La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 20 : Insaisissable

- Ce n'est pas une nouvelle très plaisante.

Le Major observait la cour principale du haut d'un des balcons du bâtiment administratif. Les cadets étaient à l'extérieur en train de préparer le matériel pour la sortie d'entraînement à venir. De nombreux groupes entassaient des toiles et empilaient des caisses dans des charrettes.

Hange emmenait une partie du Bataillon en exercice dans la forêt afin de les préparer au mieux pour la prochaine mission d'exploration.

- Qu'est-ce que tu proposes ? Ce ne sont que des rumeurs...

Erwin surpris, se retourna vers la chef d'escouade qui l'avait rejoint sur le balcon en bois.

- Il est hors de question que la situation dérape comme la dernière fois. Je compte sur toi, Hange.

La chef d'escouade salua son major et partit : la mâchoire et les poings serrés. Cette histoire ne lui plaisait pas non plus et si Levi était en danger il était évident qu'elle voulait agir, cependant elle ne comprenait pas les motivations de son supérieur. Après tout : rien ne laissait à penser que t/p était à nouveau en train de manigancer quoi que ce soit. D'ailleurs, elle semblait plutôt calme et disciplinée mais il n'était pas rare que la chef capte une lueur d'ennui dans les grands yeux de la jeune femme.

Mais soudainement elle se demanda si ce n'était pas cela le danger ? Que t/p finisse par se lasser de sa vie au Bataillon ? Peut-être que maintenir cet animal sauvage en cage était une mauvaise idée. La nature de la prostituée était encore quasi-inconnue et malgré les légères recherches que la chef avait effectué sur elle et l'histoire des Nymphes en n'en savait que trop peu sur son cas. Comme à son habitude, la brune pensait qu'il valait mieux étudier que soumettre, mais elle ne pouvait contredire les ordres de son Major et sa confiance en Erwin allait de pair avec son admiration pour lui.

Dans un élan qui ressemblait à une fuite une dizaine d'escouade partaient au galop vers la foret Ambrée

Nous fûmes répartis dans plusieurs camps étendus sur trois kilomètres carrés, mon escouade, celles du Caporal-chef et la 7ème escouade se partageaient un petit bout de terre. Nous arrivâmes tard et n'eûmes que le temps d'installer les tentes avant que la nuit tombe car les nuits de janvier assombrissaient le monde dès la fin d'après midi.

- T/p, tu viens chercher de l'eau ?

Connie me tendait un sceau pendant que Sasha finissait de sortir nos affaires. J'acquiesçais puis le suivis vers la rivière qu'on pouvait entendre depuis notre position.

Les branches craquaient sous nos pieds et la lampe à huile qu'il tenait de sa main gauche n'éclairait que partiellement notre environnement.

La forêt me rappelait constamment mon enfance et au détour de chaque sentier, j'avais l'impression d'apercevoir Sasha et Alyssa. J'y retrouvais la paix et la sérenité comme si cet endroit était synonyme d'insouciance pour mon esprit.

Je suivais Connie, nous pouvions entendre les d'autres soldats parler dans les alentours, l'échos de la vallée nous permettait de pouvoir surveiller tout bruit anormaux. Mais dans l'enceinte des murs, nous étions sûrement nos seuls prédateurs, dans ce monde où même les loups craignaient les hommes.

Ce fut en amont de quelques rapides que nous recueillîmes l'eau dans les sceaux. Accroupie à côté du cadet, je m'assurais qu'il n'y avait personne autour de nous pour lui demander :

- Connie, c'est quoi tous ces regards étranges depuis quelques jours ?

Lorsqu'il comprit le sens de ma question, il détourna le regard immédiatement et se concentra sur le remplissage des sceaux.