Chapitre 60 - Le renard guérisseur

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        Le médecin portait Gïlraen et la menait dans une autre chambre, où elle pourrait se reposer. La chambre comportait une petite fenêtre avec un fin voile comme rideau, un lit dont le bois était finement sculpté, et une petite armoire avec des médicaments. Dès qu'il eut installé Gïlraen sur l'épais matelas, et mit une couverture par dessus son corps, il se retira, et partit dans la chambre de Lenwë, qui était juste à côté. Il soupira, et entreprit d'ausculter sa jambe. Il voyait qu'elle semblait brisée, et incanta une formule, posant sa main sur la blessure, et une vive lumière blanche brilla quelques secondes.

Il avisa alors les horribles brûlures qui recouvraient l'intégralité de son corps. Il devina aisément que ses os étaient quasiment touchés, et sa peau était presque inexistante sur son visage. Se réveiller avec de telles plaies devait être éprouvant, et il souhaitait lui éviter de vivre cela nouveau. Il s'attela alors aux soins, utilisant quelques plantes entreposées dans des flacons, qu'il plaça aux endroit les plus durement touchés, et murmura une nouvelle formule. Son endurance serait mise à rude épreuve, au vu de la gravité des brûlures, mais il tiendrait bon. Les plantes qu'il avait mis en place semblait dégager une énergie mystique qui aida le vieux renard, et ses plaies, ainsi que la peau fondue semblait se régénérer. La peau aussi gravement brûlée ne peut se régénérer correctement, mais le médecin procéda plutôt à une négation des blessures, ce qui ramena le corps à un état précédant les blessures. Du moins, cela n'influait que sur l'état physique de Lenwë, et non magique. Lentement mais sûrement, la peau se reforma. Elle recouvrit alors à nouveau son visage d'une peau neuve et saine, noire comme la nuit. Ce fut le plus compliqué, il restait encore tout le reste de son corps et les plus grande surface qu'il doit maintenir. Il surveillait en même temps la respiration de l'elfe, qui s'amenuisait par moment. Mais au fur et a mesure que les soins avançaient, il semblait respirer un peu plus facilement, même si cela lui restait difficile et non sans douleur. Son corps fut alors complètement recouvert d'une nouvelle peau. Écoutant alors son cœur après avoir fait quelques vérification sur l'état de sa peau, et après plusieurs heures passées à le soigner, il se rendit compte qu'il battait avec plus de vigueur. Le plus dur semble passé.

Une fois cela fait, il s'assit sur un tabouret à côté du lit en soupirant de soulagement, attendant patiemment qu'il se réveille. Pendant ce temps, le renard lisait un épais grimoire poussiéreux, aux pages jaunies qui risquaient de s'effriter au moindre mouvement. Il pensait qu'il manquait quelque chose. Il lisait les différentes formules qu'il trouvait, observait de temps en temps le visage figé de Lenwë, mais il comprit bien qu'il ne se réveillerait pas tout de suite. Son visage était un peu creusé, il n'avait visiblement pas beaucoup mangé depuis plusieurs jours, et il était très affaibli et épuisé. Le médecin le savait.

Il sortit de la chambre et de la cabane, observant les rais de lumière bleutée s'écraser sur le sol, éclairant les fleurs. Il s'approcha de quelques fleurs, dont les pétales s'écartaient. Les fleurs s'ouvraient à la lumière de la lune, arborant la forme semblable à celle d'un lys. Elles étaient blanches, mais sous la lumière lunaire, elle arborait une belle couleur bleutée. Il sourit et se pencha au dessus d'elles, humant leur parfum agréable, et une chouette se mit à hululer au dessus de lui. Le vieux renard sourit en voyant alors cette chouette blanche, accompagnée d'un renard. Ce dernier se mit alors à glapir, le médecin l'écoutant, tendant l'oreille. Il finit par soupirer et sourire.

« Pars prévenir le village. Que ce message soit transmit. L'elfe noir, Gardien de Lotherith est de retour, et il entamera sa quête salvatrice. »

La chouette partit, ses ailes battant silencieusement dans la nuit, accompagné du renard du courrait comme une flèche dans la même direction. Sa silhouette disparue, le médecin se retourna, et entra de nouveau dans la cabane, après avoir cueillit une des fleurs. Une fleur de lune. Il entra ensuite dans la chambre de Lenwë, qui était identique à celle de Gïlraen, et posa la fleur sur son front, les longs pistils lui chatouillant le front. Il incanta une autre formule.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant