Le dernier elfe noir

Chapitre 106 - Les elfes d'Eleran

Lenwë n'avait pas dormi d'un aussi agréable sommeil depuis bien longtemps. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il fut surprit de voir Eldin posée juste à côté de lui, s'amusant avec des fleurs, et les autres fées virevoltaient tout autours. Le jour s'était levé, et le général avait visiblement éteint le feu, à en croire la fumée blanche qui s'estompait doucement. Ce dernier était en train de boire l'eau du ruisseau, et Lenwë se leva, légèrement étourdit, mais en forme. Il avait l'impression qu'effectivement, toute sa magie était de retour, et dès qu'il fut levé, il se retrouva avec des fées juste face à lui, toujours en souriant.

« Alors, cette forêt t'as bien soigné on dirait ! S'exclama l'une d'elle.

On dirait oui. Il faudra que je pense à la remercier, sourit-il.

Pourquoi tu pleurais, hier ? Demanda Eldin.

Je pense que j'étais heureux et soulagé de bien des choses...Cette forêt possède vraiment un pouvoir incroyable...Je ne sais pas si c'est parce que je suis un elfe mais...J'ai l'impression de sentir son cœur palpiter dans la terre...Et que c'est cette énergie qui m'a soigné.

C'est la magie des bois ! Ça soigne beaucoup de choses !

Ah, tu es réveillé ? Lança le général en revenant. Tu as l'air bien reposé...

Oui...je n'avais pas dormi ainsi depuis des lunes...

Dormir avec un sédatif peut être efficace, mais dans ton cas, on ne voyait aucune amélioration, et te voir sous l'emprise d'une drogue à longueur de journée n'était pas pour me plaire. Mais dormir dans ton milieu naturel si je puis dire, doit avoir des effets que seul toi peut ressentir. Ce sera une bonne expérience pour toi. J'ai réchauffé un peu du ragoût d'hier et t'en ai laissé dans une écuelle. Va te servir, je vais commencer à seller les chevaux.

Lenwë alla manger alors ce qui lui était réservé, et s'empressa d'aller nettoyer l'écuelle au ruisseau, pour ensuite rendre son matériel au général. Silonel dormait debout près d'un arbre, et de nombreuses fées étaient posées sur lui. Sidonaï, quant à lui, semblait se lasser de la chasse aux fées, et se fichait éperdument de leurs passages sous ses yeux. Lenwë sella alors Silonel, et lui donna une poignée d'herbe parfumées, qu'il brouta allègrement. Dès qu'ils furent prêt, ils reprirent la route, les fées les suivant à nouveau, se faisant de plus en plus nombreuses. Pendant qu'ils marchaient, Lenwë sentait que Dark allait lui aussi de mieux en mieux. Mais il ne se montra pas pour des raisons évidentes. Les sons de cette forêt le berçait et il voyait le ciel devenir de plus en plus bleu, et il n'arrivait à pas se lasser de cet endroit. Il comprenait facilement pourquoi les elfes vivaient ici, jadis. Silonel suivait le cheval du général, sans même que Lenwë n'ait à prendre les rênes, et il en profita pour reprendre sa flûte, et jouer à nouveau, pour le plus grand plaisir des fées. Elles se remirent à danser tout autours d'eux, et Lenwë prenait un malin plaisir à jouer des musiques au rythmes effrénés, et plutôt imprévisibles. Le général avait vraiment l'impression de voir un elfe, et non un drow. Il se rendit bien compte du bien-fondé des mots des fées. De plus, il a peut être vécu chez les humains, mais se comportait comme un elfe, dans cette forêt. Dans de nombreux contes, il avait entendu dire que les elfes chantaient, et dansaient en compagnies des esprits des forêts, lors de fêtes en particulier. À croire que c'était quelque chose d'instinctif. Il s'attristait à penser qu'il ne pourrait pas vivre ainsi sa vie, et qu'il devrait bientôt replonger dans la réalité. Quelque part, il se demandait si lui faire oublier tout ses tracas était une bonne idée, car la chute pourrait être des plus brutale. D'un autre côté, il aurait une nouvelle motivation, de nouveaux souvenirs agréables à se remémorer...Il souhaitait parier là dessus. Mais cela revenait à parier la santé voire la vie de celui qu'il considérait comme n'étant qu'un enfant perdu. Avelin vint vers lui, voyant qu'il était plongé dans ses pensées profondes, et lui tira l'oreille avec le peu de force qu'elle possédait.