La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Chapitre 28 : Intimidation

- Réveilles-toi t/p !

La jeune prostituée émergeait difficilement de ses draps au parfum de lavande. Le soleil était levé depuis longtemps : elle avait observé l'antre de l'aurore avant de s'écrouler.

Après avoir passé une nuit mouvementé avec le capitaine brigade Keller, elle pensait avoir le droit à une journée de repos, mais Lisa en avait apparemment décidé autrement.

- Dépêche-toi, le capitaine Muller arrive dans une heure.

- Encore ? Il est venu avant-hier.

- Avec ce que tu lui factures, il peut venir quand il veut. Maintenant lève-toi, que je change tes draps !

La jeune fille sortit de la pièce et descendit les escaliers en bois qui menaient vers le reste de la maison. L'odeur de la soupe qui chauffait sur le feu s'immisçait dans chaque recoin du rez-de-chaussée et habillée d'une robe de chambre en satin rouge qu'elle refermait en marchant vers la salle de bain, elle observait chaque pièce qu'elle traversait pour localiser Simon qui avait commencé à se déplacer à quatre pattes.

Lorsqu'elle sortit de la salle de bain dépourvue d'eau chaude, elle tomba nez à nez avec un bol de soupe que lui tendait Lisa.

Hésitante à la vue de la fumée qui sortait du bouillon elle décidait tout de même de l'attraper d'aller s'asseoir à la table à manger devant la porte d'entrée. De là, elle entendait le bruit de la rue : les roulottes, les enfants courir sur les pavés et les sabots des chevaux qui annonçaient l'arrivée des marchands itinérants dans le quartier chaud de Mithras.

- Prends des forces. Tu as pu discuter avec le capitaine de brigade ? Commença la maquerelle en lui tendant une miche de pain que la jeune fille attrapa tout de suite.

- Il a passé son temps à me tirer les cheveux, je n'ai pas envie qu'il devienne un client régulier. Affirma-t-elle, en mordant dans le petit pain.

- Il a deux escouades sous ses ordres, il est influent alors il va revenir un client important.

La jeune prostituée se contentait de grogner à ces affirmations. Cela faisait deux ans qu'elle travaillait pour Lisa et même si elle apportait de nombreux bénéfiques à la maison close, il était hors de question pour la courtière de céder aux caprices de la travailleuse.

- Boude autant que tu veux, je te crée une liste de choix.

- Je ne vois pas l'interêt de garder un client comme lui, autant en prendre un autre de le facturer plus.

- Tu penses que l'argent est ma seule motivation ?

Le regard effronté de la cadette fit longuement soupirer Lisa qui se contenta d'aller chercher la cruche d'eau pour lui servir de quoi de s'hydrater et après avoir posé le verre sur la table en bois de chêne elle lui dit :

- T/p, s'il y a bien une chose importante pour une femme dans ce monde c'est de bien savoir utiliser ses armes et ce n'est pas avec tes bases boiteuses en lecture que tu iras où que ce soit. Ta forêt est bien loin, tu dois étudier notre environnement, notre politique, le savoir-vivre, les manières du Monde et te débarrasser de ton accent de campagnarde.

- Pourquoi je devrais faire ça, je ne fais pas partie de ce Monde dont tu parles, c'est même plutôt le contraire.

La maquerelle eut un léger rire avant de s'asseoir en face de la jeune fille qui mangeait bruyamment son bouillon :

- Je ne t'ai pas prise pour que ta vie se réduise à des passes rapide avec des soldats, t/p, éduques-toi convenablement et un jour tu pourras te hisser là où aucune villageoise n'a un jour pu. Pose des questions à ces hommes qui te mangent dans la main, apprends à analyser les informations, ne cesse jamais d'apprendre, demande leur de t'apporter des livres en flattant leur connaissance, fais tout pour tout entendre sans qu'ils réalisent que tu écoutes.