Chapitre 107 - Nuit en Nöwendell

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Le crépuscule tombait sur Nöwendell, alors que Lenwë eût terminé de raconter tout ce que l'ancienne voulait savoir. La vieille Cerindel avait écouté sans l'interrompre tout ce qu'il avait à dire, et elle comprit mieux pourquoi il n'était pas comme celui qu'elle aurait probablement aimé revoir. Lenwë se demandait quel pouvait bien être son âge, et se sentait minuscule, face à elle. Il n'était qu'un bébé, comparé à Cerindel, qui malgré son âge avancé, se mouvait toujours par elle-même. Elle avait rappelé Vaniel qui semblait toujours rechercher les livres traitant des démons parmi les grimoires drows. Cette dernière avait pour ordre d'accompagner Lenwë et de lui faire visiter Nöwendell. Ce mot lui-même semblait vouloir signifier « berceau », et Lenwë ne pouvait qu'apprécier cet endroit, malgré la fatigue psychique qui l'envahissait de plus en plus. Vaniel l'observait, alors qu'ils marchaient, sa robe blanche et verte traînant légèrement sur le sol au milieu de quelques feuilles. Ses cheveux roux volaient légèrement dans son dos, et de ses yeux d'un bleu profond, elle l'observait. Passant sur les nombreux ponts, elle lui montra alors les différents bâtiments, tels que le sanctuaire dont ils sortaient, le palais de Sacrïa, et la caserne. Pendant que Sidonaï marchait à ses côtés tranquillement, Eldin toujours posée sur son dos, il fixait l'endroit où il devrait apprendre à manier les lames comme ses semblables. Ventès Na'Orelon, qui pendait à sa ceinture, avait fortement attiré l'attention de Cerindel. Elle semblait nostalgique, en voyant cette épée, et avait toute de suite remarqué qu'elle était maudite, alors qu'autrefois, c'était la bénédiction qui émanait de cette lame noire. Il mit inconsciemment sa main sur le pommeau de l'épée, Vaniel le remarquant.

« Vous vous sentez vulnérable, même dans cet endroit ? Fit alors Vaniel de sa voix claire.

Je ne peux m'empêcher de penser à ces manticores...Qu'importe l'endroit où je me trouve. Elles sauront me débusquer.

Il est assez amusant de constater qu'un drow comme vous puisse être ainsi choqué et effrayé. La vieille Cerindel m'a déjà décrit comment était Kadresa, mais effectivement, vous n'avez rien en commun.

Comment était-il, demanda-t-il avec une soudaine curiosité.

Malgré le fait qu'il soit un drow, il semblait embrasser la lumière de Frehlïel. Mais il se lamentait de ne pouvoir se déplacer comme nous, arrosé de cette douce lumière, comme tu le fais en ce moment. Il était apparemment quelqu'un de sage, du haut de ses cinq siècles de vie, et il comprenait très bien qu'après avoir permit la chute du dragon noir, sa vie toucherait prestement à sa fin. Son fils dû alors prendre le relais. Elle l'avait rencontré aussi. Il ne possédait de son père que sa sagesse, qui ressortait malgré sa fougue, mais ses yeux rouges possédaient une petite touche dorée, qui ne pouvait que prouver son lien de sang avec Kadresa. C'était le seul drow à n'avoir jamais eu de telles pupilles.

Lenwë sentit alors Dark s'agiter au fond de lui, comme si ce dernier subissait une nouvelle crise. Il hoqueta avant d'apposer une main sur son ventre, et de s'appuyer contre la balustrade, et finit par poser un genou à terre. Vaniel semblait hésiter avant de s'approcher de lui, et de le voir en sueur. Eldin virevoltait alors autours de lui, montrant pleinement son inquiétude, et l'appelant, tandis que Sidonaï se frottait contre lui, cherchant visiblement à le rassurer.

Est-ce un effet de la malédiction ? Demanda-t-elle sans pour autant être soucieuse.

Non...Non ce n'est rien...Sans doute dû au fait que je souffrais de déficience magique il y a peu...Mentit-il.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant