Chapitre 76 - À nouveau en captivité

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        En se réveillant, Gïlraen sentit quelque chose de glacial sur ses poignets. Elle essaya de bouger ses bras, mais ils étaient liés dans son dos, et ses chevilles l'étaient tout autant. Elle était allongée sur le ventre, et grimaça. Elle avait un soudain mal de crâne, certainement dû au coup qu'elle avait reçu pendant qu'elle combattait. Elle essaya de se souvenir de ce qu'il s'était passé, mais elle devina qu'un ennemi s'était aisément glissé dans son dos pour sournoisement l'attaquer et l'assommer. Il aurait pu la tuer, mais elle fut heureuse que ce ne soit pas le cas. Quoiqu'elle trouvait cela un peu étrange. Sa première confrontation avec les arghols s'est résulté avec une simple mise à l'écart du véritable combat, le mage arghol tâchait de ne pas lui faire trop de mal car il avait grand besoin de son sang, et voilà qu'à présent, elle se fait juste assommer. C'est trop selon elle, pour n'être que de la chance. Ils ont sans doute une consigne la concernant, tout comme ils avaient la consigne de capturer Lenwë. Réfléchir lui donna d'avantage la migraine, et elle tourna la tête non sans douleur, apercevant son ami visiblement dans les mêmes conditions qu'elle. Ils étaient chacun pieds et poings liés par des cordes, cette dernière attachée à un arbre. Elle observa le campement, voyant qu'il faisait nuit noire, et elle entendit alors Lenwë réagir après un certain temps. Il tenta de se redresser maladroitement, visiblement encore étourdi. L'utilisation de cette magie de téléportation n'est vraiment pas quelque chose qu'elle souhaitait le voir utiliser. Mais ils n'avaient pas le choix. Les événements passés à Aënor étaient étranges. Cette voix menaçante, ces éclairs et les réactions des bêtes...rester là-bas aurait signé leur mort à coup sûr. Mais elle songeait à ce qu'il se passait alors là-bas en ce moment même. Mais une chose est sûre. Cette voix était celle d'Urgarth lui-même. Et ce dernier les a attaqués, avant d'être interrompu par quelque chose. Certainement ce fameux Dolïn. Elle continuait de réfléchir et Lenwë parvint enfin à se mettre en position assise, s'appuyant dos contre un arbre. Il leva les yeux et aperçut Gïlraen, avant de regarder silencieusement autours de lui, voyant le camp. Les arghols grouillaient, mais ils étaient tous assit autours d'un immense feu, mangeant visiblement quelque chose. Certains lançaient des os derrière eux, et au vu de la taille de ceux-ci, ce n'est pas une petite bête. Ce n'est que lorsqu'ils virent certains lever un crâne humain qu'ils frissonnèrent.

« Lenwë...Est-ce que tu vas bien ? Chuchota Gïlraen.

J'irais mieux si je n'avais pas vu cela.

Je pense avoir deviné pourquoi ils nous ont laissés en vie après nous avoir capturés, étrangement. Il faut qu'on s'échappe. Penses-tu pouvoir te lever ou courir ?

Difficilement, je dois avouer, mais pas le choix. Et je ne peux pas utiliser la magie. Dark est complètement vidé de toute puissance lui aussi. Mais il n'est pas nécessaire de se sauver maintenant. Regarde.

Gïlraen observa les arghols. Certains se levaient pour aller dormir. Et leu repas devait être probablement fini. De nombreux arghols se dégageaient, et ils voyaient alors un tas de corps empilés les uns sur les autres. Une odeur assez immonde s'en dégageait, et se mêlait à une autre odeur encore. Lenwë voulut se décaler de l'arbre, sentant alors que l'écorce était humide et gluante. Et il reconnut alors l'odeur. C'était l'odeur de la pourriture de la forêt. Cette forêt était maudite de part la présence de ces créatures tout comme à Lotherith. Ils attendirent quelques dizaines de minutes, et tout les arghols, repus, partirent dormir à même le sol. Il faut dire que le campement était composé que de simples cordes maintenant d'étranges barils, d'un foyer pour le feu, et de la présence de nombreuses chimères qu'ils virent non loin de leurs chevaux. Ces derniers n'osaient visiblement pas bouger. Les bêtes étaient retenues par des chaînes de l'autre côté du camp, et il y avait leurs arsenal qui gisait à même le sol, de l'autre côté. Ils cherchèrent alors leurs armes des yeux, se rendant alors comptes qu'elles étaient plus loin. Les armes de Lenwë étaient vers un amas de cordes accrochées à des branches d'arbres. Comme si ils s'apprêtaient à les faire tomber.Au loin, il y avait de nombreux bouts de bois qui semblaient destinés soit au feu, soit à la taille de flèches ou d'autres armes. Mais Ventès Na'Orelon gisait sur le sol, un peu plus loin. Ils n'avaient pas pu s'en saisir, comme l'avaient devinés les deux compères. Le feu encore très vif éclairait bien la clairière dans laquelle ils se trouvaient, et dès que les arghols surent tous endormis, Lenwë appela discrètement Gïlraen.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant