier, et tu as levé brusquement ta main vers le plafond, avant d'ouvrir les yeux tout aussi soudainement. C'était parce que tu rêvais, n'est-ce pas ?

Ah...oui...J'avais fais un horrible cauchemar...

Tu veux me le raconter ? Demanda-t-elle en se mettant en position assise.

...Je ne sais pas...tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas le revoir...

Tu dis ça comme si tu le faisais souvent. Mais tu sais, j'ai entendu dire que lorsqu'on raconte un rêve, on ne le fait plus.

Elle se leva et vint vers lui, s'asseyant sur la chaise que Cendarth avait laissé.

Je ne sais pas si je devrais croire en ce genre de choses...c'est un cauchemar très récurrent...

Eh bien raison de plus. Je ne veux pas te forcer, mais si tu veux me le raconter, tu peux.

Pourquoi veux-tu savoir ? Je ne comprend pas cet intérêt que tu me portes...

Arrête de tout garder pour toi, partage un peu ta peine. Tu n'es pas obligé de tout porter tout seul, débarrasses-toi de ce fardeau. Et puis, nous sommes amis à présent, non ? Alors tu peux me le raconter, si tu me vois en tant que telle.

...évidemment, pour moi tu en es une...une amie...

Tu as déjà parlé de ce cauchemar à quelqu'un ? Demanda-t-elle en cachant un sourire.

Jamais...Je n'en ai jamais parlé...mais...

Il se mit la main sur le front, resserrant son poing sur ses cheveux et reprit :

Je ne sais pas si je pourrais en parler...c'est déjà douloureux à revivre...

Je ne sais pas ce que tu as vu. Mais je sais que parfois, il suffit de parler pour se sentir mieux...

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant