Ils sentirent un choc, et le vent brutal cessa soudainement de souffler. Il fut vite remplacé par un autre vent, leur corps martelé par une pluie diluvienne. En ouvrant les yeux, Gïlraen vit alors les deux montures à terre, qui essayaient de se relever en grognant, et les oreilles rabaissées. Les chevaux n'avaient pas aimé ce voyage, et Lenwë était à côté d'elle, essoufflé. Il essaya de se relever, mais un reposa un genou à terre, à peine il avait essayé de marcher.
« Lenwë ? Tu ne te sens pas bien ?
Aie...ma tête, fit-il en se plaquant la main sur le visage.
Qu'y a-t-il ?
C'est cette magie...Je ne pensais pas qu'elle serait si épuisante à utiliser...Je n'avais déjà presque plus de magie, mais à présent, je ne peux plus l'utiliser...
Regarde, là bas. Ce doit être Harlan...
Lenwë releva la tête, et sentit dans l'air une odeur de sel. Ils étaient effectivement près de l'océan d'Othar, et Lenwë soupira, avant de réussir à se relever maladroitement. Silonel vint se coucher près de lui, comme pour l'aider à monter sur son dos, ce que Lenwë fit sans un mot. Il pleuvait aussi dans cette plaine, et en regardant le sol, Gïlraen vit alors de nombreuses fleur couleur or. Lenwë lui expliqua que c'était les fleurs dont devait traiter le poème du grimoire, pour la plaine « bleue et or ». Ils ne sont pas loin du plateau d'Olïn. Ils chevauchèrent tranquillement vers Harlan, la matinée continuant lentement son cours. Mais au fil de la chevauchée, Lenwë sentait qu'il s'endormait, il avait de plus en plus de mal à tenir éveillé, et Gïlraen le remarqua bien. Sa tête tombait sur l'avant, et son dos était voûté. Gïlraen aussi, luttait contre le sommeil, mais si le sort avait prit les dernières forces de Lenwë, alors elle comprenait très bien son état. Elle tentait d'observer le paysage qui évoluait alors légèrement. Le sable remplaçait progressivement les herbes et les fleurs, Ils arrivaient vers les portes d'Harlan. La cité était cernée par une muraille qui n'avait en rien la grandeur de celle de Miraa. Au dessus, on pouvait voir les toits de bâtisses en bois, et le chant des mouettes se faisait de plus en plus net. Et alors qu'ils s'avançaient vers les portes ouvertes de la cité, deux gardes qui étaient postés dans des alcôves à la base des deux tours de guet firent leurs apparition.
« Halte ! Qui va là ?
Gïlraen jeta un bref coup d'œil vers Lenwë, qui gardait la tête encapuchonnée baissée. Mais ce n'était pas à cause du sommeil. Elle savait que c'était pour une toute autre raison, et il répondit :
Nous sommes des voyageurs, venant de Nirrh.
Que souhaitez-vous faire en Aënor, vous qui venez de Nirrh ? Il y a très peu de voyageurs qui viennent de là bas.
Nous souhaitons nous reposer le temps d'une journée dans votre cité.
Il est vrai que vous avez l'air en sale état. Que vous est-il arrivé, lança un des gardes en approchant, et voyant l'état de leurs habits déchirés.
Mais il s'arrêta subitement et leva sa lance vers Lenwë, qui serrait les poings. Gïlraen se retint de justesse de ne pas intervenir, et le garde vociféra à son camarade.
« Un drow ! Qu'est-ce qu'un drow vient donc faire ici ?!
Gïlraen observa l'autre garde qui leva lui aussi sa lance vers Lenwë, Silonel reculant. Elle décida de ne pas attendre plus longtemps, et s'interposa avec Turgwen entre eux.
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Le dernier elfe noir
FantasySur le continent d'Ulh-Arthar, Gïlraen, une jeune fille, se retrouve amnésique et se réveille chez Dark, un drow. Un elfe noir qui vit à la surface malgré le soleil qui lui est fatal, et qui semble étrangement apprécié par les cités environnantes...