La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 90 : Révélations

Un an avant l'arrivée de t/p dans le bataillon.

ll n'y avait pas de repos pour les braves, ils le savaient tous, malgré cela, la cheffe d'escouade Hange Zoe se réservait le droit d'emmener ses collègues dans une taverne au moins une fois par mois.

Une décision finement négociée avec le Major Erwin deux ans auparavant.

Elle pensait qu'il était bon pour eux de consacrer au moins une soirée à socialiser au lieu de se noyer dans de la paperasse administrative et dans les terrains d'entraînement. L'ironie de la situation n'échappait à personne puisqu'elle était la première à oublier la notion du temps tant elle travaillait.

Parmi les soldats qu'elle invitait, beaucoup n'avaient pas le choix, car ils étaient sous ses ordres et d'autres finissaient par accepter sous la contrainte. C'était le cas, par exemple, du caporal-chef Levi, qui n'avait jamais réellement envie de se joindre à eux, mais la cheffe trouvait toujours un moyen pour lui faire accepter, souvent en le soudoyant avec du thé, parfois avec du vinaigre blanc.

C'était ainsi qu'une fois par mois, les soldats du bataillon d'exploration se retrouvaient dans la taverne des Merles noirs, à l'Est du centre-ville de Trost. Les gérants étaient habitués à recevoir les soldats de tout corps d'armée et ils n'étaient jamais réticents à les accueillir. Les bières coulaient à flots, mais les règles étaient respectées surtout lorsqu'il s'agissait du bataillon d'exploration.

Les tablées étaient longues ce soir-là et alors que celle du caporal-chef regardait attentivement le Major décliner l'invitation d'une jeune courtisane, Hange se retourna vers lui un grand sourire imbécile collé sur le visage.

Aucun mot n'avait été nécessaire pour qu'il se retourne vers l'autre partie de la table pour seul but  de l'ignorer royalement.

À son grand dam, les soldats à sa gauche qui parlaient d'Héloïse, de la naissance de son deuxième enfant et surtout, de son départ soudain qui s'était produit deux ans auparavant.

L'homme était donc, coincé, entre deux conversations auxquelles il n'avait pas envie de participer.

Il se rappelait sans mal l'expression préférée de Kenny : "avoir le cul coincé entre deux chaises" et elle seyait bien à la situation, au sens figuré comme au sens propre.

Naif avait-il été de penser qu'il aurait pu échapper aux excentricités de Hange et celle-ci poussa sans vergogne Erd, assit à côté de son capitaine, pour prendre sa place.

Ce fut presque dans un sursaut qu'il le noiraud constata qu'elle avait pris sa place - presque- parce qu'il l'avait senti avant de la voir .

- Putain qu'est-ce que tu pues, lança-t-il pendant qu'elle attrapait une pinte sur le plateau de la tavernière qui passait entre les tables.

- On parlera de ça une autre fois, répondit-elle avant de prendre une gorgée de bière.

- T'es dégueulasse, commenta-t-il en la regardant s'essuyer la bouche avec sa manche, dégage, retourne à l'autre bout de la table.

Au même moment, l'une des serveuses entra dans la salle, Hange la suivit du regard avant de lui faire signe. La jeune femme aux longs cheveux châtains coiffés en natte arriva en attachant son tablier :

- Que puis-je faire pour vous, cheffe ? Demanda la jeune femme en regardant les étoiles sur la veste de Hange.

- Je me demandais, si vous deviez choisir entre aller à un rendez-vous avec mon chef, le grand blond au bout de la table et cette taupe grognon à ma gauche, vous choisiriez qui ? Interrogea-t-elle, d'une légèreté déconcertante.