Chapitre 54 - Sacrifice

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        Gïlraen s'était assoupie contre le mur, non loin du brasero. Elle avait froid, dans cette cellule de pierre. Pendant qu'elle dormait, Lenwë s'était réveillé, se rendant compte qu'il se sentait légèrement mieux. Il tenta de se redresser, voyant alors l'état de son propre corps. Il sentit son cœur manquer un battement, et il se mit alors à sentir de nouveau ces intenses douleurs. Il se retourna à moitié, haletant d'un coup, respirant l'air frais avec frénésie. Il n'avait jamais autant eu besoin d'air, et sous ses mains et bras, il sentit autre chose que de la roche. En observant, il vit alors la chemise de Gïlraen, pleine de sang, et il la chercha de regard. Il la vit alors plus loin, dormir, mais sans blessures graves. C'était son propre sang. Il voulait se lever, mais il se rendit vite compte que ses jambes aussi avaient un peu brûlées. Il ne tenta pas de marcher, et observa tout autours de lui, mais il n'avait rien à chercher et à trouver. Mais il se sentait épuisé. Dark apparut devant lui alors qu'il avait les yeux perdus dans le vide, et il soupira.

« Il semblerait que tu ailles encore un peu mieux...

...si on peut le dire...fit-il en murmurant.

Lenwë...je pense que tu n'es pas assez remit pour passer à l'attaque, mais dès que possible, nous devrons nous enfuir...

Tu es aussi épuisé que moi. Comment veux-tu que l'on s'en sorte ?

Ce serait mentir que de dire que j'ai une idée en tête. Je n'en sais rien, moi non plus. Gïlraen a passé un long moment à chercher, elle aussi. Le seul moment serait lorsque nous irons nous faire tuer. Nous serons hors de la cellule...

Peut être. Mais tu oublies que...nous sommes épuisés. Je ne sais même pas si je pourrais brandir une quelconque arme...

Quand bien même, nous devrons essayer... ! »

Il replongea dans l'ombre, et Lenwë vit alors la grille s'ouvrir sur le mage qui entrait, toujours avec ce même rictus désagréable.

« Eh bien, jeune nécromancien ? Enfin réveillé ? Ta journée en plein air t'as-t-elle plu ?

Lenwë retint un violent frisson qui lui parcourait l'échine, et il fixait le mage avec des yeux meurtrier.

Inutile de me regarder ainsi, voyons. J'ai été gentil de ne pas te rattacher à ces chaînes glaciales. Je viens juste te prévenir que le grand rituel sera pour très bientôt. Et aussi pour t'annoncer une autre nouvelle étonnante. Vos armures, armes et équipements ont été dérobés, eux aussi.

...quoi ?!

Eh oui, il semble que des voleurs sévissent dans la zone. Après ces livres, vos armes ont disparues apparemment durant la nuit. Je me demande à présent si tu n'avais pas raison en disant que tu n'avais pas d'alliés par ici. Mais je me demande bien de qui il peut s'agir. Enfin, dans tout les cas, je suis juste venu pour t'annoncer cette nouvelle. Je crois savoir que vous comptiez vous échapper. Vous savez à présent que cet espoir est brisé. Sans armes ou autre, vous n'avez rien pour vous défendre.

Nous avons notre magie...

Malheureusement pour vous, non. Vois-tu, ton ombre est à présent trop épuisée pour utiliser son pouvoir. Et ton amie, je lui ai fait boire un puissant antimagie, qui bloque sa puissance pour quelques jours. Ce qui est amplement suffisant, tu ne crois pas ?

...Que lui avez-vous fait ?

Elle a tenté de m'attaquer, vois-tu. Je me suis alors rendu compte de ses capacités, et j'ai décidé de la mettre hors d'état de nuire. Mais je ne l'ai pas fait souffrir. Je laisse ce plaisir à Urgarth. À présent que je t'ai annoncé ce que je voulais te dire, permets-moi de retourner préparer le rituel. Profites bien de tes derniers instants. »

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant