Chapitre 80 : Eternellement

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- Pourquoi, t/p ?

L'horizon était dessiné par une lointaine chaîne de montagne et coloré par de denses forêts. Silencieux et doux, le vent venait troubler les mèches de mes cheveux ; j'enroulais l'une d'entre elle autour de mon index pour me ramener à un certain calme. Sa voix seule suffisait à faire battre mon cœur plus vite et cela n'était pas toujours une bonne chose, car il avait tendance à brouiller mon esprit.

- T/p ?

Il était derrière moi, assis sur le muret qui officiait de séparation en le terrain de l'auberge et les champs. Les pieds dans l'herbe, j'hésitais à lui répondre jusqu'au moment où j'entendis le frottement de ses semelles contre les caillasses : signe de sa perte de patience.

-Je ne sais pas, il me fait penser à vous parfois...

Dans le rire bref qu'il eut sonnait un outrage, comme si je l'avais insulté un million de fois.

- Et qu'ai-je donc en commun avec Edward Vostros, hein ? Oh pardon, sa majesté Edward Reiss ?Demanda-t-il avec dédain.

En tournant le haut de mon corps vers lui, je constatais que son regard répondait à toutes mes inquiétudes. Son air acariâtre avait fusionné avec sa contrariété, tout aussi séduisant était-il pour moi, cet homme n'avait rien d'un rayon de soleil.

- Je crois que sa mère lui manque beaucoup, murmurais-je en baissant les yeux.

- Tch...Tu te fous de moi, hein ? Me demanda-t-il en se raclant la gorge.

Evitant son regard avec toute la grâce qu'il m'était possible d'avoir, je soupirais :

- Vous avez simplement pris des chemins différents !

- Ne me compare pas à lui, c'est une véritable offense. Il est complètement cinglé et en plus, il est en train de redistribuer toutes les subventions de l'armée. Tu te rends compte, si nous n'avons aucun moyen de préparer une mission, nous ne quitterons jamais ces murs !

- Et c'est si mal que ça ? M'exclamais-je en me retournant vers lui, les poings fermés.

- Oui ! Tu veux rester toute ta vie entre ses murs ? Dans cette puanteur ? À tourner en rond ? Tu sais très bien à quoi ressemble l'extérieur maintenant, tu n'as pas envie de sortir d'ici ? Rétorqua-t-il en agitant l'une ses mains.

- Non, je ne vois pas de différence avec nos terres ! Que pensez-vous donc trouver à l'extérieur ? Questionnais-je en croisant les bras.


Qu'esperez-vous ?

Que voulez-vous trouver en dehors des murs ?

Qui voulez-vous trouver en dehors des murs ?

Le vent se leva soudainement, il fit chanter les plants de blé et frémir les feuilles des arbres. Cela contrastait avec mon immobilité, incapable de bouger, j'attendais sa réponse, mais il ne m'en donna aucune et partie à l'intérieur.

« Le muffle ! » M'exaspérais-je, ce qui me conforta dans la réponse que je m'apprêtais à donner à Edward.

Les hommes étaient stupides, j'en avais bien conscience, mais pourquoi refusait-il d'accepter un idéal lorsqu'il était visible ? Non, il ne voulait que l'inatteignable.

Alors Caporal-chef, je serai inatteignable et à ce moment-là, vous en oublierez le monde extérieur et les titans.

Quelques heures plus tard, l'air glacial de la nuit surplombait les étoiles. L'atmosphère m'avait transporté dans un autre monde. Je me demandais pourquoi la saison voulait tant changer en cet instant. Peut-être parce que mes pas me guidaient indéniablement vers la route da le mort et des amoraux.

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant