La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 35 : Poison

Il faisait encore nuit, il faisait encore sombre lorsque je poussai la porte de l'auberge. Le froid était toujours présent et je rêvais d'une matinée ensoleillée, mais, le soleil n'atteignait que peu cet endroit encastré dans les vallées.

- Reste ici, je vais chercher Khan, affirma l'homme qui ne m'avait pas adressé la parole depuis la veille, de la vapeur s'échappe de ses lèvres sans le froid nous avait gagné

-Mais, je...

-Reste ici.

Il partit, les rênes du cheval à la main et rapidement, alors que le village était encore endormis nous quittâmes les lieux, sans un seul regret à part peut être de s'y être aventuré.

- Je pensais qu'on devait aller vers l'est, demandais-je m'agrippant à sa veste pendant que le cheval grimpait.

- C'est Kai qui m'a suggéré de le faire, alors tu penses bien que je ne vais pas l'écouter.

- Vous et vôtre fierté de mâle franchement...

Khan franchit des pentes difficiles, c'était à croire qu'il fallait redoubler d'effort pour quitter cet étage de l'enfer et après quelques heures de trajets nous fîmes une pause. Je descendais de cheval, en caressant la monture qui avait été valeureuse. L'homme descendit à son tour, nous étions en bordure de forêt , nous pouvions deviner les champs qui commençaient à s'étendre à perte de vue et la douce lumière du matin.

Ce n'était pas désagréable de savoir que nous allions bientôt apercevoir le ciel bleu.

- Eh, ne t'éloignes pas trop !

Il me cria cela alors que je tentais de voir l'horizon.

- Il n'y avait pas de sentinelle, je peux au moins aller seule jusqu'à la rivière.

- Ouais, va donc dans un endroit où même les bêtes sont vulnérables, là c'est sûr que tu ne risques rien. Lança-t-il en roulant des yeux comme une adolescente.

- Bien. Allez donc remplir votre gourde tout seul, moi, je reste là. Rétorquais-je en frappant son torse avec la dite gourde pour qu'il la reprenne.

-Tu ne bouges pas. M'ordonna-t-il en marchant à reculons.

Qu'il trébuche et s'ouvre le crâne.

Évidemment, j'attendais patiemment qu'il soit accroupi pour filer en douce, en vérité, j'avais très faim et j'avais aperçu quelques plantes comestibles près des bosquets.

Il y avait une grande quantité de plantain et de silènes, utilisant le jupon de ma robe comme panier, j'en cueillais quelques-unes.

Je n'eus pas le temps d'en cueillir plus que le Caporal m'attrapa et me tira en arrière. J'étais tellement obsédée par ma faim que je n'avais pas entendu les sabots des chevaux qui arrivaient vers nous.

Il me fit signe de me baisser et nous restâmes silencieux le temps que la charrette dont nous entendions les roues tremblantes, passe. Enfin, ce furent ses consignes, mais j'eus du mal à les suivre lorsque j'aperçus un amoncellement de cadavres à l'arrière de la charrette.

L'odeur précédait la vision d'horreur des corps et parfois des restes qui étaient entassés à l'arrière, me donnait la nausée.

- Ne bouge pas, chuchota l'homme.

C'était affreux, je devinais parmi les corps, ceux de fillette qui ne devaient pas avoir plus de 13 ans. Que c'était-il passé ? Qui avait donc fait ça ?

- Ne t'agite pas ! Continua l'homme en me retenant par les épaules tandis que je peinais à détourner les yeux.

Je ne voulais pas voir ça, pourtant, je n'arrivais pas regarder autre part, c'était plus fort que moi.