- Ne me force pas à le répéter.
Mais il dut le faire : trois fois. Je le poussais dans ses retranchements en cachant le panier dans mon dos. Est-ce que je le prenais pour un imbécile ? Sûrement.
Mon manque de réaction fît monter la colère en lui, son calme apparemment se fêla et ce fut avec une brutalité monstrueuse qu'il m'agrippa par le bras et en s'emparant du panier que je dissimulais : il commença à me tirer sans même attendre que mes foulées s'accordent aux siennes.
La colère qu'il ressentait se transmettait dans sa poigne et cela m'effrayait énormément. Je commençais à le connaître, mais j'étais incapable de savoir jusqu'où il pouvait aller, je savais juste qu'il allait déjà eu des litres de sang sur les doigts.
Les rues que je pensais désertes étaient encore arpentées par de nombreuses personnes qui semblaient interpelées par la manière dont l'homme me tenait. Cependant, en sentant la rage émaner de son corps, personne n'osa s'approcher et ça, je ne pouvais pas leur en vouloir. Lorsqu'il se mettait dans un état pareil, il était aussi terrifiant que méconnaissable et j'avais l'impression que ses excès de colère devenaient de plus en plus récurrents.
Etait-il le monstre dont les gens le qualifiaient parfois ?
Je me tordais plusieurs fois la cheville sur les pavés, geignante de douleur à chaque fois mais dès que je ralentissais : il me tirait plus fort.
S'il était un état il serait le moment où une tempête se transformait en ouragan, ce moment fatidique où il était trop tard pour se mettre à l'abri car tout avait déjà été emporté et s'apprêtait à disparaître.
Le grincement de la porte coulissante de la grange me fit froid dans le dos et il ne perdait pas de temps pour m'y jeter sans sommation.
Je m'écrasais lourdement sur le sol en bois couvert de paille. Pendant que j'essayais de comprendre la situation, il alluma une torche enduite d'huile et l'accrocha au mur. L'endroit était vaste et vide, il n'y avait que de la paille sur le sol et des poutres pour soutenir la mezzanine qui semblait tout aussi vide. Qu'avait-il en tête ? Pourquoi était-il si brutal ?
Il s'accroupit face à moi, m'intimidant de sa seule présence :
- Tu perds pas de temps pour faire de la merde, hein, t/p ?
- Arrêtez ! De quoi vous m'accusez encore ?
Il donna un léger coup de pied dans le panier sur le sol à côté de nous, le verre tinta et les huiles s'agitèrent dans les fioles sous le choc.
- C'est quoi tout ça ? Ça ne se prépare pas en une après-midi et encore moins en quelques heures...
Je me murais dans un silence qui l'agaçait, il fronçait les sourcils en me fixant de ses orbes clairs. S'ils avaient pu m'envoyer des flèches, j'aurais été crucifiée sur le sol de la grange.
- Tu n'as pas envie de parler ?
Il tournait autour de moi comme un charognard autour d'un animal mourant, je savais très bien ce qu'il attendait de moi mais, je ne lui donnerai pas.
- Ton attrait pour tout compliquer c'est vraiment ce qui m'agace le plus chez toi.
Vous m'en voyez confuse.
A genoux, le visage vers le sol, je réfléchissais à ce que je pouvais lui dire, malheureusement aucune réponse n'allait le satisfaire alors je devais prendre sur moi, quitte à le mettre en colère
- T/p ?
Sa main empoigna mes cheveux et il releva ma tête à mesure que je serrais les dents :
- Tu ne veux pas être coopérative ?
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La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -
FanficSix mois et une centaine de lettres perdues plus tard, le Caporal Chef Levi et celle qu'on surnomme à présent la succube de Mithras sont encore séparés. Leur amour inachevé a laissé un grand vide, un trou béant dans le cœur de l'homme, qui ignore to...