Chapitre 84 : D'or et de vin

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- Et vous pensez que je vais me contenter de cela ?

L'aube perçait dans la serre du palais, le personnel s'agitait dans la pièce vitrée et le roi, mécontent, écoutait son spécialiste en botanique se trouver des excuses, maintes excuses, pour justifier son incompétence.

Assis à la table en fer forgé blanche l'homme sirotait son thé. Habillée de vêtements bleu cobalt et d'une cape rouge ornée de fourrure, le monarque sentait déjà sa patience voler en éclats. Accompagné de sa sœur qui n'avait pas eu d'autre choix que de venir petit déjeuner avec lui, il tapait nerveusement ses talons contre le sol en marbre.

Le roi finit par se lever et attrapa le bouquet que lui présentait l'homme et d'une moue insatisfaite, le souverain jeta les camélias dans la fontaine.

-Mon roi ! S'étonna le botaniste trop choqué pour en dire plus.

- Elles sont fanées ! Rugit-il en se retournant violemment vers ses serviteurs, comment osez-vous ?

L'homme s'empressa jusqu'au bassin, admirant sa création couler parmi les mosaïques colorées.

- Vous m'aviez promis des fleurs immortelles ?! Repris Edward, en attrapant l'homme par le col.

- Mais voyons Majesté, même les plus belles fleurs finissent par faner. Paniquait l'homme, vacillant sur la pointe des pieds.

- Non, pas les camélias, elles ne doivent jamais mourir, vous m'entendez ! Hurla l'homme en l'attrapant par le col avant de le bousculer.

Pendant que le souverain déblatérait, maintes explications sur ses idées fantasmagoriques, l'un des serviteurs de la reine arriva hâtivement jusqu'à elle pour lui remettre une lettre. L'attention de cette dernière fut entièrement captée par ce message, ce que remarqua rapidement Edward.

La jeune femme se leva et s'approcha de son frère avant de lui coller la lettre sous le nez :

- Edward, qu'est-ce donc ?

- Plus tard Historia, j'essaye d'expliquer au docteur Horst qu'il ne peut mentir ou bercer d'illusion son roi sous réserve de finir dans l'une de nos prisons !

Elle fit la sourde oreille et insista, lisant une partie du message à voix haute:

- « Des escouades du Bataillon ont été aperçue entre Trost et la forêt Ambrée à 10h, hier... »

- Ah oui, tes anciens camarades, j'aime savoir où ils sont, c'est pour ça qu'Asa les surveille.

- Asa ? Tu laisses trop de liberté à cette femme.

- Qu'importe, elle finira par se brûler.

- Et toi, ne t'occupe pas du bataillon, ils sont loin.

- « Le bataillon », le fief du Caporal chef Levi, penses-tu que je vais oublier cette honte ?

- Edward... Tu es le roi, que veux-tu donc de plus ?

- Ce que je veux ?

Il s'approcha d'elle d'une démarche féline et la contemplant de toute sa hauteur, sa grandeur, il lui répondit :

- Je veux qu'ils payent.

Ici, au milieu de la serre au sol de marbre, aux plantes luxuriantes et aux fontaines somptueuses, le souverain avait fait baisser la température en quelques instants. Par ses mots, sa présence et sa prestance ; sa voix, son ton et cette irritable habitude d'insister sur quelques mots.

La bête trônait en son nom, cachée sous un visage d'ange et parfois son masque glissait et les mortels étaient face au monstre.

- Edward... Tu as déjà tout.

La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant