La Princesse des Rues : Redemption [TOME 2] - LEVI X READER -

Epître Royale

Trésor,

Voilà une énième lettre qui n'obtiendra de retour ; voilà une énième déclaration de la distinction de mon estime.

Tu es une journée de printemps : si glaciale à l'aurore, seulement dès que l'on vient à manquer d'attention tu deviens si brûlante. Un champ de fleurs d'une métamorphose éclatante, un champ de rose créant des épines étouffantes par son exubérance.

Mes mains saignent, ma douce, change ta nature pour moi et deviens un camélia. 

Ne crois-tu pas que je t'ai observé pendant ces six mois où tu étais de gré ou de force ma capturée ?

Ainsi,

Ne crois-tu pas que je n'ai pas compris qui hantait tes pensées ? Jour, nuit, lorsque les étoiles dansaient et lorsqu'elles étaient éloignées, tu pensais à lui. Je le sais très bien, je l'ai toujours su.

Sa grossièreté, est-elle effacée par son courage ? Car, ma douce brume de nuit, cet homme te chante des louages comme un tavernier sous la coupe de cent pintes de bière.

Malgré tout, sache que je l'ai vu aussi, je te comprends. Comment résister à quelqu'un qui n'a même pas peur du vaste monde à l'extérieur ? 

Ce vaste monde, il t'effraye, n'est-ce pas ?

Il te jugera aussi, comme ce monde-ci te juge.

Alors tu espères qu'il te protégera le jour où les murs tomberont et où tous nos rêves pourront se réaliser. 

N'est-ce pas cela, le plus, terrifiant ? La liberté de pouvoir choisir ? N'est-il pas si simple de suivre le chemin que les autres ont tracés pour nous ? 

N'aies crainte, je l'ai tracé pour toi, même s'il était là, à chaque fois que je te touchais, que je te caressais, que j'osais te regarder.

Il était là aussi lorsque je plongeais en toi et que je t'arrachais à ce monde matériel. C'était lui que tu voyais, que tu sentais, lorsque tes yeux m'observaient alors que j'étais en toi.

Il était là, comme un fantôme observant les vivants, comme un vivant observant des morts. J'eus l'impression de te tuer quelques fois. Le teint blafard entre tes draps dans lesquels tu ne m'invitais que par courtoisie. 

Pourtant, ton idée, ton rêve, réchauffe mon masque de porcelaine fêlé par ta seule existence. Les morceaux qui ont parsemé le sol d'une cage que j'ai moi-même érigé craquent sous mes pas. Les barreaux sont suffisamment espacés pour te laisser entrer, les murs sont hauts et mes bras sont ouverts.

Je t'attends. 

Je t'attends comme un animal attend la nuit, comme le prisonnier attend sa pitance.

Ta beauté qui ne fade jamais m'oppresse, mais tes mots toujours bien choisis me donnent l'espoir qu'un jour tes yeux m'appartiendrons.

Serait-ce plus légitime si je devenais un héros ?

Ne veux-tu pas d'un roi ? Moi, je veux d'une reine et je t'entends rire d'ici. Pourtant, le sceptre d'Asa fais de toi, aujourd'hui, demain et éternellement la femme la plus puissance de notre présent.

Alors lui, ici et maintenant, alors que tu lis ces lignes à l'encre qui aura sûrement été estompée par la pluie, était-il encore à la hauteur ?

N'es-tu pas fatiguée d'attendre la fin d'une guerre que personne ne comprend ? N'as-tu pas envie d'être protégée ? Ta place n'est pas au front, ta place n'est plus dans la forêt même dans l'enfer dont ta mère t'as sorti, il est sur un trône. À ma droite.

Quitte tes indécisions, quitte ta nostalgie.

Je t'ai pourtant dit que tout avait une fin ce jour-là alors que tu sortais, peau humide, de la baignoire et qu'elle miroitait à la lumière des bougies.

Pour la première, ce fut la corde, pour la seconde, ce fut les flammes et pour moi, ce sera toi, n'est-ce pas ?

Et pour toi Trésor, quel sera ton châtiment ? 



Ma couronne est beaucoup trop éclatante à présent alors laisse-moi, égoïstement user de mon pouvoir et décimer tous tes doutes et toute ton humanité.

N'est-ce pas grâce à moi que tu es encore en vie à cet instant ? Je ne t'ai pas laissé frayer avec le bûcher, je ne t'ai pas laissé te faire anéantir par les titans, je ne laisserais jamais quiconque diminuer ton parfum. 

A quoi ressemble la vue depuis le trône de la femme la plus puissance du monde ? Est-elle si solitaire que celle du trône de l'humanité ?

Je me meurs d'ennui, viens donc le combler, viens donc user de ce que je t'ai offert. Ils ne te sentent pas et les autres t'obéissent.

Les années passent si vite depuis que j'ai quitté l'enfance et en un clin d'œil l'enfant qui observait les chevaux est devenu roi et en un battement de cil il a eu tout ce qu'il voulait. 

Et je ne veux que les mauvaises choses, car je n'ai aucun désir humain. Je mentirais tel un soleil en pleine nuit si je niais le plaisir de ta chair contre la mienne mais je n'en ai aucunement besoin.

Voilà une confession bien méprisable, voilà sûrement la raison pour laquelle tu ne me réponds que les nuits de pleine lune. 
Malgré tout, je me languis du son de ta voix, de ta manière de parler, du bruit agaçant du service à thé que tu t'empressais de porter avec élégance.

Quel était ton but à ce sujet ? Je me pose encore la question parfois.

Fais-tu usage de ta fragrance envoûtante ou as-tu abandonné tous les attributs que ta mère t'a laissés pour un homme qui n'est qu'un homme ? Tu n'es pas ce genre de femme, je l'espère.

L'aube de cette nuit qui nous a paru sans fin va scinder le monde en deux : les victimes et les survivants.

Il est l'heure pour toi de choisir ton camp. 

Je ne laisserai personne te tuer, je te l'ai promis. Mon esprit tordu à un sens moral abîmé, mais je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, tout comme je ne veux pas qu'Historia se fasse arracher les ailes. 

Elle me hait, mais elle restera en vie.

Toutes tes dernières lettres mentionnaient Andrea,

Serais-tu fâchée si je te disais que j'avais presque oublié son existence ?

Je ne me rappelle plus de son visage, je ne me rappelle que de sa voix qui ne prenait aucune pause et de cette admiration étrange qu'elle avait pour ta soeur. 

Courte mention de ta soeur, Sasha Braus.

Rappelles-toi qu'elle n'est qu'une humaine, rappelle toi que les titans peuvent la chasser et la dévorer. Rappelle-toi qu'elle n'est pas une nymphe et qu'elle ne le sera jamais. 




Je t'écrirais dans deux jours pour savoir si tu as changé d'avis.

Avec toute mon attention et toute mon admiration, 


Edward. 

***

Edward est de retour et on va pleurer.

C'est l'heure du sondage inutile : Team Levi ou Team Edward ? 😏

Merci pour votre lecture :) A bientôt !

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