Chapitre 26 - La galerie des artistes

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        Ils se dirigèrent vers une rue partant à l'est, afin de se rendre à la statue de Millandil, la déesse de l'eau. Elle était certes à l'autre bout de la citée, à l'opposé d'Elrandhïl, mais elle ne semblait pas si loin, tellement c'était animé. Il y arrivèrent, voyant alors que les quatre grandes rues autours de la place, et la place elle même, était bondée. De nombreux artisans s'étaient installés, vendant leurs produits. Certains venaient de l'autre bout du pays, juste pour l'occasion. Des artistes peintres, des dessinateurs, des portraitistes, des potiers, des bijoutiers et des bourreliers,...il y avait de tout. Il y avait aussi des accessoires tels que des broches, des fibules ou autres barrettes et pinces à cheveux. Gïlraen se dirigea vers l'un d'eux, intéressée par une fleur rouge qui se mettait dans les cheveux. Elle semblait être en tissu très rigide et résistant. Gïlraen devait s'avouer qu'elle était belle. Elle regarda les autres produits, ne voyant pas que Lenwë achetait la fleur en question, et passa dans le dos de Gïlraen pour l'enfiler au dessus de son oreille. Surprise, elle se retourna et le regarda avec étonnement. Et Lenwë lui répondit que c'était un jour de fête, et qu'il pouvait bien lui faire plaisir. Elle ne sut que répondre et continua à regarder l'étal, tout en souriant et en rougissant. Ce que Lenwë ne remarqua pas. Mais il la regardait faire, veillant comme un grand frère envers sa petite sœur. Gïlraen se dirigea ensuite vers la place, où de nombreux dessinateurs étaient postés. Il y avait parmi eux un vieil homme, sur son chevalet, qui était particulièrement concentré dans son dessin. Gïlraen se risqua à observer, et le vieil homme sourit en voyant cette curiosité, levant la tête. Il dessinait une statue, et pointa du doigt quelque chose. Gïlraen suivit alors la direction qu'il pointait, et vit la statue en question. Au coin du mur, vers la rue partant au nord et située en hauteur, il y avait la statue de ce qui devait être une divinité mineure, protégeant les artistes et les marchands. Lenwë lui avait expliqué, une fois, qu'il y avait de nombreux dieux mineurs, mais que leur existence reste encore plus à prouver que pour les dieux majeurs.

« Êtes-vous intéressée par les arts, mademoiselle ?

Hein ? Oui, beaucoup...je dessiner, moi aussi, dit-elle d'une voix timide.

Vraiment ? Avez-vous quelques croquis sur vous ?

Non, elle n'en a pas. Ils sont restés chez notre ami, fit Lenwë qui était resté à côté. En tout cas, vous avez un sacré coup de crayon, vieil homme...

Après avoir passé toute ça vie à s'exercer, on finit par accroître notre adresse, ainsi que notre sens de l'orientation, vous savez. C'est comme pour vous et votre épée, ce n'est pas si différent. Et vous, fit-il en se retournant vers Gïlraen, voulez-vous me montrer de quoi vous êtes capable, mademoiselle ? »

Il tendit à Gïlraen une de ses feuilles et un fusain, lui demandant de dessiner ce qui lui passait par la tête, alors qu'il lui laissait la place sur le chevalet. Elle releva le défi, et chercha quelque chose à dessiner. Elle tenta alors de reproduire à son tour la statue, et entreprit de faire une esquisse. Le vieil homme et Lenwë la regardaient faire, ce dernier étant moins surprit que le dessinateur. Elle dessinait la statue rapidement. Quelques traits étaient un peu maladroit, et elle montra alors le croquis, qui était assez réaliste. Mais pas autant que celui du vieil homme. Elle avait même prit le temps de faire les valeurs d'ombre et de lumière.

« Ma foi, vous avez un véritable don, pour votre jeune âge.

Vous savez, ça fait longtemps que je n'ai plus dessiné, je pense...j'imagine que ça s'est un peu émoussé, répondit-elle gênée.

Vous n'avez qu'à l'entraîner de nouveau. Mais pour l'instant, souhaitez-vous que je fasse un portrait de vous deux ? Vous semblez être ensemble, me trompes-je ? Dit-il en voyant Lenwë s'être mit un peu à l'écart.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant