La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 8 : Dévotion

« Ouverture de la porte ! »

La cavalcade des chevaux élevait la poussière dans l'atmosphère, le frappement de leur sabot résonnait et je pouvais entendre la violence de leur cadence du haut de la porte de Caranes. J'aurais aimé savoir où se trouvait Sasha à ce moment là, dans cette mer de soldat au triple galop. Ce sentiment dévastateur que j'avais ressenti lorsqu'elle était partie en mission d'exploration pour la première fois resurgissait à nouveau alors que j'observais les troupes disparaître vers l'horizon.

-Tu n'aurais pas voulu partir avec eux ?

Andrea, qui s'était cassé le bras en tombant de cheval pendant l'entraînement, était condamnée à rester à Caranes.

- Non. Je déteste les missions d'explorations et je ne suis pas très douée pour confronter les titans, rétorquais-je.

- Ouais, je comprends ils sont plutôt moches. Allez viens, on va déjeuner avec les scientifiques, souffla-t-elle en repartant vers le monte-charge.

Une semaine s'était écoulé depuis ma réhabilitation et pour une raison inconnue le Bataillon avait décidé de faire une mission extra-muros éclaire à laquelle une seule partie du bataillon principale avait été convié. Sans surprise, l'escouade Levi, celle de Hange et celle d'opération spéciale avait été appelé.

Cela faisait des jours que les paroles du Caporal-Chef tournaient en boucle dans ma tête, je n'avais pas entendu cette douceur dans sa voix depuis bien longtemps. Et, evidemment, Je n'avais pas osé lui adresser la parole depuis et surtout, je n'en avais pas eu l'occasion puisque Hange avait finalement accepté de me reprendre dans son équipe de chercheur.

Il semblait que la capture d'Edward avait levé les soupçons sur moi, du moins c'était mon impression, je pouvais me déplacer librement dans le QG et toutes les amitiés que je m'étais faites étaient plus ou moins intactes. Surprenant, mais cela me donnait une raison d'être reconnaissante.

Les rues pavées de Caranes accueillaient le soleil de décembre timidement et celui-ci se reflétait sur les façade à colombages des immeubles du centre ville. En ce jour ensoleillé, les ruelles grouillées de personne venues faire des emplettes, l'hypercentre était animé par des groupes de musiciens jouant des cordes et des vents créant une atmosphère joyeuse dans la morosité d'un mois de décembre qui s'était entiché de la pluie plus qu'il n'aurait du. Je repensais à Trisha et si j'avais pu aller lui rendre visite je l'aurais fait.

J'étais en pleine réflexion quand Andrea m'attrapa l'épaule de son bras encore valide pour me traîner dans une taverne au centre de Caranes.

Mon estomac noué m'empêchait de commander autre chose qu'un thé et sous les yeux étonnés les cadets qui mangeaient et parlaient avec une insouciance déconcertante.

Andrea, assise à ma droite, finit par me lâcher un maladroit :

- Alors ? Tu as parlé de la serveuse au Caporal-chef ?

La tasse que je pensais tenir fermement me glissa presque des mains :

-J'ai eu des choses plus importantes à gérer, Petite fouine.

-Qu'est-ce qui est plus important ?

Elle me fixait avec ses grands yeux marron, elle avait beau être une exploratrice qui avait frôlé la mort plus d'une fois, son innocence trahissait son jeune âge.

-Tout, non ? Répondais-je en posant la tasse en porcelaine sur son assiette assortie.

Une étincelle de révolte dansait sans ses iris.

-Tu es peut-être trop jeune pour...

-Non ! Me coupa-t-elle en gobant le morceau de carotte qu'elle venait de piquer de sa fourchette, il n'y a pas plus important...