Chapitre 34 - Dernier cadeau

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        Gïlraen dormait encore, lorsque Lenwë ouvrit ses yeux rouges. L'aube n'était pas encore là, mais elle ne saurait tarder. Il regarda un peu par la fenêtre, voyant que le ciel arborait encore quelques étoiles, et il se leva. Il récupéra son armure en cuir, dont la cuirasse est à présent inutilisable. Entre les flèches dans le dos, le coup d'épée dans le ventre, et le combat contre le khartenor, elle avait beau être très résistante, elle ne pouvait supporter tout cela. Dépité, il l'enfila quand même en soupirant. Les spallières aussi avaient un peu souffert, mais elles pouvaient toujours protéger un minimum. Au moins, le prix de la veille permettrait de la remplacer avec une autre armure bien plus efficace. Il partit ensuite de la salle d'eau vers l'atelier de Cendarth, et il vit avec surprise que son ami était en train de dormir sur son bureau, ses outils autours de lui. Lenwë lui secoua l'épaule pour le réveiller, chose qui ne fut pas bien compliquée.

« ...hein... ? Qu'est-ce qu'il a ? il est encore tôt...commença-t-il en se frottant les yeux.

Cendarth...tu aurais quand même pu aller dormir dans ta chambre.

J'ai bien le droit e dormir en compagnie de mes outils, dit-il en souriant. Enfin..qu'est-ce qu'il y a ?

Gïlraen dort encore, et je comptais sortir afin d'aller voir Arros. L'antidote doit être prêt à présent. Je vais aller le chercher.

Tu es sûr de ça ? Ton antidote est enfin trouvé ?

Normalement, cela devrait être le cas. Je pense partir à l'aube. L'après midi, il y a trop de monde dans les rues, et je préférerais que personne ne nous remarque. Surtout afin d'éviter que les autres le savent...

Ils le sauront tôt ou tard, tu sais. Et pour Jyll, le faire tourner en bourrique ne sera pas une mince affaire.

Je veux bien te croire. Mais quand ils sauront que je ne suis plus dans la ville, ce sera trop tard, je serais déjà loin, et délivré de ce poison.

Pus entêté que toi, tu meurs...donc tu pars maintenant chez Arros...et pour Gïlraen ?

À ce propos, je sais que tu voulais la prendre comme apprentie. Je te comprend, elle semble douée pour les travaux manuels. Mais elle a décidé de m'accompagner.

Je sais. Elle m'a déjà dit qu'elle souhaitait le faire, mais elle semblait hésitante. Elle a donc prit sa décision ?

Peut être que lorsque j'aurais fini tout ça, elle reviendra ici, et tu pourras avoir une nouvelle assistante. Mais pour l'instant, oui. Elle a prit sa décision, qui me semble non négociable.

Lenwë sourit amèrement en disant cela Cendarth s'en apercevant aisément.

Ça te gêne, qu'elle t'accompagne ?

Je crains surtout qu'il ne lui arrive des ennuis.

Bah. Tu as d'excellentes compétences d'épéiste, et elle aussi, d'après ce que j'ai pu entendre du maître d'arme l'autre jour. Tu sauras la protéger, et elle saura t'épauler. Je n'en doute pas.

Je ne suis pas aussi optimiste que toi, même si des fois, j'avoue que j'en suis jaloux.

Ehe, t'as qu'à arrêter de tout voir de travers et de porter un regard sombre sur tout. Mais bon, tu changeras pas comme ça, j'imagine. Aller, pars chercher ton remède. J'irais veiller sur Gïlraen en attendant. Je devine que c'était une des choses que tu voulais me demander, non ?

C'était si facile que ça à deviner ? S'étonna-t-il. »

Cendarth rit en voyant Lenwë être si étonné, et il le laissa partir dans la cité encore déserte, laissant la porte déverrouillée. La nuit était encore bien présente, l'obscurité étant parfois troublée par les flammes dansantes des braseros. Il emprunta les grandes rues pour rejoindre l'ouest de la ville, et arriva rapidement devant la boutique d'Arros. Par les fenêtres, il vit qu'il y avait de la lumière, et la porte était entre-ouverte. Dubitatif, il entra, pour voir Arros en compagnie de Metheniel, qui semblaient l'attendre.

Le dernier elfe noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant