Chapitre 64 - Mise à mort

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        Il ouvrit les yeux, voyant alors l'aube se lever et l'éblouir. La chaleur des premiers rayons du soleil l'avait réveillé, et il sentit quelque chose sur lui. En tournant la tête, Lenwë aperçut alors Gïlraen, qui était assise sur une branche juste à côté de la sienne, et qui avait la tête posée sur son épaule. Elle semblait malgré tout en équilibre, et il ne bougea pas, continuant de la regarder dormir. Au loin, il vit les montagnes, dont une en particulier, qui fumait toujours étrangement. Alors qu'il voyait le soleil émerger au dessus de l'horizon, un groupe d'oiseaux s'éleva en criant au dessus de la forêt, passant vers eux. Des corbeaux. En croassant, ils réveillèrent Gïlraen, alors qu'ils étaient déjà loin derrière. Lenwë observait alors les alentours, aux aguets. Lenwë lui adressa un petit sourire en voyant qu'elle avait ouvert les yeux et regarda d'un coup devant lui, plissant les yeux. Vinia, sous forme de lionne, bondissait d'arbre en arbre, fonçant vers eux, l'air visiblement alarmée. Lenwë se demandait ce qu'il se passait, mais lorsqu'il entendit un rugissement lointain, il ne se posa pas que de questions. Firandhïl arrivait lui aussi, par les airs, un serpent autours de son cou.

« Que se passe-t-il, lança Lenwë au dragon qui regardait le serpent siffler.

Il nous faut bouger d'ici rapidement ! Lança Vinia et arrivant sur l'arbre voisin.

Ce serpent me dit la même chose. Les monstres approchent dangereusement, ils ne sont plus très loin. Ils seront rapidement dans la clairière.

Et depuis la montagne, reprit Vinia essoufflée, il semblerait que le dragon s'agite et reprenne des forces. Un caracal qui vit par ici m'as tenue informée des derniers événements provenant de la montagne. En s'y étant aventuré, il n'a pas pu approcher trop près sans risquer de se faire tuer pour le plaisir de ses monstres. Mais il a vu le dragon dévorer de nombreux cadavres. Ou plutôt..dévorer leurs âmes...Probablement s'agit-il des habitants de Talinor. Il faut agir avant qu'il ne prenne trop de force et que nous ayons à l'affronter.

C'est sans doute sa stratégie...Avec mon œil céleste, il nous surveille sans doute. Peut être même entend-t-il ce que nous disons. Fuir ne servira à rien. Nous irons à la montagne, ajouta-t-il en chuchotant. Mais pas maintenant. Déjà, nous devrions tuer ces monstres qui hantent la forêt et sécuriser la zone. Au moins vers cette parcelle de la forêt. Il ne faut pas que nous soyons prit à revers lorsque nous forcerons le passage. Cela vous convient ?

Parfait. Ils n'ont qu'à bien se tenir, Vinia arrive ! Fit-elle en sortant ses immenses griffes. »

Ils descendirent rapidement vers la clairière, reprenant leurs armes. Lenwë enfila rapidement Theraör, et Gïlraen fit de même avec Medriel. Vinia et Firandhïl preirent leurs armes respectives eux aussi, et se mirent à cacher tout leurs biens sous le rocher, ainsi que toutes les traces du campement. Alors qu'ils finissaient juste de se préparer, Lenwë vit que les chevaux s'étaient un peu éclipsés. Il siffla pour les appeler, et il entendit du bruit sur sa droite. Il tendit l'oreille avant de se baisser d'un seul coup, une flèche se fichant dans le tronc d'arbre à côté de lui, au niveau où se trouvait sa tête juste avant son mouvement. Il se cacha derrière l'arbre, les autres faisant de même, et ils aperçurent alors le groupe d'arghol monté sur les chimères. Ils étaient nombreux. Trop nombreux. Il siffla à nouveau, et hurla ensuite à Gïlraen de commencer à faire diversion. L'arbre où il était était seul, il ne pourrait sortir sans se prendre de flèches, sauf avec beaucoup de chance. Il préférait ne pas miser là dessus. Elle s'apprêtait à se jeter à découvert afin de le rejoindre, mais Firandhïl la retint par un bras autours de son cou, et il lui saisit ensuite le bras pour la faire courir en sens inverse, appâtant les ennemis qui arrivaient dans la clairière au galop. Vinia fermait la marche. Alors que les arghols l'avait repéré et que certains le chargeait, il dégaina son arme, et entendit un galop derrière lui. En se retournant après avoir esquivé une autre flèche, il aperçut alors Silonel lança au plein galop, qui avait encore tout son équipement. Lenwë avait oublié de s'en occuper la veille, et béni mentalement cet oubli. Silonel arriva vers lui sans ralentir, et Lenwë fonça vers lui, s'agrippa au collier de chasse et profita de son élan et de celui du cheval pour jeter ses jambes vers le haut, et atterrir sur la selle. Silonel n'attendit pas que son maître se saisisse des rênes, il fit d'emblée demi-tour, en voyant les ennemis commencer à l'encercler et tirer des flèches. Mais il était juste trop rapide pour se faire toucher, et il emporta Lenwë vers le groupe, où Gïlraen avait retrouvé Turgwën. Celle-ci avait dû le stopper en lui saisissant la bride, au lieu de faire comme Lenwë, une acrobatie. Ils étaient déjà en dehors de la forêt, et Lenwë surveillait alors ses arrières, les nombreux arghols à ses trousses. C'est alors qu'un rugissement puissant retentit, et Vinia bondit des fourrées, se jetant sur la chimère de tête, et Firandhïl donna un coup de son épée massive sur les autres, les faisant se stopper d'un seul coup, où se rentrer les uns dans les autres. Et pour finir, Gïlraen, qui était dans un arbre, lança alors une flamme qui ressemblait à un fouet, touchant dans une partie très définie le sol, encerclant les ennemis dans un cercle de flamme affamées. Leurs flèches s'enflammaient quant elles passaient dans le mur de flammes, et tombèrent un peu plus loin, calcinées, et mettant le feu à d'autres arbres de la forêt. Désolée d'avoir dû causer un incendie dans cette magnifique forêt, Gïlraen se consola en se disant que les prochains arbres seront encore plus vivace. Turgwën était caché derrière un arbre plus loin, et elle fonça vers lui, montant sur la selle. Les ennemis immobilisés, mais les flammes ne pouvant les retenir bien longtemps, ce n'est qu'un sursit. Vinia fonça en tête vers la montagne, Firandhïl passa par les airs, et les deux cavaliers galopèrent à la suite de Vinia. Les flammes commençaient déjà à s'éteindre, et les flèches pleuvaient de nouveau dès que la poursuite reprit. Slalomant entre les arbres, Lenwë les utilisait comme bouclier pour stopper les flèches, tout en gardant un œil sur leur avancée. Ils arrivèrent rapidement vers la lisière de la forêt, et débouchèrent dans la plaine. Peu de temps après, les chimères arrivèrent elles aussi, toujours aussi rapide et féroces. Firandhïl fit un piqué vers eux, donnant des coups d'épées arrachant des bras ou des têtes qui roulèrent un peu plus loin. Vinia avait fait demi-tour afin d'attaquer elle aussi, et bondit sur un arghol qui s'apprêtait à décocher une flèche. Il finit agonisant, la gorge tranchée et le sang giclant depuis sa jugulaire perforée. Les chimères firent demi-tour assez rapidement, mais Gïlraen avait récupéré son arc, et tira sur elles, voulant éviter un tragédie semblable à sa dernière rencontre avec elles. Lenwë avait stoppa Silonel qui restait immobile au loin, et se concentra pour lancer un sort. Il lança une déflagration très puissante, d'un noir profond, qui heurta la plus grand majorité des ennemis. Les autres restèrent estomaqués pendant que Lenwë fonçait en plein milieu de la mêlée, fit courir le feu sur Rhodraäl et attaqua les premier ennemis à sa porté. Le feu noir qui léchait les flamme devint petit à petit violet, puis bleu et orange, avant de disparaître. Vinia, croc sortit, était en train de maintenir une chimère plus grosse qu'elle à terre, lui dévorant la gorge et raclant son ventre de ses pattes arrières. Firandhïl continuait de décimer les survivant au hasard, et les autres prirent la fuite, piétinant ce qui devait être leurs « camarade ». Ne voulant laisser aucun survivant, Gïlraen se lança à leur suite, décochant flèche sur flèche, mais souhaitant les économiser, elle se mit à lancer des boules de feu. Ensuite, elle vit une pluie de flèche noire tomber sur les derniers ennemis, et en se retournant, elle vit Lenwë avec son arc d'ombre. Il lançait un nombre incalculable de flèches. Un sort lui permit cela. Il décochait les flèches trois par trois, et elles se divisaient en vol pour retomber avec dix fois plus de traits. Réduit à néant, le groupe ennemi n'étant plus qu'un tas de cadavres, Vinia reprit sa forme humaine, et Firandhïl se reposa au sol.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant