La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 29 : Démystification

- T/p ! Reviens ! Tu ne peux pas partir comme ça !

« T/p,

C'est la troisième lettre que j'envoie. »

- Je dois y aller Petra, laisse-moi passer !

« J'espère que tu vas bien, que tu as pu recevoir mes autres lettres... »

- Non tu n'as pas le droit !

« Lisa nous a endetté jusqu'au cou et bientôt, tous nos biens vont être saisi... »

- Hange m'a donné son accord.

« T/p,... Nous allons nous retrouver à la rue.... »

- Si cet accord date de plus de 24h il n'est plus valable, tu le sais très bien !

« Ou pire... Dans des maisons de passe... Je ne veux pas emmener Leo dans un tel endroit... »

- Je n'ai pas le temps de discuter, laisse-moi passer !

« Erika a pris toutes tes affaires dans sa chambre... Les autorités doivent passer cette semaine. »

- Non ! Et ce n'est même pas ton cheval, c'est la monture d'Andrea !

« En plus, tu dois absolument voir Ana, elle ne va pas bien. »

- Aria me comprend, elle sait que j'ai besoin d'elle pour aller jusqu'à Mithras !

« Je t'en prie t/p »

- Arrête, tes sottises ! Maintenant, descends de là !

« Reviens... »

- Je suis désolée, Petra.

« Nous avons besoin de toi.

Eva. »

C'est ainsi que je partis de la base du bataillon d'exploration en direction de la capitale, alors qu'au même moment une enquête concernant mon exécution venait d'être amorcée.

À cette époque de l'année, il neigeait de moins en moins et à présent dès que le moindre flocon venait à tomber, il fondait presque immédiatement. À la place, la pluie fine qui accompagnait le vaste ciel gris heurtait le sol avec véhémence.

Les sabots d'Aria frappaient la terre à toute vitesse, dans un rythme effréné, elle m'emmenait droit vers le nord, je n'avais plus le temps : j'avais attendu trop longtemps pour rentrer. Je ne savais pas pourquoi Eva insistait autant, je la connaissais : elle et sa volonté d'arrondir les angles. Cette facette de médiateur s'était accentuée lorsqu'elle était devenue mère.

Si c'était une histoire d'argent, je n'avais pas nécessairement besoin de venir, elles avaient déjà presque toutes mes économies et ce n'était pas avec l'argent du Caporal Chef qu'on sauverait notre maison, leur maison.

Et Ana ? Pourquoi, depuis si longtemps son nom me laissait un goût âpre dans la bouche ?

Une chose était sûre, j'avais ignoré mon intuition bien trop longtemps, il était temps pour moi de laisser toutes les choses fragiles se briser.

Après tout, je n'étais pas dans ce monde pour n'être qu'une spectatrice, j'avais essayé, j'avais tant de fois essayé et à chaque fois je me retrouvais à devoir saisir du sable à main nue, et à chaque fois il filait entre mes doigts. Le sable, le temps, la vie, j'avais perdu six mois, nous avions perdu six mois.

« Où étaient passés ces sentiments pendant ces six mois ? Où étaient les siens, car les miens étaient restés inchangés. »

Six mois qui n'auraient jamais dû exister, six mois à endurer Edward et à prétendre vouloir l'aider. J'avais écrit un million de lettres, et même dans celle que j'écrivais à Sasha, je ne pouvais lui dire la vérité. L'humble et sanglante vérité était que je souhaitais toujours voir le bataillon à genoux et cela m'était à présent possible de le faire car Edward avait la clé et cette clé, s'était mon sang. Notre sang.