Chapitre 87 - Découvertes

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Dans le petit village, les hommes s'étaient attelés à la réparation de la palissade qui avait été assez endommagée lors de l'attaque nocturne. Ils ne parlaient que de Lenwë qui a combattu quasiment seul la cinquantaine d'arghol qui les attaquaient. Ils ne parlaient guère de Sorane, mais de temps en temps, ils disaient qu'elle était aussi l'héroïne de la soirée. Mais Lenwë était désormais vu comme le héros du village. Ce dernier dormait toujours dans sa chambre. Le soleil s'était levé, mais il était tellement épuisé par sa journée de la veille qu'il ne se réveillait pas encore. Dark veillait toujours, se tenant le ventre. Il commençait à avoir faim, lui aussi. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait rien mangé. Il mourrait d'envie d'aller dans le village pour pouvoir acheter de la nourriture, et de voir la réaction des gens, mais il préféra ne pas le faire. Il estimait de pas avoir le droit de prendre une telle liberté. En y réfléchissant, il n'avait pas effrayé Gïlraen, Kiraï et Wünas non plus n'ont pas eu peur de lui, et ce chat encore moins. Alors pourquoi effrayerait-il les gens ? Le chat dormait toujours lui aussi, et Dark s'approcha de lui, observant la créature. Elle se réveilla alors, ouvrant doucement un œil, et il ne broncha pas lorsqu'il sentit la main hésitant de Dark sur son pelage. Il se demandait ce que cela faisait que de toucher une pareille boule de poil. Il se laissa caresser, et Dark sourit.

« Il semblerait que je me trouve trop effrayant que ce que je suis en réalité.

Il continua de le caresser, et Lenwë finit par se réveiller. Il fut étonné de voir que le jour était déjà levé, et surtout en voyant Dark caresser ce chat qui ne bougeait pas.

Depuis quand tu te mets à interagir avec des animaux comme ça ?

Il me confirme que je ne suis pas si effrayant que je ce je pensais.

Tu ne l'as jamais été, pas plus que moi. C'est ce que les autres entendent sur nous, qui nous rend effrayant, pas notre personne.

Sans doute.

Le lythe doit m'attendre...J'avais prévu d'aller le rejoindre à l'aube, mais il semblerait que j'ai eu un lourd sommeil.

Tu devrais te méfier de ton épaule, aussi.

Oui...Hier soir, avec l'adrénaline, je n'ai plus sentis les douleurs, mais lorsque je suis repartis dormir, mon bras me lançait. Sans parler de mon dos...

Il vit un miroir sur le bureau et s'y dirigea afin de voir ce qu'il avait dans le dos. Il avait plusieurs marques de contusions et d'hématomes. Mais les bandages l'empêchaient de voir la blessure.

Inutile de soigner ça. Ça se fera tout seul.

Je pense que tu devrais encore te reposer. J'aimerais quand même manger un peu, parce que même si ça ne m'est pas vital, je commence à ressentir la faim, depuis le temps que je n'ai rien avalé. Et puis tu devrais mener ton épée brisée au forgeron. D'ailleurs, tu as reçu ça. »

Lenwë regarda vers la direction que désignait Dark du regard, après avoir touché sa plaie, qu'il sentait soignée, et vit des paquets posés vers la porte. Étonné, il les prit et regarda si un mot était marqué. Il ne vit qu'un papier avec marqué dessus un « En remerciement pour ta bravoure ». Il soupira et déballa le premier objet. Il y trouva un épais surcot noir en toile de lin plié, et en le prenant, il fut émerveillé en voyant l'habit. Des broderies au fil d'or recouvraient le col de fin et élégants motifs entrelacés pour les garnitures, et le long des manches était tout aussi décoré. Une tunique entièrement blanche était en dessous, avec une ceinture arborant des accents en laiton, de forme ronde et gravées. Il observa alors le surcot, toujours aussi ébloui par la beauté de l'objet. Mais surprit par le fait qu'il ait reçu cela. Un vêtement décoré au fil d'or n'est pas un présent anodin. Mais sa tunique étant inutilisable, il fut bien forcé de l'enfiler. Elle était légère, mais l'ensemble lui tenait chaud dans cette froide région. De plus, malgré le fait que le blanc le mettait mal à l'aise, il trouvait que cela n'allait pas si mal. Mais il enleva la tunique brodée. Un autre paquet était posé, contenant une très épaisse cape de laine noire, assez lourde. Posant les objets, il y vit alors un arc et un carquois très large et rempli, contre le mur non loin de lui. Il prit l'arme, qui semblait très souple et joliment gravé au niveau des branches. Il reconnut du bois d'if. Le meilleur bois que l'on puisse choisir pour un arc. Il soupira de plus belle, et s'équipa de tout ce qu'il avait reçu, superposé par son armure avant de quitter la pièce. L'auberge était vide. Tout les hommes s'occupaient de la palissade, et les bûcherons semblaient être partit dans les environs pour trouver du bois. Le reste s'occupait d'enterrer les morts. Il sortit de sa chambre, son dos le faisant à peine souffrir, suivit du chat, et vit la jeune serveuse de la veille l'attendre.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant