Le dernier elfe noir

Chapitre 46 - Le temple de Lotherith

        Bien vite après l'entrée du bâtiment, il y avait un escalier qui descendait dans les profondeurs. Il y avait de nombreuses lumières émises par des flammes violacées, qui brillaient sur les candélabres muraux. À l'intérieur, sur les murs, couraient de nombreuses branches de lierres, et les pierres étaient finement taillées. Elles étaient parfaitement lisse et étaient tellement bien scellée entre elles qu'une lame ne passerait pas entre deux pierres. Le temple n'avait pas l'air d'être en ruine, comme si il était neuf, pourtant, on sentait qu'il était très ancien. Pas une pierre n'avait pas été travaillée, et il avait été construit avec goût et souci du détail. Un peu comme le château de Miraa, mais leurs architectures différaient en tout points. Leurs pas résonnaient dans les couloirs, et Gïlraen savait de plus en plus qu'elle était déjà venue ici. Lenwë restait, quand à lui, inquiet. La couleur de ces flammes ne semblait pas l'enchanter, comme elles enchantent Gïlraen. Et le fait que des prêtres aient été retrouvés morts dans la forêt n'est pas pour le rassurer. Combien de prêtres reste-t-il en vie ? Où sont-ils ? Et pourquoi seraient-ils sortis du temple qui était fermé à leur arrivée ? Il se posait bien des questions mais ne parvenait même pas à trouver d'hypothèse qui tienne la route. Il restait plongé dans ses pensées, quand il sentit que Gïlraen lui saisit le bras, pour lui montrer quelque chose sur les côtés. Il regarda à son tour, et vit qu'ils arrivaient à la fin de l'escalier. Un long couloir s'étendait devant eux, aux que deux autres, un de chaque côté.

« Lequel devons-nous prendre....murmura Gïlraen qui n'osait parler trop fort et troubler le pesant silence parfois troublé par le crépitement des flammes.

Je l'ignore...peut être devrions-nous nous rendre dans la bibliothèque. Le conteur nous avait dis d'y faire des recherches...mais je ne me souviens pas y être déjà allé...je me souviens déjà du trajet pour parvenir jusqu'ici...

La bibliothèque ? Je crois que...c'est le couloir de gauche.

Hein ?

Je me souviens y être allée, je te l'ai dis. J'étais passée dans la bibliothèque, et il me semble qu'il faut passer par ce couloir.

De toute façon, nous n'avons pas d'autres idées. Va pour la gauche. »

Ils s'y dirigèrent, et Lenwë sentit un courant d'air très léger se faufiler dans ce couloir. Les flammes des candélabres s'agitaient un peu plus. Chacun de leur pas résonnaient entre les pierres, et ils savaient que si quelqu'un se trouvait par ici, ami ou ennemi, il saurait où ils seraient. À peine eût-il pensé cela qu'il se figea, et sans se retourner, il se jeta vivement sur Gïlraen qu'il plaqua au sol. Elle fut surprise et tomba sous le bras de Lenwë qui était allongé à côté d'elle, et l'instant d'après, une volée de carreaux d'arbalète siffla au dessus de leur tête.

« Nous avons eu chaud...soupira-t-il en se levant.

Qu'est-ce que c'était ?

Un piège. Pourtant, je ne comprend pas...on n'a pas enclenché de mécanisme que je sache. Nous n'avons pas marché ou appuyé sur des dalles qui s'enfonçaient sous nos pieds ou quelconque trucs du genre ?

Non il ne me semble pas.

Elle écarquilla les yeux, comprenant alors où voulait en venir son ami.

Nous sommes suivis. Cours. »

Il prit la main de Gïlraen et la força à la suivre en courant à une vitesse folle. Ils arrivèrent à un nouvel embranchement entre deux couloirs, et Lenwë s'arrêta net derrière un des murs, dégainant silencieusement son épée. Gïlraen prit son arc en main, tout en reprenant son souffle. Au loin, ils entendirent ensuite des pas se rapprocher de plus en plus. Lenwë était sur le qui-vive, et alors que les pas parvenait vers l'embranchement, juste derrière le mur, il surgit l'épée levée, avant de s'arrêter net, figé. Gïlraen était toujours cachée dans l'ombre et sortit, subitement inquiète et le rejoignit. Elle vit alors ce qui était devant lui.