Chapitre 32 : Justification

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Le crépitement du feu, la détresse de son regard et le silence qui remplaçait des mots que personne ne voulait entendre ou prononcer.

J'avais envie de hurler, de le chasser, que faisait-il ici ?

- Sortez d'ici.

Assise dans ce lit, je m'entourais de la couverture comme pour me protéger.

- Je ne voulais pas te réveiller, murmura-t-il en tendant légèrement son bras vers moi.

Mensonges.

-Qu'est-ce que vous faites là ?

Son teint pâle et ses yeux grands ouverts avaient raison de son absence de réponse.

- Sortez, je ne veux pas vous voir. L'agressais-je en effectuant un mouvement de recul à chaque fois qu'il bougeait.

- T/p, il faut qu'on...

- Ce n'est pas le moment, laissez-moi ! Criais-je une seconde fois.

Coupant à sa réponse qui aurait de toute façon été de trop, des voix venant du premier étage venant vers nous.

Enroulée dans le duvet qui cachait mon corps nu, je profitais de la distraction de l'homme : les yeux rivés, vers la porte pour aller me cacher dans le renfoncement dans le fond de la pièce, c'était trop pour moi. J'avais besoin de solitude, de ne pas le voir, je me fichais si mes réactions ne lui plaisaient pas, elles étaient à vif et incontrôlables.

Les poudres verticales des combles formaient une séparation entre la partie chambre et celle de la sobre salle de bain qui ne constituait qu'un lavabo et une bassine en acier. Tapis dans la pénombre, j'entendis la porte de la chambre s'ouvrir accompagnée des voix qui emplissaient l'atmosphère, parmi elles : je reconnus celle de Lene.

- Caporal-chef ! S'exclama-t-elle, sûrement en voyant l'homme pantois au milieu de la pièce.

Ses pas sur le plancher usé m'indiquaient qu'elle s'était un peu aventurée dans la chambre, laissant les convives qui l'accompagnaient dans le couloir.

- Caporal-chef, je suis désolée il y a deux voyageurs qui viennent d'arriver, si ça ne vous dérange pas j'aimerais leur laisser les deux lits ici.

Pardon ?

Il y eut un silence et puis soudainement Lene reprit la parole: elle sembla se rappeler que je devais être là aussi.

- Elle est à côté, soupira l'homme d'une voix neutre, et je doute qu'elle apprécie la compagnie d'inconnus.

Il n'avait pas tort, mais cela me déplaisait qu'il réponde à ma place.

Le vent s'engouffrait dans les volets pendant qu'ils conversaient et il m'empêchait d'entendre distinctement leurs mots.

Appuyée, le dos contre les poutres, j'espérais que Lene ne s'avance pas jusqu'ici : la situation était fortement étrange et je n'aurais pu l'expliquer.

Je finis par entendre la porte se fermer, soulagée, je revins dans la pièce principale, tombant nez à nez avec la femme qui sembla surprise de me voir en tenue d'Eve.

- Eh bien.... Fit-elle, pendant que je m'enfilais rapidement ma chemise d'uniforme.

- Si tu le veux bien je vais te déplacer. D'ailleurs, tu devrais porter ça, ce sera plus confortable et tu pourras laver ton uniforme, affirma-t-elle en me tendant une robe en lin.

J'acceptais et me changeais puis son fils déplaça mes affaires. Elle me proposa de l'aider à laver le linge au lavoir qui se trouvait entre la ferme et le moulin. Là où d'autres villageoises étaient déjà en train de cancaner autour du bassin :

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant