Gïlraen dormait toujours, lorsque Lenwë se réveilla peu après l'aube. Il se sentait de mieux en mieux, au fil des jours qui passaient. Et en levant la manche de sa chemise pour regarder sur son épaule la cicatrice de la morsure, il fronça les sourcils. Il est certain que le futur lui réserve d'autres combats. Peut être même encore plus violent que ce qui avait déjà faillit le tuer. Il regarda en direction de Gïlraen, celle-ci dormant sur le côté, lui faisant face. Derrière ses paupières, ses yeux bougeaient, et elle frémissait de temps en temps. Certainement était-ce dû à un rêve. Mais ce n'est sûrement pas un cauchemar au vu de son sourire. Il regarda un peu autours de lui, machinalement, et il vit par la fenêtre que les rues étaient encore vides. Le second jour de la fête n'avait pas encore débuté, mais il suspectait que Cendarth soit déjà debout. Il partit se changer, attachant ses cheveux comme à son habitude, pour ensuite rejoindre l'atelier de son vieil ami. Et comme il le pensait, l'artisan était d'ores et déjà en train de fabriquer de nouveaux bijoux. Et à ses côtés se tenait la femme de la veille, Metheniel, qui restait une inconnue aux yeux de Lenwë. Il s'avança vers eux pour les saluer.
« Alors, bien dormi, Dark ? Gïlraen n'est pas levée ?
Elle dort comme un loir, et je la laisse faire ses rêves en paix. Mais pour ma part, je crois que ma fatigue c'est en partie envolée. Metheniel, c'est bien cela, fit-il en se tournant vers elle, vous êtes ici pour assister Cendarth ?
C'est moi qui insuffle la magie dans ses bijoux. Il est en train de fabriquer de nouveaux dragons comme ceux que vous portez.
C'est bien ce que je me disais. Je trouvais qu'il y avait une étrange similitude entre l'énergie que dégage mon pendentif, et la votre.
Dites-moi, Dark, vous comptez quittez la cité une fois que la fête sera finie, n'est-ce pas ?
C'est ce que j'aimerais. Mais je dois attendre que l'antidote soit trouvé, avant cela. Mais dès que je l'aurais, je partirais. Cette décision est sans appel.
Pourtant, vous allez au delà de grands dangers. Vous prenez d'énormes risques en vous élançant hors de ces murs. Et vous le savez.
Oui...Je le sais. Gïlraen aussi. Mais nous avons tout deux des choses à faire et à vérifier.
Comme le temple de Loterith ? Et la demeure de votre amie ?
Vous le savez, alors pourquoi me posez-vous la question ?
Vous savez que vous faites une erreur en quittant ces murs. Vous devriez rester. La tempête arrive.
La tempête ? Que voulez-vous dire ?
Lorsque la fête sera finie, venez me voir, seul. J'ai à vous parler de choses très sérieuses. Cendarth, vos bijoux sont-ils prêts, à présent ? Puis-je insuffler le sortilège ?
Oui, c'est bon, Metheniel, fit l'intéressé en affichant un air inquiet sur son visage. »
En ayant entendu toute la conversation, il ne pouvait pas rester serein, et cela déplaisait fortement à Lenwë. Il se mit à espérer qu'il n'aille pas prévenir Jyll et Tuor. Cendarth est censé le couvrir pour que Jyll ne soit au courant de rien, mais si son inquiétude prend le pas...il ne pouvait qu'espérer que cette conversation ne le fasse pas douter. Il doit partir dès qu'il aura l'antidote, et c'est ce qu'il fera. Son départ est déjà retardé de près d'une dizaine de jours, et cette idée le mettait déjà bien assez mal à l'aise. Normalement, il aurait déjà dû avoir le temps d'aller au temple. Et après son départ, il devra encore attendre d'être totalement remit, et vérifier ses capacités magiques. Alors qu'il commençait à tourner les talons, Cendarth l'interpella, lui disant que le plateau qu'il comptait leur apporter après son travail était déjà prêt. Il était sur une petite table à l'écart vers les fourneaux, et Lenwë le prit alors, et partit.
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Le dernier elfe noir
FantasySur le continent d'Ulh-Arthar, Gïlraen, une jeune fille, se retrouve amnésique et se réveille chez Dark, un drow. Un elfe noir qui vit à la surface malgré le soleil qui lui est fatal, et qui semble étrangement apprécié par les cités environnantes...